Gare au gouvernement

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Que de beaux titres pour tous nos gouvernants et gouvernements. Voici une brochette de synonymes, à manier avec soin et délicatesse !

Le comédien Sol parlait des gens qui travaillent pour ley garnement (comprendre le gouvernement, prononcé à l’anglaise). Chez nos voisins du Sud, Trump ajoute certes un certain poids à ce dérapage…

Mais pourquoi se limiter à un seul terme ?

Voici une brochette de synonymes, à manier avec soin et délicatesse !

À Ottawa ou à Québec, bien du monde travaille pour la fonction publique, donc pour les pouvoirs publics. Être fonctionnaire (government employee), c’est servir l’État (national ou fédéré) ; on dit aussi le pouvoir, avec des connotations négatives.

Dans certains cas, les services officiels (alias l’autorité publique, le pouvoir central) sont désignés simplement par un grand toponyme (nom du pays au sens international, nom de l’État au sens américain, nom de la province ou nom du territoire au sens canadien, nom du canton au sens suisse…).  On dit bien l’Allemagne pour signifier le gouvernement allemand. 

Dans un rapport de partie à tout, on nomme la capitale plutôt que l'ensemble géographique. Ainsi, the Turkish government se rendrait par Ankara (et non Istamboul, ni Istanboul) ; the Spanish government par Madrid ; the Argentinian government par Buenos Aires. 

Au sens figuré, on emploie des quasi-synonymes s’ils sont bien connus. C’est le cas du Lebanese government, qui pourrait se rendre par au pays du Cèdre ; the US government correspond à l’Amérique (en fait, les USA) ; the Quebec government à la Belle Province.  Chez nous, on entend souvent dire la Capitale nationale, terme ambigu, ou bien la Vieille Capitale, terme plus touristique que politique. 

Parfois, il est possible de situer l’endroit comme sur une mappemonde, une carte de géographie ou un globe terrestre : un Français ne dit-il pas les autorités transalpines pour le gouvernement italien ; les responsables outre-Manche pour le gouvernement de Sa Majesté ; les dirigeants outre-Rhin pour le gouvernement allemand ; le pays du Soleil-Levant pour les autorités nippones ; chez l’Oncle Sam pour le gouvernement US (vous savez, ce Congrès qui siège au sud du 45e parallèle...). 

On peut étoffer, en précisant les instances fédérales pour le gouvernement canadien.  Ailleurs, ce sera le Québec, ou Québec, ou les instances provinciales. Pour le gouvernement français, on dira l’Hexagone ou la République française. Pour le gouvernement italien, la République italienne ou, à la limite, la péninsule, voire la Botte. Pour le gouvernement d’Israël, l’État hébreu, etc. 

Aussi, pourquoi ne pas parler de l’administration (avec ou sans majuscule), comme dans l’Administration Kennedy, l’Administration Nixon, l’Administration Trudeau, l’Administration Lévesque, l’Administration Macron ?  Ce tour, parfois critiqué, est très répandu dans la presse. 

On emploie souvent l’adresse physique du chef du gouvernement. À Paris, Matignon, hôtel Matignon ou hôtel de Matignon indique la résidence du premier ministre ; à Rome, on parle du palais Chigi, prononcé Kidji. À Londres, l’adresse du titulaire de la magistrature suprême se nomme le 10 Downing Street ; à Ottawa, c’est le 24 Sussex Drive ou, mieux encore, le 24, promenade Sussex. 

Pour la présidence, Paris a son Élysée ou palais de l’Élysée ; Washington, sa Maison Blanche, alias le 1600 Pennsylvania Avenue ; l’Italie, son Quirinal.

Enfin, il est de coutume de renvoyer au nom officiel historique ou exotique de certains parlements : la Knesset, en Israël ; la Diète au Japon. On connaît tous de Berlin le Reichstag, et de Londres Westminster (le palais de Westminster).  Toutefois, rappelons que, en Grande-Bretagne, le rôle symbolique de la royauté interdit la traduction de British Government par Buckingham ou par Buckingham Palace, car le palais de Buckingham n’est qu’une résidence officielle pour les souverains britanniques.

Au final, comme on aura pu le constater, le mot gouvernement est loin d’être un incontournable ; on le réservera au collectif constitué par le conseil des ministres plus le premier ministre (ou par le conseil des ministres plus le président).  

Partout ailleurs, on a l’embarras du choix.

Que de beaux titres pour tous nos gouvernants et gouvernements, ces hauts responsables irresponsables, ces garnements !

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