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Comment l’insuline calme l’activité cérébrale

Un nouveau rôle pour « l’hormone du diabète » pourrait permettre des avancées thérapeutiques pour certains troubles cérébraux

L’insuline est connue depuis longtemps comme l’hormone qui contrôle le taux de sucre dans le corps. Le diabète survient chez les personnes qui ne produisent pas assez d’insuline ou dont les cellules sont insensibles à l’insuline. Mais l’insuline est également produite et libérée dans le cerveau, et les effets qu’elle y exerce étaient mal connus.

Publié: 30 June 2015

Or, des chercheurs de l’Université McGill ont découvert un nouveau rôle pour cette hormone métabolique. « Nous avons découvert que l’insuline contrôle l’activité des "freins" du cerveau, appelés récepteurs inhibiteurs GABA-A », affirme Derek Bowie, professeur au Département de pharmacologie et de thérapeutique de la Faculté de médecine. « L’insuline empêche le cerveau d’être surexcité en faisant appel à un sous-type de récepteurs GABA-A ‒ une découverte qui pourrait mener à de nouveaux traitements contre l’épilepsie et d’autres affections du système nerveux central. »

Une alternative aux psychotropes?

« Les récepteurs GABA-A sont ciblés par de nombreux médicaments psychotropes, comme les benzodiazépines (p. ex., Valium), qui sont utilisés pour le traitement de l’anxiété, l’induction de l’anesthésie lors d’interventions chirurgicales et le soulagement de la douleur chronique », explique le professeur Bowie, qui est également directeur scientifique du Groupe d’études des protéines membranaires subventionné par le Fonds de recherche du Québec ‒ Santé. « Bien qu’utiles, ces médicaments sont souvent associés à des effets secondaires indésirables. Nous avons découvert que la régulation de la chimie du cerveau au moyen d’insuline permet d’obtenir les mêmes effets bénéfiques qu’exercent ces médicaments, ce qui ouvre la voie à de nouveaux traitements médicamenteux susceptibles de présenter moins d’effets indésirables. »

Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’un article publié dans la revue scientifique Journal of Neuroscience.
DOI : 10.1523/JNEUROSCI.0513-15.2015
http://www.jneurosci.org/content/35/26/9676.short



 

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