L'utilisation de l'enregistrement combiné EEG-IRMf dans la recherche sur l'épilepsie est un domaine en pleine croissance et prometteur, avec un grand potentiel pour élargir notre compréhension de l'épilepsie. Le patient a des électrodes fixées sur sa tête à l'extérieur du scanner à l'aide d'une pâte conductrice. Lorsque le patient entre dans le scanner, les électrodes sont connectées à un amplificateur dans la salle du scanner, qui est à son tour connecté à un ordinateur à l'extérieur de la salle du scanner via un câble à fibre optique. Le champ magnétique puissant dans l'environnement du scanner a un effet néfaste sur la qualité de l'EEG. Pendant l'acquisition de l'IRMf, l'impulsion de radiofréquence (RF) utilisée pour générer le signal IRMf crée un artefact qui obscurcit complètement l'EEG. Il est alors nécessaire de filtrer l'EEG après la séance de numérisation pour supprimer cet artefact.

Effets de l'IRM sur l'EEG



Un épileptologue expérimenté examine l'EEG et indique le moment des pics. En général, nous nous intéressons aux événements intercritiques (pics qui ne font pas partie d'une crise) plutôt qu'aux événements ictaux. Il est difficile de capturer une crise pendant la durée limitée de l'examen (2 heures), et tout mouvement qui se produit pendant la crise peut brouiller l'image à un tel point qu'elle devient inutile. Connaître le moment des pics (les événements) et le moment des examens IRM nous permet d'examiner le signal IRMf à ce moment-là pour rechercher des réponses liées à l'événement.

Une fois le moment des événements déterminé, nous analysons le signal IRMf. Nous enregistrons un certain nombre d'exécutions (généralement de 10 à 14). Chaque exécution comporte 120 analyses de 25 tranches (voxels de 5 mm x 5 mm x 5 mm) qui couvrent généralement l'ensemble du cerveau et dure 6 minutes. Notre temps d'analyse typique, y compris la configuration et les examens anatomiques, est de 2 heures. Avant l'analyse, nous corrigeons les mouvements que le patient a pu faire. En fonction du moment de l'événement, nous examinons l'activité IRMf à ce moment-là pour rechercher une activation. Nous utilisons le fmristat, une méthode d'analyse développée à McGill par Keith Worsley (Worsley et al. 1996, 2002). Le signal IRMf est appelé signal BOLD (dépendant du niveau d'oxygène dans le sang). Le signal IRMf n'est pas le résultat direct d'une activation neuronale, mais une réponse métabolique basée sur une augmentation de la désoxygénation de l'hémoglobine causée par l'activité neuronale. Un événement neuronal entraîne un changement attendu du signal BOLD (la réponse hémodynamique). Pour analyser les données, nous créons un modèle dans lequel une fonction de réponse hémodynamique (HRF) prédéterminée est verrouillée sur le moment de l'événement. Ainsi, à chaque instant où il y a un événement, il y a une HRF correspondante. Nous comparons ensuite ce modèle au signal BOLD réel. S'il y a une bonne correspondance entre le modèle et le signal, nous avons une réponse. Les réponses peuvent être une augmentation (activation) ou une diminution (désactivation). Nous utilisons 4 HRF distincts, puis les combinons pour créer une carte combinée (cliquez ici pour plus de détails)

 

Exemples de signal BOLD dans un seul voxel (5x5x5mm de tissu cérébral) au cours d'un scan de 6 minutes de 120 mesures (images). Les marques bleues indiquent le moment approximatif d'un événement EEG interictal et la ligne rouge indique une approximation du modèle utilisé pour analyser les données. Dans la partie A, le changement BOLD de l'événement EEG est très clair et distinct. Dans la partie B, le changement est plus petit, mais toujours perceptible à l'œil nu. Le voxel représenté par la partie A a une activation plus forte que la partie B. Le signal n'est pas toujours aussi clair que dans cet exemple.

 

Nous avons réalisé des études sur les pics épileptiques focaux causés par différents types de lésions, ainsi que des études sur la réponse BOLD aux décharges épileptiques généralisées. Les résultats montrent le plus souvent des activations dans le foyer épileptique attendu, mais aussi souvent des activations et des désactivations à distance.étudier la signification de ces réponses distantes. Ceci reste à l'heure actuelle un outil de recherche et son applicabilité clinique est encore incertaine.

Carte statistique de l'activation chez un patient présentant des pics temporaux gauches. Notez la zone principale d'activation du côté gauche et la petite activation dans la zone controlatérale du côté droit.

Send feedback 5,000 character limit. Use the arrows to translate more.