Liberté académique

15 décembre 2020

Chers membres de la communauté mcgilloise,

Récemment, plusieurs lettres ouvertes et articles de presse ont traité de la position de l’Université McGill sur la liberté universitaire.Par la présente, je souhaite apporter quelques clarifications à ce sujet.

La portée et les modalités d’application de l’Énoncé sur la liberté universitaire de l’Université demeurent inchangées, et ce, malgré plusieurs déclarations publiques nous demandant de faire passer l’équité et l’intégration avant la liberté université, ou inversement. À McGill, aucun de ces principes n’a préséance sur les autres ni n’est absolu, et leurs limites ne peuvent être définies qu’à la lumière d’une analyse de leurs contextes d’application.

Je confirme le fervent attachement de l’Université McGill à l’égard de la liberté universitaire. Sur le campus, toute idée – aussi impopulaire ou peu orthodoxe soit-elle – peut être exprimée et débattue librement. Par conséquent, aucune idée, aucun argument, aucun mot, ni aucun travail n’y est « proscrit »; d’innombrables exemples, tant passés que récents, ont démontré les dangers de la critique institutionnelle.

Néanmoins, malgré la solide protection qu’accorde l’Université McGill à la liberté universitaire, tout un chacun est tenu de respecter les obligations définies dans les politiques et les règlements de l’Université établis dans le cadre d’un processus de gouvernance universitaire, notamment la Politique sur le harcèlement et la discrimination interdite par la loi, qui prévoit que « chaque membre de la communauté universitaire doit respecter la dignité des autres membres de cette communauté et les traiter de façon juste et équitable ». Je tiens donc à souligner l’engagement ferme de McGill à offrir à l’ensemble de ses membres un climat équitable et inclusif sur ses campus.

Certaines déclarations publiques ont également soulevé des interrogations quant aux circonstances dans lesquelles l’Université pourrait révoquer le statut de professeur émérite, titre honorifique conféré sur recommandation du doyen et du directeur compétent en vue de souligner les contributions exceptionnelles à l’enseignement et à la recherche d’un collègue à la retraite. Bien que ce statut puisse être révoqué en cas d’inconduite, il ne peut l’être seulement au sens de la définition d’inconduite relative aux règlements et aux politiques concernant le personnel enseignant candidat à la permanence ou permanent. L’exercice de la liberté universitaire ou de la liberté d’expression, dans les limites reconnues par la loi, ne constitue pas une inconduite à l’égard de ces règlements et politiques.

En terminant, je me permets de citer la mission et les principes de l’Université McGill, auxquels il convient de se référer dans les situations complexes mettant en cause les fondements de ce qui nous définit comme université :

L’Université McGill a pour mission d’enrichir le savoir et de favoriser sa création et sa transmission en offrant la meilleure formation possible, en effectuant de la recherche et des travaux savants jugés excellents selon les normes internationales les plus rigoureuses, et en étant au service de la société.

Dans le cadre de sa mission académique, l’Université McGill souscrit aux principes de liberté universitaire, d’intégrité, de responsabilité, d’égalité et d’ouverture.

 

Cordialement,

Professeur Christopher Manfredi

Vice-principal exécutif et vice-principal aux études

Back to top