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Pleins feux sur la Renaissance

Publié: 12 May 2005

Lancement du projet de recherche international « Making Publics » à McGill

Bien des siècles avant que la révolution des télécommunications permette de fréquenter des salons de clavardage et de voter instantanément en faveur d'un chanteur à la télévision, les gens s'associaient à un groupe d'individus en fonction des intérêts et des goûts qu'ils partageaient.

Mettre en lumière la culture artistique, intellectuelle, religieuse et politique européenne à l'époque de la Renaissance et comprendre de quelle façon cette culture a contribué à créer le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui sont les objectifs ambitieux que se sont fixés les membres de l'équipe multidisciplinaire internationale de chercheurs sous la supervision du Pr Paul Yachnin, titulaire de la Chaire Tomlinson d'études shakespeariennes de l'Université McGill. Pour ce faire, l'équipe compte non seulement étudier les grandes œuvres à caractère artistique et intellectuel mais également les communautés d'individus qui ont façonné ces travaux, qui en ont bénéficié et qui ont su les apprécier à leur juste valeur.

Le projet de recherche de 2,5 millions de dollars est intitulé « Making Publics : Media, Markets and Association in Early Modern Europe 1500-1700 ». Financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada dans le cadre du programme des Grands travaux de recherche concertée, il sera échelonné sur une période de cinq ans.

L'Université McGill procédait aujourd'hui au lancement du projet par le biais de présentations officielles et musicales. « Making Publics » comportera un caractère universitaire important et un programme exhaustif de sensibilisation du public sera mis sur pied afin de faire rejaillir, à notre époque, les fascinantes retombées des œuvres créées il y a longtemps. Les chercheurs inventeront du matériel didactique à l’intention des étudiants et des professeurs de niveau secondaire, dont un musée virtuel. De plus, ils mettront sur pied une série d'émissions radiophoniques, des colloques publics et des festivals qui allieront performances musicales, pièces de théâtre et exposés savants.

« Making Publics » s'intéresse à la formation d'associations, à petite échelle, qui se voulaient une nouvelle façon d'établir des liens avec autrui en fonction du partage d'intérêts et de goûts communs chez les individus, sans rapport aucun avec la famille, la classe sociale ou le poste occupé.

« Nous souhaitons raconter comment les réalisations du passé, sur le plan artistique et intellectuel, ont façonné la société de la Renaissance et contribué à l'émergence de la modernité », a indiqué le Pr Paul Yachnin.

« L'équipe de recherche se préoccupe non pas tant de l'œuvre de génies tels que Shakespeare, Michel-Ange ou Martin Luther, mais des groupes d'individus ayant construit une identité collective au sein d'un marché de créations d'idées et d'œuvres d'art. Nous voulons comprendre comment parvient-on à mobiliser un public, comment ce dernier est composé et quel est son rôle. Nous travaillerons en outre à conquérir un public en amorçant une conversation soutenue avec des gens issus de divers milieux, autre que le secteur universitaire ».

L'équipe de « Making Publics » est formée d'experts en études anglaises, françaises, hispaniques et italiennes, en histoire, en musique, en histoire de l'art, en communication, en éducation, en sociologie et en géographie. Les spécialistes de l'équipe sont issus des universités McGill, Concordia, Queen's, d'Alberta et de Colombie-Britannique ainsi que d'autres établissements universitaires et organismes à vocation culturelle au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France de même qu'en Espagne.

À propos de l'Université McGill :
Principale université canadienne à forte intensité de recherche, l'Université McGill s'est forgée une réputation mondiale au titre de ses travaux savants et de ses découvertes scientifiques. Fondée en 1821, McGill compte 21 facultés et écoles professionnelles qui dispensent plus de 300 programmes, du baccalauréat au doctorat. L'Université attire des professeurs et des chercheurs renommés du monde entier et des étudiants de plus de 150 pays, ce qui lui donne l'un des corps étudiants les plus dynamiques et les plus diversifiés de toute l'Amérique du Nord. Environ 23 000 étudiants de premier cycle et 7 000 étudiants de 2e et 3e cycles y sont inscrits à temps plein ou à temps partiel. Elle est l'une des deux seules universités canadiennes à faire partie de l'American Association of Universities. Ses deux campus sont situés à Montréal, au Canada.

À propos du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) :
Le CRSH est un organisme fédéral autonome qui finance la recherche universitaire et la formation des diplômés par l'intermédiaire de concours nationaux avec sélection par les pairs. Le CRSH conclut également des ententes de partenariat avec des organismes des secteurs public et privé afin de cibler la recherche et d'appuyer l'élaboration de meilleures politiques et pratiques dans les domaines-clés de la vie sociale, culturelle et économique du Canada.

Le programme des Grands travaux de recherche concertée (GTRC) appuie des recherches de pointe qui ont le potentiel manifeste de mener à une percée intellectuelle portant sur de grands enjeux intellectuels, sociaux, économiques et culturels cruciaux, grâce à la coordination et à l'intégration efficaces de diverses activités de recherche et des résultats de ces recherches. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce communiqué et sur les autres projets de recherche du CRSH, veuillez communiquer avec : dore.dunne [at] sshrc.ca (Doré Dunne), Agente des relations avec les médias, téléphone : (613) 992-7302.

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