Nouvelles

Si on dansait ?

Publié: 23 November 2005

Quelques pas de tango améliorent les fonctions cérébrales chez les personnes âgées

Les mouvements sensuels du tango argentin peuvent aider les fonctions cérébrales des aînés. Des chercheurs de l'Université McGill ont découvert que les pas de danse élaborés associés au tango soutiennent les capacités intellectuelles et améliorent le maintien de l'équilibre.

Pour les professionnels de la santé canadiens appelés à traiter une population de plus en plus vieillissante, il s'agit d'une nouvelle fort réjouissante. Au Canada, environ un tiers des personnes âgées sont victimes d'une chute chaque année. De plus, 40 pour cent des admissions dans les hôpitaux parmi ce groupe d'âge résultent de blessures entraînées par une chute. Selon les statistiques, 71 pour cent des personnes âgées de plus de 65 ans vivent seules. Bon nombre d'entre elles passent chaque jour plus de sept heures sans avoir aucun contact avec autrui. Cette isolation, associée au processus normal de vieillissement, peut entraîner un dépérissement sur le plan cognitif.

C'est là où le tango entre en jeu. « Nos données indiquent que le tango peut se révéler davantage efficace que la marche, lorsqu'il s'agit d'améliorer la capacité d'accomplir des tâches complexes et de se déplacer dans un espace restreint, sans toutefois perdre pied », a souligné la Pre Patricia McKinley de l'École de physiothérapie et d'ergothérapie de l'Université McGill.

Pour les besoins de l'étude, dont la réalisation a été financée par la Fondation Drummond, les chercheurs ont recruté 30 sujets âgés de 62 à 90 ans au Centre juif Cummings pour aînés. Tous les sujets étaient en santé. Victimes d'une chute au cours de la dernière année, ils craignaient de tomber de nouveau. La moitié d'entre eux devait prendre des cours de tango et l'autre moitié avait été jumelée à un groupe de marcheurs. Chacun des groupes de sujets assistait à des rencontres bihebdomadaires d'une durée de deux heures, et ce, pendant dix semaines, au Centre de réadaptation Constance-Lethbridge. Comparativement aux marcheurs, les danseurs ont démontré une amélioration accrue quant à l'équilibre, à la posture et à la coordination motrice. Par ailleurs, les sujets ayant suivi des cours de tango avaient enregistré des gains importants qui se traduisaient par une plus grande facilité à accomplir une tâche complexe sur le plan cognitif tout en marchant, en se tenant debout sur un seul pied ou en se retournant sur eux-mêmes dans un espace restreint.

Les tests portant sur la mémoire n'ont cependant pas été concluants. La Pre McKinley croit que cela s'explique peut-être par le fait que la taille de l'échantillon n'ait pas été suffisamment importante.

« Le tango est une activité idéale pour les personnes âgées. Il s'agit d'un loisir qui remplit trois exigences fondamentales à l'égard du maintien de l'intérêt pour un exercice physique : c'est agréable, c'est une activité de groupe et cela apporte des bienfaits concrets qui peuvent être non seulement reconnus par le danseur, mais également par ses proches », a conclu la Pre McKinley.

À propos de l’Université McGill

Principale université canadienne à forte intensité de recherche, l'Université McGill s'est forgé une réputation mondiale au titre de ses travaux savants et de ses découvertes scientifiques. Fondée en 1821, McGill compte 21 facultés et écoles professionnelles qui offrent plus de 300 programmes, du baccalauréat au doctorat. L'Université attire des professeurs et des chercheurs renommés du monde entier et des étudiants exceptionnels de plus de 150 pays, ce qui lui donne l'un des corps étudiants les plus dynamiques et les plus diversifiés de toute l'Amérique du Nord. Environ 23 000 étudiants de 1er cycle et 7 000 étudiants de 2e et 3e cycles y sont inscrits. Elle est l'une des deux seules universités canadiennes à faire partie de l'Association américaine des universités. Ses deux campus sont situés à Montréal, au Canada.

Les membres des médias qui souhaitent interviewer la Pre Patricia McKinley et les personnes âgées ayant pris part à cette étude sont invités à communiquer avec Cynthia Lee au (514) 398-6754 ou cynthia.lee [at] mcgill.ca (par courriel).

Back to top