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En disparaissant, les dinosaures ont cédé la place aux forêts luxuriantes

Malgré de spectaculaires changements climatiques, les régimes de précipitations sont demeurés quasi inchangés
Publié: 15 December 2020

Nous savons que l’extinction massive des dinosaures, il y a environ 66 millions d’années, est principalement attribuable à un impact de météorite. Néanmoins, bien que l’on pense que des changements extrêmes ont joué un rôle dans cette extinction de masse, le doute subsiste quant à la manière exacte dont l’impact de météorite y a contribué.

Pour comprendre comment l’extinction de masse et les changements climatiques connexes ont influencé des écosystèmes donnés, une équipe de scientifiques de l’Université McGill a analysé les restes microscopiques de végétaux de l’époque découverts dans les sédiments des rivières du sud de la Saskatchewan. Dans un article paru récemment dans la revue Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, les chercheurs démontrent que dans la région, la flore locale et les écosystèmes ont connu une lente transformation caractérisée par une diminution des plantes aquatiques et une augmentation des plantes terrestres, notamment des arbres comme le bouleau et l’orme. Selon eux, cette augmentation pourrait être due à la disparition des grands dinosaures herbivores. Contre toute attente, ils ont également découvert que, durant cet épisode d’extinction, les précipitations n’avaient connu que des changements mineurs de courte durée.

« Cela pourrait avoir son importance dans les prédictions du réchauffement climatique, puisque nombre de scientifiques prévoient que l’humanité et les écosystèmes pourraient subir de lourdes répercussions en raison de changements des précipitations, explique Peter Douglas, scientifique du Département des sciences de la terre et des planètes de l’Université McGill et auteur en chef de l’article. Nous avons effectivement observé ce phénomène caractéristique lors d’autres périodes de changement climatique majeur qu’a connues la Terre. C’est surprenant qu’il n’y ait aucun signe de ces changements lors de la plus récente vague d’extinction de masse. »

Puis il ajoute : « Étonnamment, les scientifiques ont de meilleures connaissances de ce qui s’est passé dans l’océan que sur terre lors de l’extinction qui a marqué la fin du Crétacé. Les clarifications que nous apportons concernant les changements environnementaux qui ont eu lieu durant cette période nous permettent de réduire le nombre de facteurs susceptibles d’avoir causé la disparition des dinosaures. En outre, nos travaux offrent un exemple de changements environnementaux planétaires semblable à ceux dont l’humain est à l’origine et du risque d’extinction à grande échelle qu’ils pourraient entraîner. »

L’article « Changes in terrestrial ecosystems across the Cretaceous-Paleogene boundary in western Canada inferred from plant wax lipid distributions and isotopic measurements », par Robert D. Bourque, Peter M. J. Douglas et Hans C. E. Larsson, a été publié dans la revue Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology.

DOI : http://doi.org/10.1016/j.palaeo.2020.110081

L’étude a été financée par une subvention accordée à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, une bourse Delise‑Alison du Musée Redpath et la bourse de recherche dont est titulaire Eric Mountjoy.
L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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