Ateliers d’entraînement vocal pour la communauté trans

L’ÉSCH, le Service de santé pour les étudiants, le Bureau d’éducation en matière d’égalité sociale et de diversité de McGill (SEDE) et l’organisme Projet 10 ont collaboré à la création de projets communautaires permettant d’offrir des ateliers d’entraînement vocal et de communication à la communauté trans de Montréal.


Ateliers de développement de la voix

Même si l’appareil vocal des personnes trans est un thème abordé depuis peu de temps en orthophonie, l’École des sciences de la communication humaine s’intéresse à la population trans depuis cinq ans et sait déjà mieux comment l’aider. La professeure Nicole Li-Jessen a demandé aux étudiants de son cours sur les troubles de la voix de mettre sur pied et de réaliser des ateliers vocaux pour la population trans. Cette activité n’est pas qu’un travail scolaire – elle contribue à l’engagement communautaire des étudiants.

Chaque atelier d’une heure comprend des présentations sur la structure anatomique de la voix et son importance pour l’identité de genre, ainsi que des activités en petits groupes et des exercices pour faciliter la transition vocale.

« Dans ce cas-ci, le travail vocal ressemble à l’apprentissage d’une nouvelle langue, explique la Pre Li-Jessen. C’est un long processus. Il faut faire des exercices et réaliser qu’on ne peut pas changer de voix en un jour comme si l’on subissait une intervention chirurgicale. »


Un projet pilote réussi

Les commentaires sur les premiers ateliers ont été positifs sur tous les plans. « Le jour même des ateliers, chaque participant a donné des commentaires positifs, explique Tynan Jarrett, conseiller en équité en matière d’emploi au SEDE. Les gens ont trouvé que les activités étaient réellement enrichissantes. De plus, les étudiants qui ont animé les ateliers ont travaillé extrêmement fort. Ils étaient enthousiastes et emballés; ils disaient sans arrêt à quel point ils étaient heureux de s’informer sur ce sujet. En plus de répondre à un besoin chez les étudiants trans, nous avons l’avantage de faire en sorte que cette portion de la prochaine génération d’orthophonistes possédera les connaissances et les aptitudes nécessaires pour desservir les populations trans de façon constructive et respectueuse. »


Créer un réseau de soutien

Tynan Jarrett explique que l’espace accordé par la société aux discussions sur les personnes de genre non binaire, transsexuelles ou transgenres est très différent de ce qu’il était il y a dix ans. « Par exemple, les personnes trans sont davantage représentées dans les médias. Nous voyons une communauté qui affirme de plus en plus son droit d’exister et de s’épanouir – ce qui crée plus d’espace, en quelque sorte, pour que les jeunes réfléchissent à leur propre identité de genre. Il y a donc plus de jeunes que jamais qui amorcent une transition, et plus de parents, de familles et d’écoles qui soutiennent ces jeunes. »

D’après des statistiques obtenues par le Service de santé pour les étudiants, environ 1,5 % des étudiants de McGill se décrivent comme trans ou à genre non conforme. « Même en tant que chiffre de base, cela représente un nombre important d’étudiants et ce nombre augmentera avec le temps, assure la Dre Hashana Perera, directrice du Service de santé pour les étudiants de McGill. Nous devons nous assurer d’être bien préparés à offrir des soins, et les ateliers d’entraînement vocal et de formation à la communication sont des éléments importants de cette préparation. »

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