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Le sommeil aide les adolescents à s’adapter à la pandémie

En différant le début de la journée d’école, on pourrait améliorer les habitudes de sommeil dans un monde post-pandémique
Publié: 16 September 2021

Pendant la pandémie, on a observé un lien entre le manque de sommeil et l’augmentation du stress. Les adolescents semblent toutefois avoir mieux dormi pendant cette période. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée à l’Université McGill qui révèle que les adolescents, puisqu’ils ont été plus nombreux qu’avant la pandémie à aller chercher le nombre d’heures de sommeil recommandé. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée à l’Université McGill. Ainsi, le confinement est venu remodeler le quotidien de ces jeunes, qui ont pu dès lors suivre leur rythme biologique naturel en se levant et en se couchant plus tard, ce qui a eu pour effet d’atténuer la somnolence diurne.

Publiée dans la revue « Child and Adolescent Psychiatry and Mental Health », l’étude porte sur les habitudes de sommeil prépandémiques et sur le stress ressenti pendant la pandémie. Les chercheurs sont d’avis qu’en encourageant les adolescents à adopter de meilleures habitudes de sommeil, on pourrait les aider à réduire leur stress et à mieux faire face à l’adversité en temps de crise.

« La pandémie a montré qu’il pourrait être bénéfique de commencer la journée d’école plus tard, et c’est une mesure que les écoles soucieuses de la santé mentale de leurs élèves devraient adopter », affirme Reut Gruber, professeure titulaire au Département de psychiatrie de l’Université McGill et auteure principale de l’article.

Le sommeil réduit le stress

Pendant la pandémie, le schéma éveil-sommeil des adolescents a été décalé d’environ deux heures. De plus, bon nombre d’entre eux dormaient plus longtemps et avaient moins besoin de rattraper du sommeil pendant la fin de semaine.

L’élimination du trajet matinal vers l’école, le report du début des cours et l’annulation des activités parascolaires ont permis aux adolescents de suivre leur rythme biologique décalé, c’est-à-dire leur tendance naturelle à se réveiller et à se coucher plus tard, expliquent les chercheuses.

Disposant ainsi d’un plus grand nombre d’heures pendant les jours de semaine pour faire leurs devoirs, les adolescents n’avaient plus à sacrifier des heures de sommeil pour s’acquitter de leurs obligations scolaires en semaine. On a d’ailleurs fait des constats similaires dans nombreux pays pendant la pandémie.

Sommeil et stress : des variables inversement proportionnelles

Les chercheurs ont observé un lien entre les heures de sommeil des adolescents avant la pandémie et l’intensité du stress ressenti pendant la pandémie.

« Plus le sommeil était bref et le niveau d’éveil au coucher, élevé, plus le sujet était stressé, et vice-versa : plus le sujet dormait longtemps et moins son niveau d’éveil était élevé au coucher, moins il était stressé », constate la Pre Gruber, qui dirige le Laboratoire de l’attention, du comportement et du sommeil au Centre de recherche Douglas.

« Déjà avant la pandémie, le manque de sommeil chez les adolescents était un problème partout dans le monde. Il est donc grand temps de nous y attaquer », fait remarquer l’une des co-auteures de l’étude, Sujata Saha, une principale de l’École secondaire régionale Heritage, qui relève de la Commission scolaire Riverside. « Partout dans le monde, la pandémie a engendré de l’incertitude et du stress psychologique. Et on s’attend à ce que les problèmes de santé mentale qui en résultent persistent bien au-delà de la pandémie. »

« Le manque de sommeil et la surstimulation avant l’heure du coucher sont de mauvaises habitudes de vie que l’on peut changer. Nous pouvons nous opposer à ces comportements avec des mesures préventives et réduire ainsi le stress que vivent les adolescents dans des situations très tendues, comme la pandémie actuelle », conclut Reut Gruber.

L'étude

L’article « Pre-pandemic sleep behavior and adolescents’ stress during Covid-19: a prospective longitudinal study », par Reut Gruber, Gabrielle Gauthier‑Gagné, Denise Voutou, Gail Somerville, Sujata Saha et Johanne Boursier, a été publié dans Child and Adolescent Psychiatry and Mental Health.

DOI : https://doi.org/10.1186/s13034-021-00399-x


L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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