Projets de recherche subventionnés par Neuro Canada
L’honorable Rona Ambrose, ministre de la Santé, accompagnée d’Inez Jabalpurwala, présidente et directrice générale de Neuro Canada, a annoncé aujourd’hui le financement de 32 projets en vue d’accélérer des travaux de recherche novateurs, appelés à changer radicalement la compréhension du système nerveux, de son fonctionnement, de ses dérèglements et de leurs répercussions sur la santé. La recherche permettra d’approfondir les connaissances et d’appuyer le développement de nouveaux moyens de diagnostiquer et de traiter des maladies neurologiques et mentales de tous types.
Le financement des 32 projets se chiffre à près de 51,4 millions de dollars, dont la moitié provient du gouvernement du Canada et l’autre, de donateurs privés, d’établissements de recherche, d’agences de financement provinciales et d’organismes de bienfaisance associés à la Fondation Neuro Canada. Les subventions sont accordées en vertu de deux programmes de la Fondation : le Programme de subventions de soutien aux plateformes technologiques et l’Initiative de recherche regroupant plusieurs chercheurs.
« Les subventions aux équipes de recherche et les plateformes que nous annonçons aujourd’hui illustrent les importantes contributions du Canada à l’effort mondial de compréhension du cerveau et des maladies cérébrale, a déclaré Inez Jabalpurwala. Cet investissement historique de plus de 50 millions de dollars dans la recherche canadienne sur le cerveau témoigne de la réussite du partenariat public-privé du Fonds canadien de recherche sur le cerveau. »
Les projets suivants, menés par l’Université McGill ou auxquels participent des chercheurs de l’Université McGill, seront subventionnés :
SUBVENTIONS DE SOUTIEN AUX PLATEFORMES TECHNOLOGIQUES
Alan Evans – Titulaire de la chaire professorale James McGill en neurologie et en neurochirurgie, en psychiatrie et en génie biomédical de l’Université McGill, et chercheur au Centre d’imagerie cérébrale McConnell de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal.
CBRAIN : Plateforme informatique canadienne de recherche sur le cerveau 2 999 961 $
La plateforme CBRAIN fournit aux chercheurs un portail Web donnant accès à l’infrastructure informatique canadienne à haut rendement. Elle est intégrée à des initiatives de recherche sur la maladie d’Alzheimer mises de l’avant au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Inde, en Chine et en Corée, et jumelée à LORIS, la base de données en ligne d’usage très répandu. Le projet même vise à favoriser la personnalisation de l’infrastructure CBRAIN/LORIS afin d’étayer une plateforme nationale de recherche sur la maladie d’Alzheimer. Cela permettra d’intégrer sous un même toit les données d’image, comportementales et génétiques issues de grands travaux axés sur cette maladie, et dont les chercheurs canadiens pourront se servir afin de mener des analyses informatiques approfondies. Un tel organe d’archivage national de données sur la maladie d’Alzheimer assurera l’interface avec les efforts de recherche internationaux. L’atteinte de ces objectifs donnera lieu à une plateforme nationale de données utiles à la recherche sur les maladies neurodégénératives.
Amir Shmuel – Professeur agrégé au Département de neurologie et neurochirurgie, membre associé du Département de génie biomédical de l’Université McGill et chercheur au Centre d’imagerie cérébrale McConnell de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal; titulaire de la chaire de recherche du Canada en neuroscience et en imagerie cérébrale; récipiendaire d’une bourse Killam en 2012.
Plateforme d’imagerie cérébrale fonctionnelle à Montréal 300 000 $
L’imagerie de résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est un excellent moyen d’explorer les régions du cerveau qui s’activent durant l’exposition à des stimuli sensoriels ou l’exécution de tâches motrices. Grâce à sa spécificité et sa résolution spatiales de l’ordre de 1 à 2 mm, l’IRMf offre une grande couverture du cerveau. C’est la technique d’imagerie fonctionnelle non effractive qui offre la plus grande résolution spatiale. Les chercheurs établissent une plateforme locale d’IRMf qui inclura un volet destiné à entraîner les sujets à exécuter la tâche à l’étude dans les conditions confinées et bruyantes de l’IRM. Cette plateforme sera accessible à tous les chercheurs intéressés.
Gustavo Turecki – Centre de recherche de l’Institut Douglas; professeur aux départements de psychiatrie, de génétique humaine et de neurologie et neurochirurgie de l’Université McGill.
Banque de cerveaux Douglas-Bell Canada, une plateforme essentielle pour la recherche en neurologie au Canada 2 028 000 $
Membres affiliés à l’Université McGill : Naguib Mechawar, Michael J. Meaney, Guy Rouleau, Bernard Brais, Nicolas Cermakian, Salah El Mestikawy, Carl Ernst, Cecilia Flores, Anne McKinney, Gerhard Multhaup, Lisa Münter, Bruce Pike, Judes Poirier, Rémi Quirion, Pedro Rosa‑Neto, Abbas Sadikot, Lalit Srivastava, Moshe Szyf.
Dans le monde, il s’agit de l’une des rares banques où sont réunis des cerveaux de personnes ayant souffert de diverses maladies mentales, dont la schizophrénie, la dépression majeure, le trouble bipolaire et les troubles liés à l’utilisation de substances, ainsi que de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence. Cette banque permet l’accès à une abondance de données longitudinales sur ses donneurs et répond à un grand nombre de demandes d’échantillons tissulaires de chercheurs des quatre coins du monde. Le projet financé aujourd’hui contribuera à la mise à jour de l’infrastructure de cette banque de la plus haute importance et à la rationalisation de ses activités, pour offrir un accès plus efficace et rapide à cette ressource de grande qualité.
INITIATIVES DE RECHERCHE REGROUPANT PLUSIEURS CHERCHEURS
Jeffrey Mogil – Professeur de psychologie, titulaire de la chaire d’études sur la douleur E. P. Taylor et de la chaire de recherche du Canada en génétique de la douleur (niveau 1)
Interactions neuro-immunitaires régissant les divergences liées au sexe en ce qui a trait à la douleur chronique 2 338 000 $
Qualifiée de crise sanitaire muette, la douleur chronique afflige des centaines de millions de personnes dans le monde. Elle est responsable d’un plus grand nombre d’invalidités que le cancer et les maladies cardiaques et, aux États-Unis seulement, elle entraîne des coûts annuels de plus de 500 milliards de dollars en soins médicaux et en perte de productivité. La douleur chronique touche plus de femmes que d’hommes : jusqu’à 70 % de ses victimes sont des femmes. Pourtant, seule une fraction (moins de 5 %) des études précliniques porte sur des animaux femelles, puisque, selon une hypothèse implicite, les processus moléculaires et cellulaires qui sous-tendent la douleur sont identiques chez les sujets mâles et les sujets femelles. Or, les membres de l’équipe de recherche ont récemment observé que cette hypothèse est bancale. En étudiant les interactions neuro-immunitaires, dont le rôle dans la douleur chronique est de plus en plus considéré comme essentiel, ils ont constaté que les comportements liés à la douleur chronique chez des souris mâles dépendent des microglies, tandis que chez les souris femelles, ces comportements – qui sont aussi importants que chez les mâles – sont complètement indépendants de ces cellules. Autrement dit, les voies fondamentales de signalisation cellulaire et moléculaire de la douleur chronique diffèrent selon le sexe.
MEMBRES D’AUTRES PROJETS :
Les professeurs Edward Ruthazer, de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, et Paul W. Wiseman, des départements de physique et de chimie de l’Université McGill, sont membres de la plateforme nationale de neurophotonique, un projet de l’Université Laval financé à hauteur de 3,3 millions de dollars.
Le professeur Alain Ptito, de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, est membre de la Biobanque et banque de données nationale pour les patients ayant subi un traumatisme cérébral, un projet de l’Hospital for Sick Children financé à hauteur de 1,96 million de dollars.