Le Centre Azrieli de recherche sur l’autisme (CARA) a le plaisir d’annoncer les lauréats de son programme de bourses évaluées par les pairs.
Les Bourses de recherche Azrieli en neurodéveloppement du CARA offrent un financement de démarrage aux chercheurs qui entreprennent des projets de sciences fondamentales, cliniques et appliquées.
« Depuis 2018, ce prestigieux programme de bourses a financé 13 projets de recherche variés sur l’autisme et les affections qui y sont liées », déclare Stefano Stifani, directeur associé en recherche fondamentale du CARA.
« Il faut souligner que ces bourses ont permis de lancer les programmes de recherche proposés par plusieurs nouveaux membres du corps professoral de McGill et du Neuro. Ces chercheurs ont pu valider de nouvelles théories et réaliser des découvertes qui font progresser nos connaissances sur l’autisme. »
Cette année, trois chercheurs principaux ont reçu 85 000 $ chacun pour des recherches novatrices dans le domaine :
Étude de la microstructure des tissus cérébraux chez les porteurs de variations du nombre de copies dans les régions chromosomiques 16p11.2 et 22q11.2 grâce à l’appareil d’IRM à 7 teslas
Christine Tardif, avec Sebastien Jacquemont
Le laboratoire Tardif met au point de nouvelles techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour étudier la macrostructure, la microstructure et la connectivité du cerveau in vivo. La méthodologie repose sur l’introduction de nouveaux mécanismes de contraste, une modélisation biophysique et une imagerie corticale à haute résolution.
En adoptant une approche translationnelle, le laboratoire travaille avec des systèmes d’IRM pour petits animaux (7 teslas) et pour sujets humains (3 et 7 teslas).
L’IRM permet d’étudier la myélinisation du cerveau (la gaine lipidique isolant les processus et les fibres neuronaux pour maintenir la rapidité de la conduction électrique) et son rôle dans la relation entre la connectivité structurelle et fonctionnelle du cerveau.
Christine Tardif : « Grâce à la bourse Azrieli, nous allons cartographier les réseaux neuronaux des individus porteurs de variations du nombre de copies associées à un risque élevé d’autisme, et l’appareil d’IRM à ultra-haut champ nous fournira un niveau de détail sans précédent. »
« En collaboration avec le Centre Azrieli de recherche sur l’autisme et le projet QK1 Québec 1 000 familles, mon laboratoire se servira de cet ensemble unique de données pour étudier la relation entre la myélinisation des réseaux et les comportements. »
Génération de modèles animaux perfectionnés pour un trouble syndromique du spectre autistique
Wei-Hsiang Huang, avec Keith K. Murai
Le laboratoire Huang étudie les fonctions moléculaires, cellulaires, synaptiques et comportementales des gènes liés à l’autisme et à l’épilepsie, en se concentrant spécifiquement sur le syndrome de Smith-Magenis (SMS), un trouble imputable à la délétion du gène RAI1 (induit par l’acide rétinoïque 1).
Au moyen de techniques moléculaires modernes et d’outils neuroscientifiques, le laboratoire déchiffre la fonction du RAI1 pour développer des options thérapeutiques selon différents modèles expérimentaux.
« Cette bourse nous servira à générer un modèle animal pour le SMS, en ouvrant ainsi des perspectives énormes pour l’étude des trajectoires de développement de la fonction cérébrale », explique Huang.
« Les possibilités translationnelles de ce projet dans le futur sont multiples, car il offre une voie unique vers des approches thérapeutiques visant à normaliser les taux de RAI1. »
« Nous tenons à remercier la Fondation Azrieli de sa générosité qui nous permet d’approfondir notre compréhension de la fonction des gènes de l’autisme dans des modèles animaux perfectionnés. »
Synthèse protéique élevée de la microglie dans la physiopathologie du syndrome de l’X fragile
Malgré la prévalence du syndrome de l’X fragile (SXF) et de l’autisme, l’étude de leurs mécanismes sous-jacents progresse lentement et, par la même occasion, la mise au point de thérapies efficaces.
Le laboratoire Khoutorsky a décelé une synthèse générale des protéines extrêmement élevée dans cellules microgliales (macrophages du système nerveux central) dans un modèle animal du SXF (souris Fmr1 knockout).
Par ailleurs, lors d’une récente étude, on a pu démontrer qu’une augmentation sélective de la synthèse des protéines dans la microglie – sans toucher les neurones – avait des conséquences sur l’interaction sociale, une caractéristique essentielle de l’autisme.
« Dans ce projet, nous examinons l’hypothèse selon laquelle une synthèse protéique élevée dans la microglie des modèles animaux Fmr1 knockout contribuerait à la formation aberrante et au dysfonctionnement des circuits neuronaux et aux comportements associés à l’autisme », explique Khoutorsky.
« Grâce à la bourse Azrieli, mon laboratoire étudiera le lien potentiel entre deux mécanismes connus pour leur rôle important dans l’autisme : la dérégulation de la traduction et le dysfonctionnement de la microglie au cours du développement cérébral. On constituera ainsi un nouveau cadre pour l’étude des troubles neurodéveloppementaux associés à des altérations de la synthèse des protéines ou de la réponse immunitaire. »
À propos du CARA
Le Centre Azrieli de recherche sur l’autisme (CARA) transforme la recherche, la formation et les soins afin d’améliorer la vie des personnes autistes et de leurs familles. Créé en 2017 grâce à la Fondation Azrieli, le CARA axe son action sur la science ouverte, l’inclusion et la collaboration communautaire. Ce centre de recherche de pointe s’est engagé à approfondir les mécanismes sous-jacents à l’autisme et aux affections connexes, à mettre au point de nouveaux outils de diagnostic et des interventions efficaces grâce à une recherche translationnelle novatrice et à des soins intégrés et à former la relève en matière de recherche fondamentale et clinique sur l’autisme.