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Le VPH, facteur de risque de cancer buccal

Une étude de McGill contribue à identifier les groupes les plus exposés aux infections buccales causées par le virus du papillome humain (VPH)
HPV virus
Publié: 12 November 2014

« L’infection par le VPH est la maladie transmissible sexuellement la plus répandue dans le monde et constitue un facteur de risque de plusieurs types de cancer, y compris le cancer du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’oropharynx (gorge/amygdales), de l’anus, et du pénis », affirme le professeur Eduardo L. Franco, directeur de la Division d’épidémiologie du cancer à l’Université McGill.

« Il est important de comprendre le mode de transmission du VPH afin d’identifier les groupes les plus exposés à l’infection par ce virus, de même que la façon dont nous pouvons contribuer à les protéger ainsi que leurs partenaires », ajoute le professeur Franco, qui dirige également le Département d’oncologie de la Faculté de médecine. « Notre travail nous a permis de recueillir des données probantes additionnelles selon lesquelles le VPH est transmis sexuellement à la région buccale par contact bouche à bouche et buccogénital. »

Taux d’infection plus élevé chez les fumeurs

Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Franco a étudié l’infection par le VPH chez 222 hommes et leurs partenaires de sexe féminin, et a découvert que la prévalence des infections buccales par le VPH était de 7,2 pour cent chez ces hommes. Ces résultats étaient plus élevés chez les fumeurs (12,2 pour cent), chez ceux qui avaient plus d’une partenaire (17,9 pour cent), et chez ceux dont la partenaire présentait une infection buccale par le VPH (28,6 pour cent) et/ou une infection génitale par le VPH (11,5 pour cent).

Parmi les 222 hommes inclus dans l’analyse, 130 avaient une partenaire atteinte d’une infection génitale par le VPH.

La prévalence du VPH 16, l’un des types les plus répandus de VPH oncogène, se chiffrait à 2,3 pour cent chez l’ensemble des participants à l’étude, et à 6,1 pour cent chez les 33 hommes dont les partenaires présentaient une infection génitale par le VPH 16.

Pour chaque augmentation unitaire de la fréquence des relations sexuelles buccogénitales touchant la partenaire de sexe féminin (jamais/rarement, parfois, presque toujours/toujours), la prévalence du type de VPH présent sur les organes génitaux de la partenaire était au-delà de deux fois plus élevée chez les hommes.

Première étude de grande envergure sur l’infection par le VPH chez les couples ayant des rapports sexuels depuis peu

Les sujets participaient à l’étude Infection à VPH et transmission du VPH par l’activité hétérosexuelle chez les couples réalisée à l’Université McGill et dirigée par le professeur Franco. De jeunes étudiantes âgées de 18 à 24 ans, ainsi que leurs partenaires de sexe masculin, ont été recrutées entre 2005 et 2011 aux fins de cette étude. Les participants ont répondu à un questionnaire sur leurs antécédents sexuels et ont fourni des échantillons buccaux et vaginaux ou prélevés sur le pénis et le scrotum. Les chercheurs ont ensuite analysé ces échantillons afin d’y déceler la présence de 36 types de VPH muqueux.

Parmi les 52 hommes qui n’avaient jamais fumé, qui n’avaient qu’une seule partenaire et dont la partenaire ne présentait pas d’infection buccale ou génitale par le VPH, aucun n’était infecté par le VPH.

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, les Instituts nationaux de la santé des États-Unis, et Merck. Le professeur Franco n’a fait état d’aucun conflit d’intérêts, mais a précisé qu’il agissait occasionnellement à titre de conseiller auprès d’entreprises dont les activités portent sur le diagnostic des infections par le VPH et la vaccination contre ce virus.

Pour en savoir plus sur l’Association américaine de recherche sur le cancer, visitez le www.AACR.org.

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