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Découverte de la cause génétique de l’une des ataxies tardives les plus fréquentes au monde par un groupe de chercheurs de Montréal et de Miami

Son évolution lente mène à une modification de la voix, des problèmes de coordination des mains et souvent à l’utilisation d’aide à la marche.
Publié: 15 December 2022

Cette découverte a des implications diagnostiques et thérapeutiques pour un grand nombre de patients au niveau international

Une étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine le 14 décembre 2022 décrit l’identification de l’erreur génétique responsable d’une forme d’ataxie héréditaire fréquente qui va permettre d’arrêter le diagnostic de centaines de patients au Québec et d’ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour cette condition neurodégénérative.

Les ataxies tardives constituent un groupe de maladies caractérisées par des troubles d’équilibre et de la coordination qui débutent après l’âge de 30 ans et qui restent souvent sans diagnostic. La prévalence est estimée à 1-3 cas par 100 000 habitants.

Une équipe internationale dirigée par le Dr Bernard Brais, neurogénéticien à l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal de l’Université McGill, et le Dr Stephan Züchner du Miller School of Medicine de l’Université de Miami, a étudié cette maladie en utilisant les technologies génomiques les plus récentes sur une cohorte de 66 cas québécois atteints d’ataxie tardive. L’équipe de collaborateurs québécois inclut des neurologues de l’Université McGill, du CHUM et de l’Université de Sherbrooke. Leurs travaux ont permis de découvrir que 61 % des patients étudiés partagent une nouvelle erreur génétique dans le gène FGF14. Cette erreur correspond à l’allongement d’une séquence d’ADN répétée de triplets GAA.

Afin de confirmer leurs résultats initiaux, les chercheurs ont également étudiés des cas d’Allemagne (Tübingen), d’Australie de l’Ouest (Perth), du Royaume Uni (Londres) et d’Inde (Bengaluru). Ils ont trouvé que de 10 à 18 % des patients avec ataxie tardive toujours sans diagnostic dans ces pays étaient porteurs de la même erreur génétique. Ceci en fait la cause génétique la plus fréquente d’ataxie tardive identifiée à ce jour.

Les patients atteints de ce type d’ataxie ont souvent des symptômes transitoires qui débutent dans la quarantaine ou la cinquantaine et qui peuvent être provoqués par une activité physique ou par la prise d’alcool. Un problème d’équilibre à la marche (ataxie) devient permanent en moyenne autour de l’âge de 60 ans. Son évolution lente mène à une modification de la voix, des problèmes de coordination des mains et souvent à l’utilisation d’aide à la marche. L’ataxie est le plus souvent transmise par un parent atteint. Cependant, jusqu’à 30% des cas n’ont pas d’autres membres de leur famille qui en sont atteints.

La nature de la mutation suscite un grand intérêt car elle partage la même séquence GAA répétée que celle retrouvée dans le gène FXN de l’ataxie de Friedreich, une autre forme d’ataxie très fréquente dans le monde. Ceci soulève la possibilité que certains nouveaux traitements en développement pour l’ataxie de Friedreich puissent éventuellement aussi être d’utilité pour traiter l’ataxie tardive dites « GAA-FGF14 ».

Les travaux des chercheurs ont aussi mis en lumière le mécanisme par lequel cette erreur mène au développement de la maladie. Ils ont montré une diminution de la protéine FGF14 dans les cerveaux et dans des neurones en culture dérivés de patients.

L’observation que certains patients ont bien répondu à l’aminopyridine, un médicament déjà disponible pour d’autres conditions, ouvre la voie à un éventuel essai thérapeutique à plus grande échelle.

Selon le Dr Brais : « Cette découverte va nous permettre, à court terme, d’offrir un test diagnostique à des centaines de patients au Québec, un endroit où cette ataxie pourrait être la plus fréquente au monde. Elle démontre encore comment l’étude d’une condition génétique plus fréquente au Québec peut accélérer les avancements scientifiques pour le plus grand bien de patients partout au monde. De plus, cette découverte permet d’entrevoir bientôt le lancement d’une étude thérapeutique ».

Cet article publié le 14 décembre 2022 dans le New England Journal of Medicine a été financé par la Fondation Groupe Monaco, la Fondation de l’Hôpital Général de Montréal ainsi que par plusieurs agences nationales.

Le Neuro

Le Neuro – l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal – est une destination bilingue de premier plan dans le monde pour la recherche sur le cerveau et les soins avancés aux patients. Depuis sa fondation en 1934 par le Dr Wilder Penfield, neurochirurgien de renom, le Neuro est devenu le plus important centre clinique et de recherche spécialisé en neurosciences au Canada, et l’un des plus grands au monde. L’intégration transparente de la recherche, des soins aux patients et de la formation des plus grands esprits du monde confère au Neuro une position unique pour avoir une incidence significative sur la compréhension et le traitement des troubles du système nerveux. En 2016, le Neuro est devenu le premier institut au monde à adopter pleinement la philosophie de la science ouverte, en créant le Tanenbaum Open Science Institute. L’Institut neurologique de Montréal est un institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill. L’Hôpital neurologique de Montréal assure la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill.

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Le Neuro (L'Institut-Hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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