Aux membres de la communauté mcgilloise,
Plus tôt aujourd’hui, nous avons tenu une assemblée générale pour discuter de la situation financière de l’Université. Nous sommes conscients que certaines personnes n’ont pas pu y assister et pourraient avoir du mal à trouver le temps de regarder l’enregistrement vidéo qui sera bientôt mis en ligne sur le site Web d’Horizon McGill. Nous avons donc pensé qu’il serait utile de vous faire part des grandes lignes de notre présentation.
- Les derniers mois ont été extrêmement difficiles pour les McGillois et McGilloises. Nous avons dû procéder à une soixantaine de licenciements en avril. C’est moins que notre estimation initiale – et ce chiffre peut sembler relativement peu élevé par rapport aux 13 000 personnes que comptent notre corps professoral et notre personnel –, mais il reste que ces licenciements sont fort angoissants pour les 60 personnes touchées ainsi que pour leurs proches et leurs collègues. Si vous traversez une période difficile – pour cette raison ou pour toute autre – sachez que vous pouvez vous prévaloir gratuitement des services du Programme d’aide aux employés et à la famille.
- La rémunération de notre personnel représente environ 80 % de nos coûts de fonctionnement; pour ce qui est de la tranche de 20 % restante, elle a déjà fait l’objet d’importantes compressions. C’est pourquoi les licenciements et l’attrition (par exemple, les départs à la retraite) étaient une composante inévitable de l’indispensable redressement de 45 millions de dollars qui devrait nous permettre d’équilibrer notre budget cette année. Toutefois, le soulagement est temporaire. En effet, nous nous attendons à ce que les mesures gouvernementales aient l’effet d’un coup de massue sur l’Université en amputant ses revenus de 185 millions de dollars sur quatre ans. C’est là l’une des principales raisons pour lesquelles nous prévoyons encore un déficit de 30 millions de dollars pour l’exercice 2027 et de 73 millions de dollars pour l’exercice 2028. Et si nous ne faisons rien pour rectifier le tir, le déficit explosera au cours des années subséquentes.
- L’effet sur l’Université serait dévastateur. L’Université McGill existe depuis 200 ans, vous dites-vous peut-être, et poursuivra sur sa lancée pendant 200 autres années, quoi qu’il arrive. L’idée est certes séduisante, mais si les déficits s’accumulent, nous ne pourrons plus mener à bien notre mission académique.
- Nous devons agir. Cela signifie que, malheureusement, nous devrons prendre d’autres décisions difficiles cette année – des compressions et, peut-être, d’autres réductions de personnel – pour éviter d’avoir des décisions encore plus difficiles à prendre l’an prochain et des décisions carrément impossibles l’année suivante.
- Nous devrons réduire les dépenses, certes, mais nous ne pouvons pas fonctionner à long terme en procédant à des coupes et à des licenciements annuels dans l’attente de conditions économiques et politiques plus favorables. Nous devons nous engager dans une voie viable à long terme.
- Cette voie, c’est Horizon McGill. Grâce, notamment, à des groupes de travail, à la collecte de données exhaustives, à des consultations, à des analyses comparatives avec d’autres universités, etc., Horizon McGill nous mènera vers la viabilité financière en nous aidant à trouver de nouveaux fonds et à mieux utiliser ceux dont nous disposons.
- Il faut donc déterminer quelles sont les activités les plus importantes pour notre mission et concentrer nos ressources sur ces dernières. Il faut donc revoir les structures organisationnelles et les façons de faire dépassées et inefficaces, qui ne répondent plus à nos besoins. Il faut donc moderniser nos processus afin d’économiser temps et argent, tout en nous épargnant des contrariétés. Bref, il faut faire de McGill un meilleur endroit où travailler et étudier.
- Nous avons déjà entamé ce travail de longue haleine, qui s’étendra probablement sur plusieurs années. Des années pendant lesquelles nous devrons rester fidèles à ce que nous sommes. Nos victoires, nous les célébrerons ensemble, en famille. Si des nouvelles difficiles se profilent, nous les annoncerons avec compassion et traiterons nos gens avec humanité et dignité. Dans les moments difficiles, les établissements perdent parfois de vue leurs principes. Nous veillerons à ne pas perdre de vue les nôtres.
Lors de l’assemblée générale d’aujourd’hui, nous avons annoncé des nouvelles qui donnent à réfléchir. Si nous tirons la sonnette d’alarme, c’est parce que nous avons de bonnes raisons de le faire. Si McGill ne change pas de cap, le déclin sera inévitable. Cependant, si nous modernisons nos méthodes de travail, l’université de calibre mondial et financièrement viable à laquelle nous aspirons sera tout à fait à notre portée.
Déjà, nos atouts sont nombreux. Notre corps professoral est reconnu partout dans le monde. Quant à nos étudiants et étudiantes, ils et elles sont parmi les meilleurs. Il ne nous reste plus qu’à nous adapter, comme le font d’autres universités, pour relever les défis d’un monde en mutation.
Cordiales salutations,
Christopher Manfredi
Provost et vice-recteur principal aux études
Fabrice Labeau
Vice-recteur, Administration et finances