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L'évolution inhabituelle sur les îles s'opère plus vite que l'on ne pensait

Publié: 19 September 2006

Une chercheuse de McGill trace l'évolution des rats géants et autres curiosités

Dans les milieux évolutionnistes, on admet depuis longtemps que les rats géants et les éléphants miniatures sont le fruit d'une évolution accélérée dans des environnements isolés tels que des îles. Mais une paléontologue de McGill, Virginie Millien, est la première à établir la vitesse de l'évolution de ces animaux aux formes inusitées.

Le fait est que les mammifères insulaires évoluent environ trois fois plus vite que ceux des continents, précise la Pre Millien, dont les conclusions reposent sur l'analyse de rythmes documentés de l'évolution de 88 espèces de mammifères insulaires, dont quelque 50 % étaient des rongeurs. Les données concernaient des espèces ayant évolué notamment sur des îles de la Méditerranée, de l'Indonésie, des États-Unis, de la Californie et de la Colombie-britannique. Le rapport de recherche de la Pre Millien sur le sujet, Morphological Evolution Is Accelerated among Island Mammals, paraîtra dans le numéro d'octobre de la revue Biology de la Public Library of Science.

« Nous savons qu'il se produit des phénomènes étranges sur des îles – des éléphants qui se nanifient par exemple –, mais nous ignorions avec exactitude à quelle vitesse », explique la Pre Millien, conservatrice des collections en paléontologie et en zoologie au Musée Redpath. « On présume depuis Darwin que l'évolution devait être très rapide, parce que c'est très surprenant de voir un éléphant d'un mètre de hauteur. »

L'isolement, des différences climatiques, l'absence de prédateurs naturels et, dans certains cas, des sources adéquates de nourriture sont des facteurs qui contribuent à l'évolution inhabituelle des mammifères insulaires, tels les éléphants nains dont on a trouvé les restes fossilisés sur l'île italienne de la Sicile, rapporte la Pre Millien. On sait par exemple que les mammifères vivant dans un environnement froid grossissent plus que ceux dont le milieu naturel est plus chaud, de souligner la spécialiste, citant en exemple la différence de taille entre l'ours noir ou le grizzli, qui vivent dans un écosystème plus chaud, et l'ours polaire de taille supérieure qui peuple le Nord.

La Pre Millien espère maintenant étudier des différences évolutionnistes similaires entre des mammifères des régions du sud et du nord du Québec et d'approfondir le rôle des changements climatiques sur l'évolution.

Sur le Web :
www.mcgill.ca

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