Prise en charge de l’AVC au temps de la COVID-19

De nouveaux protocoles qui protègent, une formation qui rassure

Au début de la pandémie de COVID-19, le Service de l’AVC du Neuro a dû revoir de toute urgence ses modalités de prise en charge. Avec des collègues, le Dr Mohamed Badawy a pris les choses en main, s’attelant à une tâche qui semblait parfois insurmontable.

Il était la personne toute désignée pour diriger l’offensive du Service. En effet, en sa qualité de chef du Service d’anesthésie du Neuro et de membre de l’équipe des soins intensifs, de l’Unité rouge (accueil des patients en cours d’AVC) et du comité de direction du Neuro, il est régulièrement en rapport avec les chefs et les représentants de divers services de l’hôpital. Il s’est donc constitué une équipe multidisciplinaire avec laquelle il a repensé complètement les modalités de prise en charge dans le contexte de la COVID-19.

Au tout début de la pandémie, Le Neuro a été désigné « hôpital non-COVID » : il ne traiterait donc aucun patient atteint de la COVID-19 afin de pouvoir s’acquitter de son mandat, à savoir prodiguer des soins neurologiques hautement spécialisés. Dès lors, si un patient admis est porteur du coronavirus, il est transféré vers un hôpital désigné comme centre de traitement de la COVID-19 le plus tôt possible après avoir reçu son traitement neurologique. Cependant, comme l’Unité rouge prodigue des soins d’urgence, les patients qu’elle accueille n’ont pas passé de test de dépistage au moment de leur arrivée; la possibilité qu’un porteur du coronavirus y soit admis est donc bien réelle. Voilà qui compliquait notablement les choses pour le Dr Badawy et ses collègues.

« Il fallait revoir complètement nos façons de faire, dit-il. Nous avons dû créer de toutes pièces des démarches et des protocoles de traitement pour les patients en proie à un AVC possiblement atteints de la COVID-19. Disons que ça relevait le niveau de complexité. À partir du moment où n’importe qui pouvait être porteur du virus, nous devions trouver un moyen d’offrir à nos patients une prise en charge optimale de l’AVC tout en protégeant de la COVID-19 toutes les autres personnes à l’intérieur de l’hôpital. »

Le médecin devenu chef d’orchestre

En collaboration avec de nombreux services et paliers administratifs de l’hôpital, le Dr Badawy a orchestré la réponse du Neuro à la pandémie. Ses collègues et lui ont aménagé des chambres à pression négative où on peut intuber un patient sans risquer de propager la COVID-19. Ils ont également mis en place de nouveaux protocoles prévoyant notamment l’intubation avant l’entrée en salle d’opération : si le patient est atteint de la COVID-19, on évite ainsi de contaminer la salle.

Afin de bien expliquer ces nouvelles modalités, le médecin et ses collègues ont organisé des simulations lors desquelles les équipes ont pu appliquer les nouveaux protocoles dans diverses mises en situation. Ils ont aussi tourné de nombreuses vidéos : les soignants qui ne pouvaient pas assister aux formations en personne à cause d’un conflit d’horaires ont ainsi pu les visionner au moment qui leur convenait. En effet, un membre du personnel infirmier rompu au septième art a filmé la formation, fait le montage et envoyé les courtes vidéos aux équipes.

Par la suite, l’équipe multidisciplinaire a dressé une liste des employés appelés à s’approcher des patients dans le but de les former tous. Et ils étaient nombreux : membres du personnel infirmier, médecins, inhalothérapeutes, technologues en radiologie et professionnels divers dans une multitude d’équipes. Tous les services de l’hôpital ont participé à la formation.

« Toute personne qui risquait d’être exposée aux patients devait recevoir la formation, précise le Dr Badawy. Il fallait rassembler tout ce beau monde et veiller à ce que chacun suive la formation ou visionne la vidéo. C’était quelque chose! »

Mais ces efforts ont été rapidement récompensés. Car des porteurs du coronavirus en proie à un AVC ont effectivement été admis à l’hôpital. Ces derniers ont été repérés sans délai, puis transférés vers un autre établissement peu après la fin de leur traitement sans avoir contaminé ni travailleur de la santé, ni patient.

Qui plus est, la formation a rassuré tous les intervenants et calmé l’anxiété au sein du personnel, fait observer le Dr Badawy. À ce moment-là, l’information sur le coronavirus changeait constamment, et les gens ne savaient pas à quoi s’attendre. « Les employés étaient très craintifs. Ils ignoraient les répercussions de la COVID-19 sur leurs façons de faire et ne savaient pas non plus si les mesures mises en place à l’hôpital étaient efficaces. »

« Ils étaient rassurés et plus à l’aise au chevet des patients possiblement porteurs du virus. Ils savaient que la direction de l’hôpital avait pris les mesures qui s’imposaient. Le moral était meilleur, et les travailleurs de la santé se sentaient protégés et non pas dépassés par les événements. »

C’était là, estime le Dr Badawy, l’une des missions les plus exigeantes de sa carrière. Il a fait bon usage de ses compétences en travaillant étroitement avec des intervenants de tous les secteurs de l’hôpital.

« Je suis aux premières loges. J’assume des fonctions diverses et comme je travaille dans de nombreux services, je sais comment chacun fonctionne. Grâce à cette vue d’ensemble, je savais ce qu’il fallait faire pour sécuriser les lieux de travail et pour mettre en place les changements nécessaires en mobilisant toutes les équipes. »

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Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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