Le mois de la sensibilisation à la SLA – Juin 2016
Le Neuro est reconnu comme un centre majeur de recherche et de soins cliniques en matière de SLA au Canada. En juin, le Neuro redouble d’efforts pour informer la population et les médias au sujet de la sclérose latérale amyotrophique, et encourage vivement les gens à soutenir la recherche sur la SLA.
La recherche en SLA au Neuro
Plusieurs des chercheurs principaux du Neuro effectuent de la recherche fondamentale importante en SLA. Leurs partenariats à l’échelle nationale et internationale contribuent à l’avancement de la recherche en vue de trouver un traitement efficace. Actuellement, peu de médicaments peuvent prolonger la vie de certaines personnes atteintes de SLA pour quelques mois.
Les chercheurs en SLA
Dre Angela Genge est neurologue et directrice du programme de recherche clinique de SLA du Neuro, un programme qui traite près de 300 patients annuellement. Elle est aussi directrice de L'Unité de recherche clinique du Neuro, ou 4 drogues pour la SLA sont présentement testées auprès de 50 patients. Dre Genge a mené de la recherche concernant la possibilité d'un lien entre la SLA et certaines activités tel que le football.
Le Dr Rami Massie, neurologue à la clinique de SLA, prodigue des soins cliniques aux patients dès le moment du diagnostic jusqu’aux soins de fin de vie. En recherche, il prend notamment part aux essais cliniques de médicaments pour traiter la SLA qui sont menés au Neuro et il réalise un projet au sujet du lien entre la SLA et les métaux lourds.
Le Dr Guy Rouleau, directeur de l’Institut neurologique de Montréal, a été membre d’une équipe qui a identifié le premier gène responsable de la SLA dans les années 1990. Au Neuro, son laboratoire s’intéresse aux gènes liés à la SLA pour déterminer les causes des formes familiale et sporadique de la maladie. Le Dr Rouleau et les collègues de son laboratoire étudient de possibles mutations somatiques de cellules dans les gènes associés à la SLA et reconnus pour entraîner la maladie. Les chercheurs effectuent des analyses sanguines chez des personnes qui manifestent des symptômes de la SLA ou dont la famille a des antécédents de la maladie. L’ADN du sang est étudié afin d’identifier de nouveaux gènes responsables. Le laboratoire a récemment tenté de cultiver des modèles cellulaires des motoneurones de patients afin d’étudier la SLA. De tels modèles cellulaires pourraient servir à valider des traitements et des thérapies.
Le Dr Bernard Brais, un neurogénéticien, codirige le Groupe de recherche sur les maladies neurologiques rares du Neuro. Les travaux de son laboratoire portent sur l’origine de troubles neurogénétiques à effets fondateurs au Québec, dont certains impliquent des motoneurones. Ses travaux ont joué un rôle important dans l’identification de gènes responsables de plusieurs troubles neurologiques, notamment la description de nouvelles affections héréditaires.
La Pre Heather Durham se consacre à la SLA depuis plus de 25 ans. Elle cherche à comprendre ce qui rend les motoneurones vulnérables aux atteintes de la SLA et à trouver comment stimuler les mécanismes de défense pour que ces neurones demeurent connectés et fonctionnent plus longtemps. Pour ce faire, elle utilise la culture de cellules et des modèles murins exprimant des mutations génétiques responsables des formes familiales de la SLA. Une anomalie couramment observée dans la SLA qui atteint les motoneurones est la rétraction des dendrites qui relient d’autres neurones de la moelle épinière et coordonnent les messages contrôlant les mouvements. Son équipe a récemment identifié les mécanismes sous-jacents qui régulent la transcription génique et pourraient contribuer à ces changements. Son groupe teste des médicaments qui ciblent ces mécanismes, seuls ou en combinaison avec d’autres médicaments qui aident les cellules à composer avec les protéines toxiques. La Pre Durham siège au Conseil de la Société canadienne de la SLA et encourage les initiatives de recherche sur la SLA et de sensibilisation à la maladie au Canada.
La Pre Heidi McBride est spécialiste en biologie des mitochondries, des organites cellulaires qui décomposent les glucides et les lipides pour générer de l’énergie. Elle étudie leur régulation dans des organismes sains et malades, de même que la façon dont l’organisme purge une cellule de mitochondries endommagées. Ses travaux visent aussi à démontrer comment la dysfonction mitochondriale pourrait contribuer à l’apparition de la SLA.
Le Pr Peter McPherson étudie la fonction des protéines des cellules nerveuses par des approches moléculaires, structurelles et cellulaires. Ses travaux ont montré comment certaines protéines semblent contribuer à des maladies neurodégénératives et des motoneurones. Il a montré dans un modèle murin comment la protéine Scyl1, qui intervient dans le transport d’autres protéines des cellules nerveuses, peut subir une mutation à l’origine d’une dégénérescence des motoneurones analogue à la SLA chez l’être humain. Le Pr McPherson travaille aussi sur des modèles de protéines possédant un domaine DENN, dont l’une est le produit du gène C9orf72, qui est la mutation la plus fréquente dans la SLA. Il espère identifier les partenaires en interaction du domaine DENN du C9orf72 afin de jeter une lumière nouvelle sur la SLA.
Le Pr Eric Shoubridge étudie les gènes qui causent un dysfonctionnement mitochondrial – un phénomène dont on pense qu’il contribue à la SLA et à d’autres maladies neurodégénératives.
Le Pr Stefano Stifani s’intéresse à la façon dont les motoneurones contrôlent la respiration, la mastication et la déglutition. Un des objectifs est de comprendre l’assemblage des circuits de motoneurones et la façon dont ils fonctionnent pour réguler le développement respiratoire. Les découvertes de son laboratoire pourraient un jour servir à générer des motoneurones respiratoires à partir de cellules souches pluripotentes. De tels neurones respiratoires donneraient lieu à un examen approfondi de la physiopathologie des motoneurones. Ils pourraient aussi permettre le criblage de masse de nouveaux composés thérapeutiques, et ainsi aider à la mise au point de façons de réparer les circuits moteurs endommagés en SLA et d’autres maladies des motoneurones.
Le Dr Hiroshi Tsuda étudie les voies génétiques et les mécanismes moléculaires à l’origine de la SLA, afin de concevoir des traitements pouvant retarder l’apparition de la maladie et prévenir sa progression. Son équipe a créé des modèles qui ressemblent à des phénotypes liés à la SLA. Ses travaux font avancer les connaissances sur la SLA et la mise au point de nouveaux traitements.
Une chercheuse postdoctorale reçoit la bourse Tony Proudfoot
Le Fonds Tony Proudfoot soutient financièrement de jeunes chercheurs du Neuro dont les travaux portent sur la SLA. En 2016, la lauréate de la bourse est Audrey Dangoumau, qui a récemment reçu son diplôme de doctorat de l’Université de Tours, en France. En tant que boursière postdoctorale au laboratoire du directeur du Neuro, le Dr Guy Rouleau, elle s’intéresse au processus de mort des motoneurones.
Le regretté Tony Proudfoot, ancien demi défensif des Alouettes de Montréal de la Ligue canadienne de football, a constitué le Fonds avant de succomber à la SLA en 2010, maladie qu’on lui avait diagnostiquée trois ans plus tôt. Il s’est consacré à faire mieux connaître la SLA et à recueillir des fonds au profit de la recherche sur la SLA.
Nouvelle voie en recherche sur la SLA
Les scientifiques présument depuis longtemps que le processus pathogène de la SLA pourrait mettre en cause les mitochondries, ces organites qui ont une fonction essentielle de production d’énergie dans la plupart des cellules. Récemment, l’équipe de l’un des spécialistes des mitochondries au Neuro, Eric Shoubridge, a commencé à étudier le premier gène responsable de la SLA lié à une protéine mitochondriale.
L’organite mitochondrial a une membrane double et le gène de la SLA appelé CHCHD10 code pour une protéine trouvée dans l’espace entre les membranes. Cette protéine forme un complexe avec un autre gène, CHCHD2, qu’on a récemment décrit comme un facteur de risque pour la maladie de Parkinson.
« Quoi que fasse ce complexe, il semble être associé au processus neurodégénératif. Si nous élucidons ce qui se produit, nous pourrions voir des implications pour d’autres maladies que la SLA », dit le Pr Shoubridge.
On a trouvé le gène CHCHD10 chez plusieurs familles atteintes de SLA, dont certaines présentaient des symptômes de démence fronto-temporale, qui est courante en SLA. Ce type de démence résulte de la mort progressive de cellules nerveuses dans le lobe frontal ou temporal du cerveau. La perte de cellules nerveuses se manifeste par divers symptômes comme des changements de personnalité et de comportement, des problèmes d’élocution et la détérioration des muscles ou de la fonction motrice.
« On sait que quelque 20 gènes sont liés aux causes génétiques courantes de la SLA. Seuls trois ou quatre d’entre eux font l’objet d’études poussées. La plupart des autres gènes connus de la SLA sont des variantes génétiques rares, comme le CHCHD10. »
Isabella Straub, doctorante au laboratoire du Pr Shoubridge, cherche à déterminer si la maladie résulte d’une insuffisance du complexe protéique mettant à contribution le CHCHD10, ou si la protéine mutante pourrait avoir un effet toxique sur les cellules.
« Nous espérons faire la lumière sur quelques-unes des autres causes génétiques de la SLA. Il pourrait exister une interaction entre les causes les plus courantes de la SLA et ces protéines », dit le Pr Shoubridge.
Les soins cliniques pour la SLA au Neuro
La clinique de SLA au Neuro est considérée comme un modèle de soins multidisciplinaires pour les personnes atteintes de SLA et leurs proches. En recourant à des techniques de pointe, le programme de recherche clinique en SLA développe et teste de nouvelles thérapies en collaboration avec le consortium CALS (Canadian ALS Clinical Research Consortium) et des chercheurs d’ailleurs.
L’équipe en SLA
L’équipe multidisciplinaire de la clinique de SLA du Neuro propose des services complets : consultation et suivi pour les personnes ayant reçu un diagnostic de SLA ou qu’on soupçonne en être atteintes; thérapie respiratoire, physiothérapie, ergothérapie, inhalothérapie, soins infirmiers spécialisés, service social, services de pastorale, orthophonie et information nutritionnelle. Le programme est devenu un centre de référence pour ces patients en raison de son expertise en matière de trachéostomie, d’assistance ventilatoire à domicile, de VSPPBi (ventilation spontanée en pression positive bidirectionnelle) et de gastrostomie, ainsi que de la présence d’un conseiller en génétique et d’un coordonnateur de clinique. Les patients peuvent aussi prendre part aux essais cliniques. L’équipe de recherche clinique est intégrée à la clinique de SLA, pour faciliter l’accès aux essais cliniques.
Le Neuro
L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro – est un centre médical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. Fondé en 1934 par l’éminent neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommée mondiale pour son intégration de la recherche, ses soins exceptionnels aux patients et sa formation spécialisée, essentiels à l’avancement de la science et de la médecine. À la fois institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaire et moléculaire, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclérose en plaques et de troubles neuromusculaires. Pour tout renseignement, veuillez consulter www.theneuro.ca.