Essor de l’Afrique : L’éducation permanente, moteur du perfectionnement de la main-d’œuvre

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J’ai récemment eu l’occasion de passer beaucoup de temps avec des Africaines et des Africains du monde de l’enseignement, de la direction universitaire, de l’élaboration des politiques et du secteur privé. Lors des rencontres triennales 2025 de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) au Ghana et d’une série d’activités organisées pour le lancement du nouveau partenariat de l’Université McGill au Ghana, le Collectif Nkabom (Nkabom signifie « unité » ou « sentiment d’appartenance » en langue akan), j’ai constaté que l’Afrique joue et continuera de jouer un rôle essentiel dans les domaines du travail et de l’éducation. D’ici 2050, la croissance de la population africaine d’âge actif représentera 85 % de l’augmentation de la population mondiale en âge de travailler et constituera au moins 25 % de la main-d’œuvre mondiale (ONU/OCDE/FMI). En d’autres termes, un travailleur sur cinq sera d’origine africaine. L’Afrique compte la population la plus jeune du monde, ce qui a également contribué à l’essor technologique du continent. Le continent africain doit toutefois composer avec de multiples défis, notamment un taux de chômage élevé chez les jeunes, un pourcentage important d’enfants non scolarisés, ainsi qu’une insécurité alimentaire et une pauvreté considérables. Il y existe également un décalage entre les compétences acquises et les possibilités d’emploi futures. L’instabilité politique, les conflits violents et les changements climatiques aggravent ces problèmes.

Que pouvons-nous faire alors pour nous assurer que les jeunes de 18 à 34 ans sont en mesure de réaliser leur potentiel et celui du continent africain? J’ai constaté à Accra, et lors des conversations qui ont suivi, qu’un excellent travail est en cours. Il existe une culture florissante axée sur les jeunes pousses technologiques créatives, et des centaines, voire des milliers d’éducateurs, d’organismes sans but lucratif, de fondations et d’acteurs des secteurs public et privé de tout le continent et du monde entier consacrent beaucoup d’énergie et de ressources financières et humaines au renforcement des capacités dans différents domaines, de l’enseignement primaire et secondaire à l’enseignement supérieur et professionnel.

Les discussions auxquelles j’ai participé ont révélé que, pour surmonter les obstacles à l’emploi des jeunes et à leur rendement scolaire, une approche systémique est nécessaire, qui tient compte du parcours d’apprentissage tout au long de la vie, de l’enseignement primaire jusqu’à la retraite, ainsi que de la grande diversité des besoins de la population. Contrairement à certaines croyances, il existe déjà de nombreuses données probantes qui peuvent éclairer les politiques et les pratiques. Cependant, ces données ne sont pas utilisées de manière cohérente, et les personnes qui les produisent ne profitent pas toujours d’une boucle de rétroaction. L’insuffisance des infrastructures techniques, l’absence de cadres juridiques ou réglementaires, dans certains cas, et les contraintes financières importantes dans le secteur public rendent difficiles la formation et le perfectionnement des Africaines et des Africains. Une grande attention est accordée à la formation d’analystes de données, par exemple, mais il faut également s’attaquer à la réticence politique et sociale à l’utilisation de ces données, et produire des données significatives. De plus, la collecte de données ne prend souvent pas en compte les millions d’enfants non scolarisés et les groupes historiquement sous-représentés dans de nombreux programmes d’éducation et de formation, comme les femmes, les personnes handicapées et les réfugiés déplacés de force.

C’est là que l’éducation universitaire permanente peut apporter une énorme contribution, grâce à ses approches pédagogiques intergénérationnelles, holistiques et pratiques, ainsi qu’à son pouvoir de rassembler les différentes parties prenantes qui détiennent certaines des pièces permettant de résoudre ce casse-tête. À l’École d’éducation permanente de l’Université McGill, nous apportons notre modeste contribution à l’atteinte de nombreux objectifs de développement durable des Nations unies, qu’il faut traiter ensemble pour fournir des emplois durables et intéressants aux jeunes de l’Afrique. Qu’il s’agisse de formation en analyse de données en affaires ou en gestion de projet agile, de renforcement de la gouvernance parlementaire ou de contributions à une meilleure compréhension de la sécurité alimentaire mondiale, nous travaillons de manière systématique et systémique pour transformer positivement la vie sur le continent africain et dans la diaspora africaine.

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