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Le cerveau en mesure avec la musique

Publié: 1 August 2007

Des chercheurs de McGill et de Stanford sont les premiers à cartographier l’activité neuronale engendrée par les transitions en musique

Une étude menée par des chercheurs des universités McGill et Stanford révèle comment le cerveau humain réagit à la transition d’un mouvement à l’autre dans une pièce musicale.

Les résultats de cette recherche sans précédent – conçue à l’aide du professeur de psychologie Dan Levitin de l’Université McGill et menée par une équipe de l’Université Stanford dirigée par l’étudiant au cycle supérieur Devarajan Sridharan – paraissent dans le tirage du 2 août de la revue Neuron. Les chercheurs Vinod Menon, Chris H. Chafe et Jonathan Berger ont également pris part à ces travaux.

« Cette étude est la première à montrer que le cerveau est doté d’un réseau distinct qui cerne le début et la fin d’épisodes en musique, probablement en vue de l’encodage, ou mise en mémoire », a précisé le Pr Levitin, titulaire de la Chaire James McGill en psychologie et neurosciences à McGill et auteur du récent succès de librairie This Is Your Brain on Music: The Science of a Human Obsession.

Les chercheurs de McGill ont recruté des sujets issus de la population de Stanford et de la collectivité voisine de Palo Alto, en Californie. Les sujets étaient placés dans un appareil d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) – un appareil de neuroimagerie permettant de mesurer l’activité neuronale dans le cerveau – où ils écoutaient plusieurs symphonies complètes du compositeur britannique de l’époque baroque William Boyce.

« Les sujets n’étaient pas musiciens et pouvaient ne pas être en mesure de distinguer un adagio d’un andante, mais ils percevaient bien les changements musicaux notables », poursuit le Pr Levitin, en soulignant que les résultats pourraient aussi être applicables à des styles de musique autres que classique, bien que cela nécessiterait des recherches plus poussées.

Lors des changements marqués entre les mouvements musicaux, les chercheurs ont observé une activité dans le réseau frontotemporal ventral – qui est associé à la détection de tels épisodes musicaux, à la conversation ou à d’autres stimuli auditifs – suivie ensuite d’une activité dans le réseau fronto-pariétal dorsal associé à l’attention et à l’actualisation de la mémoire de travail, comme le langage parlé et gestuel, la perception visuelle et la perception tactile.

« Par définition, un épisode doit avoir un début et une fin », indique le Pr Levitin. « Ces régions du cerveau sont celles qui balisent l’épisode et qui en “décident” le début et la fin. »

L’étude a d’importantes répercussions quant à la compréhension de la perception des épisodes auditifs, poursuit le professeur. « Ainsi, les résultats pourraient permettre de mieux saisir comment les gens peuvent poursuivre une conversation dans un lieu bondé – ce qu’on qualifie d’effet de “cocktail party”. Nous savons qu’un des indices que les gens utilisent pour déduire les sons qui vont ensemble est le début des mots et des phrases. Les choses qui commencent ensemble vont ensemble. »

L’Université McGill est l’un des principaux centres au monde pour ce qui est de l’étude scientifique de la musique. Le Pr Levitin professeur agrégé de psychologie à McGill et directeur du Laboratoire d’étude de la perception, de la cognition et de la compétence musicales.

Sur le Web : Neuron

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