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Masques transparents : Des émotions mieux comprises, mais pas plus d’empathie

Les masques opaques ont des effets néfastes sur les interactions sociales, constatent des chercheuses de McGill
McGill University researchers discuss whether transparent masks reduce negative impacts on social communication.
Publié: 18 October 2022

Pour bien des gens, le masque fait partie du quotidien depuis le début de la pandémie. Or, un groupe de recherche de l’Université McGill a constaté que s’il prévenait efficacement la propagation des virus, le masque opaque n’en nuisait pas moins à l’expression et à la perception des émotions.

En compagnie des chercheuses Jelena Ristic, professeure titulaire, et Sarah McCrackin, boursière postdoctorale, toutes deux du Département de psychologie de l’Université McGill, nous nous demandons si les masques transparents atténuent les effets néfastes du port du masque sur les interactions sociales.

Quel était l’objet de votre recherche?

Comme notre groupe avait déjà constaté que les émotions étaient notablement plus difficiles à percevoir lorsque des parties du visage étaient dérobées au regard, nous souhaitions déterminer si l’occultation du bas du visage nuisait, elle aussi, à la communication émotionnelle. Puis, dans un deuxième temps, nous nous sommes demandé si les signaux sociocommunicatifs passaient mieux avec un masque transparent, ce dernier ne cachant pas les expressions faciales.

Quel est l’élément nouveau, inédit, de votre article?

Nous avons montré pour la première fois que le port d’un masque opaque nuisait à notre capacité de comprendre et de partager des émotions. En outre, nous figurons parmi les premières équipes de recherche à se demander s’il serait possible d’atténuer les effets néfastes du port du masque sur la communication sociale en optant pour une version transparente. Or, nous avons constaté que le masque transparent favorisait la compréhension des émotions, certes, mais n’avait aucun effet sur la capacité d’empathie envers les autres. C’est là une nuance importante, parce qu’elle donne à penser que le remplacement du masque opaque par une version transparente peut améliorer certains aspects de notre communication typique, mais pas tous. Cet étonnant constat semble indiquer que toute barrière physique, quelle qu’elle soit, nuit aux relations interpersonnelles.

En quoi ce constat est-il important?

Selon ces données, l’occultation du bas du visage par un masque, même un masque transparent, diminuerait notre capacité de déchiffrer et de communiquer des émotions, d’où la perte possible de messages émotionnels. C’est un constat important dans toutes les sphères, mais surtout en médecine et en éducation, où l’émotion et l’empathie sont des indices essentiels de notre compréhension sociale d'autrui. Le masque transparent pourrait résoudre le problème en partie et atténuer ainsi certains des effets néfastes du port du masque opaque sur les interactions sociales.

L'étude

"Transparent masks reduce the negative impact of opaque masks on understanding emotional states but not on sharing them" par Sarah D. McCrackin, Sabrina Provencher, Ethan Mendell & Jelena Ristic a été publié dans Cognitive Research: Principles and Implications.

DOI: https://doi.org/10.1186/s41235-022-00411-8

L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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