La Dre Ann Macaulay quitte le poste de directrice de la recherche participative à McGill
Je saisis l’occasion pour rendre hommage à la Dre Ann C. Macaulay, C.M., M.D., FCFP, et la remercier pour les décennies où elle s’est investie en soins de première ligne et de santé communautaire en qualité de directrice fondatrice de la recherche participative à McGill. Je suis heureux qu’Ann ait accepté de poursuivre ses activités au sein de notre Département à titre de professeure et de mentor en médecine familiale et me réjouis de savoir que nous continuerons à profiter de son expertise.
Après avoir terminé ses études en médecine au Royaume-Uni, Ann est venue au Canada en 1969 afin d’entreprendre une carrière en médecine familiale. Presque aussitôt, elle a été attirée par le secteur de la santé des populations autochtones et a occupé par intermittence au cours des 40 années ultérieures les fonctions de médecin en milieu communautaire, puis de directrice médicale pour la communauté des Mohawks de Kahnawake. Elle a formé deux remarquables médecins Kanien’ keha:ka et leur a servi de mentor. Elle a également mis sur pied le Projet novateur de prévention du diabète dans les écoles de Kahnawake, dont elle a été la directrice scientifique de 1994 à 2006 et qui est reconnu à l’échelle internationale. Ann occupe un poste au sein du Département de médecine familiale de McGill depuis 1983 et est professeure titulaire depuis 2004. En 2006, toujours dans le cadre de ses activités de défense de la recherche motivée par la communauté, elle est devenue la première directrice de la recherche participative à l’Université McGill (PRAM), un centre de recherche et de services à la collectivité de McGill.
Ann a toujours concentré ses activités là où les besoins étaient criants, ce que nous retrouvons dans son dossier de publications de recherche, ses services et son mentorat en santé des Autochtones et communautaire. Quiconque a travaillé à ses côtés souligne ses aptitudes à défendre avec une main de fer dans un gant de velours les manières respectueuses de travailler avec les communautés. Peu importe notre discipline et spécialité, nous pouvons tous apprendre de cela et nous efforcer de suivre son exemple. Au cours des ans, de nombreux étudiants et collègues ont pu profiter de la sagesse d’Ann, de ses conseils et de ses qualités de mentor.
Les nombreuses marques de reconnaissance qu’a reçues Ann témoignent de son rôle de chef de file en médecine contemporaine ou de ce que cette dernière devrait être. Parmi les distinctions qui lui ont été octroyées, l’on retrouve l’Ordre du Canada (pour ses services en santé autochtone), et l’Institute of Medicine of the US National Academies (pour ses contributions à la prévention du diabète). Elle a reçu le Prix du chercheur de l’année en médecine familiale du Collège des médecins de famille du Canada en 2009, un Prix du CMFC pour l’ensemble de ses réalisations en recherche en médecine familiale, ainsi que le North American Primary Care Research Group’ s Wood Award pour l’œuvre de toute une vie en recherche sur les soins de première ligne. Tout au long de sa carrière, Ann a siégé à de nombreux comités consultatifs, plus particulièrement en qualité de membre du Conseil consultatif de l’Institut de la santé des Autochtones des IRSC. En 2010, le Projet de prévention du diabète dans les écoles de Kahnawake a mérité la bourse de partenariat des IRSC. Ces marques de reconnaissance sont largement méritées, mais d’une certaine façon, n’arrivent pas à exprimer la profondeur et l’ampleur de sa pleine contribution.
Tout au long de ses 44 années de présence à l’avant-scène des soins de santé, Ann est devenue un modèle en observant les priorités des communautés et en accompagnant celles-ci dans l’élaboration de leurs propres solutions. Lorsqu’elle a mis sur pied le PRAM de la Faculté de médecine de l’Université McGill, elle a donné naissance à un secteur d’excellence et de spécialisation qui a d’immenses retombées sur la façon dont les soins de première ligne et la recherche communautaire sont exécutés, en assurant le renforcement des capacités des membres du corps professoral et des étudiants de McGill. Nous saluons l’immense apport d’Ann à la recherche et aux services, et à l’Université McGill.
Dr. Howard Bergman, MD, FCMF, FRCPC
Directeur, Département de médecine familiale