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L’effet bivalve

Publié: 3 May 2010

Une nouvelle compréhension de l'écologie marine pour une meilleure gestion des ressources

Au printemps, un grand nombre de personnes cherchent à expliquer et à comprendre les cycles de la vie. Le biologiste et professeur mcgillois Frédéric Guichard n'y fait pas exception. En effet, il a fait une découverte fascinante au sujet de la vie, de la mort, de la reproduction et de la communication...des moules. Le professeur Guichard affirme que les animaux marins communiquent sur des milliers de kilomètres, ce qui remet en question les méthodes actuelles de gestion des pêches et de préservation de la vie marine. « Si je tue des moules à San Diego, cela aura un impact à Seattle. Nous savons maintenant que les populations sont connectées », a-t-il déclaré.

Se servant d'un modèle mathématique et de données provenant de populations naturelles, le professeur Guichard et ses collègues, Tarik Gouhier, PhD, et le professeur Bruce A. Menge, de l'Université d'État de l'Oregon, ont découvert un phénomène similaire à l'« effet papillon », par lequel les actions d'un individu peuvent entraîner des réactions en chaîne. Les populations de moules communiquent par des actions comme la libération de larves ou par leur mortalité. « Les présentes pratiques sont fondées sur la connaissance qu'une moule ne peut parcourir plus de 100 kilomètres au cours de sa vie; les efforts sont par conséquent concentrés sur les régions locales où l'on croit pouvoir exercer une influence auprès des populations locales », a expliqué le professeur Guichard. « Mais cette démarche 'isolée' ne tient compte que de la vie d'un animal, ce qui n'est pas suffisant pour prédire comment il influencera son environnement et le reste de la vie marine. »

« Nous pouvons maintenant voir ce qu'habituellement nous ne cherchons pas dans la nature; nous pouvons par conséquent utiliser ce modèle pour mieux gérer les populations. Depuis longtemps, les scientifiques élaborent des théories sur cette question, mais nous en possédons maintenant la preuve », a déclaré le professeur Guichard.

Les principes de leur découverte devraient s'appliquer à de nombreuses espèces et auront d'importantes ramifications sur la conception de réserves marines, à court terme, et sur la gestion des pêches, à long terme. Frédéric Guichard a été financé par la Fondation James McDonnell et la recherche a été publiée dans les actes de l'Académie nationale des sciences.

Internet : http://falco.biol.mcgill.ca

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