Par Chris Chipello
Avec leur corps recouvert d’écailles et leurs paupières mobiles, les lézards en rebutent plus d’un. Cependant, les neuroscientifiques ont tout intérêt à vaincre cette aversion, parce que ces reptiles pourraient fort bien nous éclairer sur l’évolution de notre cerveau, avance Daniel Hoops, boursier postdoctoral au Département de psychiatrie de l’Université McGill.
Le chercheur a reçu un prix mondial en neurosciences évolutives pour ses études doctorales sur l’anatomie du cerveau reptilien, réalisées en Australie chez de minuscules lézards appelés « lézards dragons » (ci-dessus et ci-dessous). Cette exploration lui a inspiré un essai paru plus tôt cette année dans la revue Brain, Behavior and Evolution, dans lequel l’auteur invite les scientifiques à s’ouvrir à la diversité en cherchant ailleurs que chez les rongeurs et les primates la clé de vieilles énigmes neuroscientifiques irrésolues.
« Les squamates [lézards et serpents] sont des sujets d’étude qui se prêtent parfaitement aux neurosciences évolutives comparatives », écrit le chercheur. L’évolution de la vie en groupe, par exemple, est relativement récente chez ces animaux. Leur observation pourrait donc nous renseigner sur l’évolution de la socialité et de la cognition sociale chez d’autres vertébrés. En outre, les squamates produisent des neurones en abondance au cours de leur vie, particularité qui pourrait nous aider à comprendre la neurogenèse chez l’être humain adulte. Qui plus est, « ils pourraient se révéler fort utiles pour l’étude des conséquences des changements climatiques sur le développement du système nerveux, sur la cognition et sur le comportement ».
Lire l’essai The Secret Caverns of the Dragon’s Brain: Current and Potential Contributions of Lizards to Evolutionary Neuroscience