Questions-réponses avec le nouveau directeur de la Plateforme de découverte de médicaments en phase précoce

Tom Durcan, à propos de son nouveau poste, de la découverte de médicaments et de la « matière noire du génome »

Le Neuro a l’honneur d’annoncer la nomination de Tom Durcan au poste de directeur de la Plateforme de découverte de médicaments en phase précoce (PDMPP). Il dirigera l’équipe de cette Plateforme qui développe des cellules souches pluripotentes induites (CSPi) afin de trouver de nouvelles cibles pour le traitement des maladies neurologiques.

Lors de cet échange, il a décrit son nouveau poste, le rôle des cellules souches dans la recherche sur les maladies et les orientations nouvelles et passionnantes de la PDMPP.

Quelle impression cela vous fait-il d’être directeur de la PDMPP?

C’est un immense honneur. Je suis entré dans le laboratoire du Dr Edward Fon au Neuro il y a quinze ans, et lorsque nous avons lancé ensemble la PDMPP, il y a plus de six ans, nous n’étions que trois. Le fait de diriger maintenant cette équipe de plus de 40 chercheurs et stagiaires talentueux me semble carrément surréaliste.

Le Dr Fon a clairement discerné les besoins lors de la création d’une telle Plateforme au Neuro, pour réaliser des recherches sur les cellules souches et donner à tous un accès aux données, aux méthodes et aux ressources par l’entremise de la science ouverte. Pour le moment, la pandémie complique les choses, mais on parvient à gérer, grâce à une équipe formidable. En dépit de ces circonstances souvent pénibles, nous avons continué de progresser et j’en ressens une grande fierté. En fait, durant cette période, nous avons produit certains des meilleurs travaux.

C’est tout un défi de prendre les commandes après le Dr Fon, mais j’aime les défis. Cela tient sans doute à mes origines irlandaises. La direction de la PDMPP constitue un enjeu majeur, mais j’accepte cette responsabilité avec plaisir et enthousiasme, car je dispose du soutien de toute mon équipe et de l’ensemble du Neuro. J’entrevois clairement nos réalisations futures et je me bornerai à dire que vous allez entendre parler de nous. Un certain nombre d’initiatives et de partenariats passionnants se profilent et l’expansion future de la PDMPP du Neuro au cours de la prochaine décennie me remplit d’enthousiasme.

Comment décririez-vous la PDMPP à un profane?

En créant la Plateforme, nous cherchions à travailler sur des modèles humains plus pertinents pour traiter les troubles du cerveau. Au début de ma carrière, même si mes recherches portaient sur la maladie de Parkinson, j’utilisais des cellules cancéreuses, en raison de l’impossibilité de travailler sur des neurones humains, les cellules vraiment touchées par la maladie. J’ai toujours trouvé cela déconcertant.

Tout a changé avec les cellules souches pluripotentes induites – ou CSPi pour faire court. Elles constituent l’élément central de toutes nos recherches, car nous pouvons reprogrammer les cellules sanguines de patients volontaires au Neuro en cellules souches. Et ces CSPi permettent ensuite de générer n’importe quel type de cellule cérébrale humaine pour l’étudier.

Elles offrent des possibilités sans précédent de découvrir les causes de maladies comme la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique et les troubles du développement neurologique. À partir de tels outils, la PDMPP parvient à mieux comprendre ces troubles afin de collaborer avec des partenaires pour accélérer la découverte de traitements destinés aux patients.

Les maladies cérébrales constituent l’un des problèmes les plus complexes et les plus ardus de notre époque, et leur traitement ne pourra venir que de la collaboration et de l’échange. Notre mode de fonctionnement repose sur un principe fondamental, celui de la science ouverte. Des protocoles aux lignées cellulaires et jusqu’aux essais, nous tentons de rendre tout ce que nous faisons accessible aux utilisateurs et partenaires intéressés, où qu’ils soient. Ils peuvent ainsi collaborer avec nous, car deux têtes valent toujours mieux qu’une.

Des projets nouveaux et passionnants à l’horizon?

L’année 2022 nous promet de nombreuses surprises. Nous démarrons l’année avec la deuxième version de notre atelier virtuel de formation sur les CSPi. La pandémie ayant mis fin aux ateliers de formation, nous nous sommes reconvertis en bâtissant une infrastructure d’enregistrement vidéo dans le laboratoire pour enregistrer le travail des différents membres de l’équipe sur les cellules. Nous créons ainsi nos propres protocoles vidéo et nos ateliers de formation sur les cellules souches en sont maintenant à leur cinquième année. Qui plus est, nous avons commencé à enregistrer un grand nombre de nos protocoles qui, au cours de l’année 2022, seront mis en ligne et accessibles gratuitement. Grâce au soutien généreux de l’initiative Grassroots de l’Institut de science ouverte Tanenbaum du Neuro, ils seront offerts en plusieurs langues en mettant ainsi toutes nos méthodes à la disposition de quiconque en a besoin.

Le projet de collaboration avec les docteurs Fon et Gan-Or suscite également un grand enthousiasme. Plus de 80 gènes ont été associés à la maladie de Parkinson, mais seuls cinq ou six ont fait l’objet d’études approfondies, les 75 autres étant relégués, dans ce qu’on appelle la « matière noire du génome ». Ces gènes s’avèrent néanmoins fort utiles pour comprendre le développement de la maladie et nous avons commencé à générer un certain nombre d’invalidations géniques afin de mieux évaluer ce qui se passe en l’absence de ces gènes spécifiques. Cette recherche fait l’objet d’un projet pilote financé par la fondation Michael J. Fox, nous espérons augmenter son ampleur pour passer de quelques gènes à tous les gènes au cours des années prochaines.

Je n’aborde ici que deux des initiatives en cours, mais, au moyen de nouvelles collaborations, technologies et approches, nous avons prévu des choses passionnantes pour l’année prochaine. J’aurai l’occasion d’y revenir au fil de l’année.

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Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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