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Obésité: un gène influent en début de vie

Une étude lie des prédispositions génétiques à l’obésité infantile
Publié: 26 November 2013

Plutôt que de « blâmer » les personnes obèses pour leurs mauvais choix alimentaires, le professeur Meaney et les membres de son équipe affirment que trois facteurs concourent à l’obésité : des prédispositions génétiques, le stress environnemental et le bien-être émotionnel. Les résultats de leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Appetite, permettent de mieux comprendre pourquoi certains enfants semblent prédisposés à l’obésité, et pourraient marquer une étape essentielle vers la prévention et le traitement de cette dernière.

« En termes plus généraux, nous avons découvert que l’obésité résulte de facteurs génétiques, des premiers stades du développement et des circonstances », explique le professeur Meaney, directeur adjoint du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.

Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet MAVAN (Maternal Adversity Vulnerability & Neurodevelopment), dirigé par le professeur Meaney et coordonné par Hélène Gaudreau. L’équipe de chercheurs a étudié le profil de femmes enceintes, dont certaines souffraient de dépression ou vivaient dans la pauvreté, et ont suivi leurs enfants de la naissance jusqu’à l’âge de dix ans.

Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont soumis 150 participants au projet MAVAN âgés de quatre ans à un test comportant la prise d’une collation. Les enfants pouvaient choisir des aliments sains ou nuisibles pour la santé. Les mères ont également rempli un questionnaire sur les habitudes et les préférences alimentaires de leur enfant. « Nous avons découvert qu’une variante d’un gène qui régule l’activité de la dopamine, un important neurotransmetteur qui intervient dans la réaction d’une personne à des aliments savoureux, permettait de prédire la quantité d’aliments réconfortants – des aliments très appétissants, comme la crème glacée, les bonbons et les collations très caloriques – choisis et consommés par les enfants, affirme la docteure Silveira. Cet effet était particulièrement prononcé chez les filles porteuses de l’allèle responsable de la diminution de la fonction dopaminergique. »

« Fait plus important encore, la quantité d’aliments réconfortants consommés pendant le test de la collation chez les enfants de quatre ans permettait de déterminer le poids corporel qu’auraient les fillettes à l’âge de six ans, précise le professeur Meaney. Nos travaux indiquent que la génétique et le bien-être émotionnel sont deux facteurs qui, lorsqu’ils sont associés, accroissent la consommation d’aliments favorisant l’obésité. Il nous faut maintenant repérer les enfants vulnérables, car il pourrait exister des moyens de prévenir l’obésité et d’offrir des services de counseling dès les premiers stades. »

Lien vers l’étude : http://dx.doi.org/10.1016/j.appet.2013.10.004

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