Collection Débats

 

Québec: État et société - Volume 2 (2003)

 

Critique de l'Américanité (2002)

 

Repères en mutation: Identité et citoyenneté dans le Québec contemporain, sous la Direction de Jocelyn Maclure et Alain-G. Gagnon, p. 435

En ce début de siècle mouvementé, à l'heure où les frontières et les ensembles politiques se redessinent, les citoyens de toutes les origines s'interrogent sur leurs identités et sur le sens à donner à leurs appartenances au territoire, à la nation et à la communauté.

La mondialisation qui caractérise notre époque transforme les façons traditionnelles de penser la diversité, l'identité, la démocratie et, plus spécifiquement, l'exercice de la citoyenneté. Les repères qui servaient autrefois à comprendre l'identité collective et à organiser le pouvoir de l'État sont en mutation. Le Québec participe à ce nouvel espace mondial tout en essayant de trouver une clé à l'énigme constitutionnelle canadienne, ce qui en fait un laboratoire idéal pour explorer ces nouvelles configurations identitaires et politiques.

Repères en mutation constitue une contribution majeure à l'éclaircissement des débats socio-politiques les plus importants de ce début du XXIe siècle. Des philosophes, des historiens, des sociologues et des politologues très en vue s'appliquent dans ces pages à analyser les transformations les plus décisives de notre époque, à en saisir les conséquences ainsi qu'à présenter les principaux défis auxquels sont confrontés le Québec moderne et l'ensemble des sociétés contemporaines.

Sous la Direction de Jocelyn Maclure et Alain-G. Gagnon, ce septième titre de la collection "Débats" rassemble des textes de Jacques Beauchemin, Gérard Bouchard, Linda Cardinal, Alain Dieckhoff, Michael Keating, Micheline Labelle, Diane Lamoureux, Chantal Maillé, Geneviève Nootens, Philip Resnick, Daniel Salée, Michel Seymour, Georges Sioui et Daniel Weinstock.

 

Récits identitaires: Le Québec à l'épreuve du pluralisme, Jocelyn Maclure (préface de Charles Taylor), p. 220

Ce sixième titre de la collection "Débats" ULigée par Alain-G. Gagnon apporte un éclairage nouveau sur les questions identitaires au Québec.

Il dresse un portrait rigoureux et prégnant du chemin parcouru et poursuit la réflexion à la lumière des nouveaux facteurs qui forgent cette identité en constante mutation. Jamais une telle réflexion n'avait été aussi subtilement associée à la "narration", aux "récits" qui permettent d'en interpréter le passé, de comprendre le présent et de se projeter dans l'avenir. Cette analyse de fond, articulée autour de l'opposition traditionnelle entre un nationalisme aux accents mélancoliques et un antinationalisme largement individualiste, interpelle aussi bien les disciples de Fernand Dumont, Hubert Aquin et de Pierre Elliott Trudeau que les Jean Larose, Laurent-Michel Vacher, Marc Angenot et Régine Robin.

La tâche des interprètes du Québec contemporain sera donc de produire de nouveaux récits identitaires plus attentifs aux sensibilités plurielles et complexes qui s'expriment au sein de la société québécoise. A ces "paroliers" de la condition identitaire québécoise de relever maintenant l'exigeant défi du pluralisme des valeurs et des identités.

Ainsi que l'affirme le philosophe Charles Taylor dans la préface de cet ouvrage: "Cette étude, si riche aux niveaux herméneutique et théorique, nous ouvre de nouvelles avenues de recherche et de discussion. C'est une contribution de grande valeur à notre reconstitution nationale."

 

Penser la nation québecoise..., sous la Direction de Michel Venne, p. 312

Le concept de nation demeure-t-il toujours un point d'ancrage pour les sociétés libérales contemporaines?

Au moment où les identités nationales sont de plus en plus fragmentées, éclatées, même, Penser la nation québécoise nous convie à un échange stimulant sur la pertinence du sentiment national pour le Québec contemporain.

Quelles sont, pour la société québécoise, les avenues toujours praticables pour l'expression du nationalisme?

En provenance de divers horizons et de divers champs disciplinaires, les auteurs convergent dans leur analyse d'un Québec qui s'inscrit dans la tradition libérale, toujours porteur de solidarité et de diversité. Son statut dans la fédération canadienne, sa place dans l'économie politique continentale, son rôle dans l'affirmation des petites nations, autant de sujets qui permettent à ces collaborateurs d'établir une étonnante fresque du Québec contemporain.

 

L'Ingratitude, Conversation sur notre temps, Alain Finkielkraut avec Antoine Robitaille, p. 228

L'homme contemporain ne se pense plus comme un héritier. Il se veut délivré du donné: il n'exerce sa vigilance qu'à l'encontre des vieux démons, et, quand il cède aux injonctions du devoir de mémoire, c'est pour constater la supériorité de la conscience actuelle sur un passé ténébreux tissé de préjugés, d'exclusions et de crimes. A délier ainsi l'être de l'héritage, est-on, comme le croit notre temps, plus lucide, plus ouvert et plus libre? Voilà la question à laquelle s'efforce de répondre cette conversation silencieuse. La conversation a été menée, avec une tenacité inlassable, par mon ami québécois Antoine Robitaille. Le silence et la patience de l'écriture m'ont été nécessaires pour passer de la parole vive à la pensée vivante. Mais plus le silence est pur, et plus il est habité. Plus on rumine et plus on dialogue. Ce livre doit à toutes les conversations de l'amitié ses lieux - l'Europe centrale, Israël, le Québec, les États-Unis, la France -, ses thèmes - les petites nations, le destin des langues, la transmission, l'amour du monde, le multiculturalisme, la mort de l'admiration - et son sujet: l'art d'hériter ou ce qu'il en reste à l'âge ingrat de la démocratie radicale.

--Alain Finkielkraut

 

Le Québec dans l'espace américain, Louis Balthazar et Alfred O. Hero Jr., p. 375

Le Québec s'insère dans un ensemble nord-américain qui comprend bien sûr le Canada, mais également les États-Unis. Tant aux plans politique et économique que culturel, notre américanité ne fait aucun doute aux yeux des auteurs qui en mesurent l'étendue dans cet ouvrage fort documenté où l'on découvre à la fois toute l'importance des liens qui nous rattachent à notre voisin du sud et toute l'ignorance ou l'incompréhension qui teinte la vision des uns et des autres de part et d'autre de la frontière, particulièrement dans le contexte de l'affirmation souverainiste des Québecois. Un livre décapant qui en dit long sur une réalité souvent occultée et parfois confondue avec une "américanisation" honnie par certains et acceptée par d'autres.

 

Québec, 18 septembre 2001, Claude Bariteau, p. 388

Deux voies conduisent à la souveraineté des États contemporains. Avec la première, l'État et l'essentiel de son territoire sont préexistants. Avec la seconde, une minorité nationale en est le moteur. C'est le cas au Québec depuis le début des années 1970.

Dans ce livre, Claude Bariteau explique l'émergence du projet souverainiste actuel. Il révèle, entre autres, que ses assises culturelles ne sont pas indépendantes de l'application, au Québec, de l'InULect Rule. Mode de gestion des colonies mis au point par les ULigeants britanniques, l'InULect Rule conduit à la subordination puis à la dévalorisation de la culture des peuples conquis. Aussi, ces derniers ont-ils tendance à affirmer leur culture lorsqu'ils aspirent à la souveraineté.

Par ailleurs, l'InULect Rule implique le contrôle des populations conquises avec l'appui d'intermédiaires locaux associés aux détenteurs du pouvoir. La création du Canada en 1867 et sa redéfinition, en 1982, ont été fortement influencées par ce mode de gestion de telle sorte que la reproduction des élites fédéralistes québécoises en est toujours tributaire.

Pour Bariteau, si la souveraineté se justifie amplement depuis le rapatriement de la Constitution, le processus de mondialisation en cours la rend incontournable. A ses yeux, les souverainistes devraient toutefois valoriser la citoyenneté, plutôt que la culture, en privilégiant un projet foncièrement civique d'inspiration social-démocrate. Ce faisant, le pièges de l'InULect Rule seraient évités et le peuple québécois pourrait accéder, par exemple le 18 septembre 2001, au statut d'État souverain membre des Nations Unies.

 

Duplessis: Entre la Grande Noirceur et la société libérale, sous la Direction de Alain-G. Gagnon et Michel Sarra-Bournet, p. 397

Près de quarante ans après la disparition du "chef", voici sans aucun doute le recueil de textes le plus éclairant sur la personnalité de Maurice Duplessis. A travers ce portrait éclaté, c'est toute la complexité de la société québécoise de cette période qui est mise à jour. On a longtemps parlé de "Grande Noirceur", mais ce sont surtout les visées "libérales" de Duplessis que les analystes ont tenté de cerner au cours de la dernière décennie. Dans cet ouvrage, historiens, sociologues, politologues, journalistes et témoins privilégiés de cette époque débattent la question de cet héritage beaucoup plus complexe que ne laisse entrevoir les images traditionnelles. Au-delà du procès d'intention et de la stérile polémique, voici un livre qui démontre avec discernement et subtilité que tout n'a pas encore été dit sur Maurice Duplessis.

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