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Un type de cholestérol associée à une maladie cardiaque

Des chercheurs ont identifié un gène associé à un certain type de cholestérol qui accroît de plus de la moitié le risque de développer une sténose aortique – la forme la plus courante des maladies cardio-vasculaires touchant les valves du cœur. Cette étude internationale à laquelle a participé l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), est la première à dévoiler l’existence d’un lien génétique associé à une maladie de la valve aortique – un problème touchant plus de 5 millions de personnes en Amérique du Nord.
Publié: 7 February 2013
« Nous avons découvert qu’un type peu commun de cholestérol, appelé lipoprotéine(a) ou Lp(a) – qui ne fait habituellement pas l’objet de dépistage dans la pratique médicale actuelle – semble être l’une des causes de la maladie de la valve aortique », explique l’un des principaux auteurs de l’étude, Dr George Thanassoulis, qui est le directeur du programme de cardiologie préventive et de génomique cardiovasculaire au CUSM et professeur adjoint de médecine à l’Université McGill. « Les niveaux élevés de ce type de cholestérol sont prédits par le bagage génétique de l’individu et peu influencés par le mode de vie de la personne ou par d'autres facteurs. »

La sténose aortique est la troisième forme de maladie cardiovasculaire la plus répandue dans les pays occidentaux, après l’hypertension artérielle et la maladie coronarienne. Elle se manifeste  principalement chez des personnes âgées de plus de 60 ans. Cette maladie est due à une calcification et à un rétrécissement de la valvule aortique, ce qui empêche le sang de circuler entre le cœur et le reste du corps, entraînant ainsi une douleur thoracique, une perte de connaissance et de l’essoufflement.

Dans les cas graves, les patients doivent avoir une chirurgie de remplacement de la valve aortique. Il n’existe actuellement aucun traitement médical pour prévenir cette maladie ou pour réduire la nécessité de subir un remplacement de la valve aortique.

Selon les chercheurs principaux de l’étude – de l’IR-CUSM, de l’université Johns Hopkins, de l’université Harvard, de l’université de Washington, de l’université d’Islande et des US National Institutes of Health – ces conclusions expliquent la présence de la calcification des valves cardiaques dans les familles. Mais elles suggèrent aussi la mise au point de médicaments ciblés capables de ralentir la progression de la maladie valvulaire et la réduction des besoins de chirurgie de la valve aortique chez les patients.

 « Les études antérieures ne pouvaient pas déterminer si la Lp(a) était une cause ou simplement un marqueur de la maladie valvulaire », explique Dr Thanassoulis. « Toutefois, nos résultats laissent fortement entendre l’existence d’un lien causal et renforcent l’idée selon laquelle la Lp(a) pourrait être une cible importante des médicaments destinés au traitement des maladies cardiovasculaires. »

« Il s’agit d’une étape cruciale dans la compréhension de la biologie du développement de la sténose aortique et de la manière dont cette variante génétique, que l’on observe chez 13 pour cent de l’ensemble de la population, contribue à ce risque », ajoute Dre Wendy Post, auteure principale de l’étude, et cardiologue et professeure adjointe de médecine et d’épidémiologie à l’école de médecine de l’université Johns Hopkins. « L’âge constitue un facteur de risque majeur pour la sténose aortique; avec le vieillissement de la population, cette maladie va devenir un problème de santé encore plus important. »

Les statines – médicaments fréquemment utilisés pour abaisser le taux de de la forme courante de cholestérol qui bloque les artères – ne réduisent pas le taux de Lp(a) ni ne préviennent la calcification de la valve aortique. « Il est primordial que les résultats de l’étude bénéficient directement nos patients », ajoute Dr Thanassoulis. « Il faut maintenant étudier, dans le cadre d’essais cliniques sur un échantillon aléatoire, si le fait de diminuer le  taux de ce cholestérol au moyen d’autres médicaments ralentit la calcification de la valve.  Nous espérons être en mesure, dans un futur proche, de prévenir la maladie des valves cardiaques et de réduire le nombre de chirurgies. »

Financement

Les travaux de l’étude ont été cofinancés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), par l’Institut national du cœur, du poumon et du sang ainsi que par d’autres sources de financement.  Le Dr Thanassoulis a reçu des financements de la part des IRSC, du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS), du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, de l’Association des Cardiologues du Québec et de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal du CUSM.

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