La violence sexuelle

La violence sexuelle est un terme générique qui désigne un continuum d’actes psychologiques ou physiques de nature sexuelle qui sont menacés, tentés ou commis à l’encontre d’une personne sans son consentement. Elle peut être dirigée vers l'orientation sexuelle, l'expression sexuelle ou de genre ou l'identité de genre d'une personne. Cela inclut les blagues sexistes, homophobes et/ou transphobes, la contrainte, le harcèlement criminel, le voyeurisme, la cyberviolence, le harcèlement sexuel, la violence interpersonnelle (ou violence intime) et l'agression sexuelle.

La violence sexuelle est influencée par des formes croisées d'oppression et de discrimination, y compris, mais sans s'y limiter, le sexisme, le racisme, l'homophobie, la transphobie, le capacitisme et le classisme.

Si t'as subi·e de la violence sexuelle, sais que ce n'est pas de ta faute. Personne ne demande ou ne mérite une telle violence. Sais que tu n'est pas seul·e et que nous sommes là pour te soutenir.

Mythes courants

Les mythes courants minimisent la gravité des agressions sexuelles et du harcèlement sexuel et confondent la définition du consentement. Ils contribuent à créer une atmosphère sociale dans laquelle les personnes touchées par ces actes hésitent à porter plainte, soit parce qu'elles craignent d'être blâmées pour ce qui leur est arrivé (phénomène connu sous le nom de « blâmer la victime »), ou ne pas être crues. Ces mythes transfèrent également la responsabilité et le blâme des auteur·e·s aux personnes survivantes.

La vidéo ci-dessous a été créée par l'Université Simon Fraser et aborde les trois mythes les plus répandus sur la violence sexuelle.

Facts about sexual violence

Les personnes survivantes « le cherchaient ».

Fait : la tenue ou les actions d'une personne ne constituent pas une invitation à l'agression sexuelle ou au harcèlement La seule personne responsable d'une agression sexuelle ou d'un harcèlement est la personne qui commet l'acte. On appelle ce geste de blâmer les survivantes blâmer la victime. 

Si une personne choisit de ne pas porter plainte après son agression, c'est que c'est pas vraiment arrivé.

Fait : L’agression sexuelle est l’un des crimes les moins signalés au Canada. Il existe de nombreux obstacles à la dénonciation, notamment : ne pas être cru·e, se sentir humilié·e, peur des représailles de la part de l'aggresseur·e et d'une nouvelle victimisation dans le processus judiciaire, peur des réactions de leurs réseaux sociaux. Il est important de reconnaître que chaque personne ayant subie une agression sexuelle peut choisir de porter plainte ou non. Leur décision n’a aucune incidence sur la véracité de leur expérience.

Les agressions sexuelles sont souvent perpétrées par des étrangers.

Fait : des études montrent que plus de 80 % des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la personne survivante, telle qu'un·e ami·e, un partenaire, un·e prestataire de services, un·e voisin·e ou un·e membre de la famille.

Si c'était vrai, les personnes survivantes devraient pouvoir facilement raconter tous les faits de leur expérience.

Fait : le choc, la peur, l’embarras et la détresse peuvent altérer la mémoire. En outre, de nombreuses personnes ayant vécu un événement traumatisant tentent activement de minimiser ou d'oublier les détails comme technique d'adaptation.

Les gens mentent au sujet de l'agression sexuelle.

Fait : La réalité est que l'agression sexuelle est extrêmement sous-déclarée. La plupart des gens craignent de ne pas être cru·e·s, humilié·es ou jugé·e·s pour ce qui leur est arrivé. D'après les statistiques disponibles, les accusations d'agression sexuelle non-fondées ne se sont aussi rares que les fausses déclarations d'autres types de crimes : environ 2 % à 4 % du temps, ce qui signifie que 96 % à 98 % des déclarations sont vraies. Les personnes survivantes peuvent retirer leurs déclarations par crainte de représailles, de pressions de la part des auteur·e·s, d'un soutien insuffisant ou d'un processus judiciaire interminable. Les rétractations ne signifient pas que les survivant.e.s ont menti.

*Brennan, S. et Taylor-Butts, A. (2008). Les agressions sexuelles au Canada, 2004 et 2007. Profil du Centre canadien de la statistique juridique, Série 19, 1-20; Statistique Canada, ministre de l'Industrie, 25 juin 2014

Vivre une agression sexuelle n’est pas préjudiciable à long terme.

Fait : Une agression sexuelle ou du harcèlement peut avoir de graves conséquences sur la santé et le bien-être émotionnel et physique d'une personne. Les personnes qui ont été agressées ou harcelées sexuellement, quel que soit l'âge auquel l'incident s'est produit, peuvent éprouver une vaste gamme de sentiments bouleversants, notamment des sentiments de dépression, d'automutilation, de perte de sécurité et d'anxiété. Elles peuvent avoir des flashbacks et des cauchemars. Les agressions sexuelles ou le harcèlement touchent chaque personne différemment, et le rétablissement peut être un processus lent.

Les agressions sexuelles ne se produisent pas dans ma communauté ou dans mon groupe social.

Fait : N'importe qui, n'importe où, peut être agressé·e ou harcelé·e sexuellement. Cette idée fausse perpétue des normes sociales préjudiciables qui empêchent les personnes survivantes d'agression sexuelle et de harcèlement sexuel de parler de leur expérience et d'obtenir de l'aide. Cela étant dit, certaines personnes risquent plus que d’autres d’être agressées ou harcelées sexuellement en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle et/ou de leurs origines socioculturels. D'autres formes de discrimination, telles que l'homophobie, la transphobie, le capacitisme, et le colonialisme, rendent les personnes LGBTQI, les autochtones et les personnes handicapées davantage exposé·e·s au risque de violence sexuelle.

La seule façon de te protéger pleinement est d'éviter de rester seul.e dans des lieux déserts, comme des allées, surtout la nuit.

Fait : 80 % des agressions sexuelles signalées sont commises par une personne que les personnes survivantes connaissent, telle qu'un·e ami·e, un·e partenaire, un·e fournisseur·e de services, un·e membre de la famille ou une connaissance. Les agressions sexuelles se produisent le plus souvent dans un lieu privé, comme les résidences des personnes survivantes ou des auteur·e·s. Il peut également se produire dans des lieux publics tels que des fêtes, des parcs et des ruelles.

Les agressions sexuelles sont provoquées par les besoins sexuels incontrôlable des auteur·e·s.

Fait : L'une des idées fausses les plus répandues sur les agressions sexuelles est que cela se produit par désir sexuel. Une agression sexuelle est un acte de pouvoir et de contrôle, pas un acte sexuel. Affirmer que l'agression sexuelle concerne le sexe et non le pouvoir est une façon de rendre le crime moins sévère et plus acceptable. Cela permet à l'auteur·e d'utiliser l'excuse selon laquelle iel voulait simplement du sexe et « ont poussé ça trop loin ».

Si une personne arrive à l'orgasme, il ne s'agit pas vraiment d'une agression sexuelle.

Fait : Souvent, cela sert à faire taire la victime. Les signes physiques et physiologiques de l'excitation sexuelle, notamment l'orgasme, la lubrification vaginale, l'érection ou l'éjaculation peuvent résulter d'un contact physique ou même d'un stress extrême. Ces réponses ne signifient pas que quelqu'un a voulu ou apprécié l'agression.

L'agression sexuelle est souvent le résultat d'une mauvaise communication ou d'une erreur.

Fait : Une agression sexuelle désigne tout contact sexuel non désiré obtenu sans consentement par la contrainte, l'intimidation, le recours à la force ou des menaces, en choisissant de ne pas tenir compte du « Non » de quelqu'un, en ne respectant pas les limites personnelles de quelqu'un et en ne consultant pas quelqu'un.

Les travailleuses du sexe ne peuvent être agressées sexuellement.

Fait : le fait que qu'une personne ait accepté de l'argent ou une échange pour un acte sexuel en particulier ne signifie pas qu'elle a consenti à d'autres actes sexuels. Une travailleuse du sexe, comme tout un chacun, a toujours le droit de refuser et peut retirer son consentement à tout moment. De plus, le consentement ne peut jamais être implicite ou obtenu par le biais de menaces ou d'intimidations.

Les personnes handicapées ne sont pas agressées sexuellement.

Fait : Les personnes handicapées courent un risque plus élevé que la moyenne de subir de la violence sexuelle, en particulier les femmes. Celleux qui vivent avec des limitations d'activités risquent deux fois plus d'être victimes d'agression sexuelle que celleux qui sont physiquement aptes.

Si nous permettons aux personnes trans et aux personnes qui rejettent les normes de genre genre d'utiliser la salle de bain dans laquelle elles se sentent le plus en sécurité, les agressions sexuelles dans les salles de bain augmenteront.

Fait: Cette idée fausse est enracinée dans la fausse croyance que les personnes trans ou les personnes que rejette les normes de genre sont des prédatrices sexuelles. Il n'y a absolument aucune preuve de cela. Aucune statistique ne permet de penser que les personnes LGBTQ+ sont plus susceptibles de commettre des agressions sexuelles ou d'être des délinquantes sexuelles que les personnes cisgenres et/ou hétérosexuelles. Les personnes trans courent un plus grand risque de subir des violences sexuelles. D'après une enquête menée en 2015 aux États-Unis, 47 % avaient été agressées sexuellement.

Nous reconnaissons que l’Université McGill est située sur des terres non cédées qui ont toujours servi de lieu de rencontre et d’échange entre divers peuples autochtones. Les Kanien'kehà:ka / Peuple du silex (Mohawk), nation fondatrice de la confédération des Haudenosaunee/Peuple des longues maisons (Iroquois), sont reconnu·e·s comme les gardien·ne·s traditionnel·le·s des terres et des eaux.

  

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