Nouveau Vic : dialogue avec les communautés autochtones

Le complexe de recherche et d’enseignement axé sur le développement durable rendra hommage aux liens entre les peuples autochtones et le mont Royal

L’Université McGill a élaboré un plan de transformation d’une partie du site de l’ancien Hôpital Royal Victoria en un complexe de pointe voué à l’apprentissage et à la recherche. Adhérant pleinement au processus de réconciliation, l’Université dialogue avec des interlocuteurs autochtones dans le but d’intégrer des représentations concrètes de la culture autochtone à cet ambitieux projet.

Le campus du centre-ville de McGill et l’ancien site de l’Hôpital Royal Victoria sont situés sur un territoire qui a longtemps servi de lieu de rencontre et d’échange autochtone, notamment pour les Haudenosaunee et les Anishinaabe. Le gouvernement du Québec est responsable de la requalification et de la gestion du site de l’ancien hôpital.

En 2017, Christopher Manfredi, vice-principal exécutif de McGill, a dirigé un Groupe de travail sur les études et l’éducation autochtones, dont le mandat était de trouver, d’explorer et de concrétiser des idées, des initiatives et des projets qui viendraient imprégner de l’esprit autochtone la vie et les activités de l’Université, ainsi que de trouver des façons de faire une plus large place aux étudiants, aux professeurs ainsi qu’aux employés autochtones et de favoriser leur réussite. Parmi les 52 appels à l’action, il y a celui qui vise à insuffler une identité autochtone à des lieux sur nos campus.

« Dès les prémices du projet du Nouveau Vic, la voix et les expériences des peuples autochtones ont été placées au centre des travaux de conception », déclare Christopher Manfredi.

Grâce aux échanges avec les communautés autochtones, McGill a renforcé ses liens avec les aînés autochtones de la région. L’importance de ces relations prend une toute nouvelle dimension au moment où l’Université cherche à bien comprendre les attentes des communautés au regard des récentes allégations de présence possible de sépultures non identifiées à proximité de l’Institut Allan Memorial. Citant le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation, Christopher Manfredi rappelle qu’aucune réconciliation n’est possible tant qu’on ne connaît pas la vérité, et il confirme la volonté de l’Université d’appuyer la Société québécoise des infrastructures et le ministère de la Santé et des Services sociaux dans leur enquête sur ces allégations.

Depuis deux ans, plus de 50 membres de communautés autochtones ont déjà participé à des dizaines de réunions et d’ateliers portant sur le projet du Nouveau Vic, et le vice-principal exécutif affirme que ces conversations essentielles se poursuivront.

« Nous vivons une expérience sans précédent pour l’Université, et c’est ensemble que nous apprenons à transformer le monde ».

Un lieu de guérison

Si pendant plus d’un siècle, l’Hôpital Royal Victoria a été au cœur de la vie de milliers de Montréalais et de Québécois, ce site a également, pendant des siècles et des siècles, servi de lieu de rencontre et d’échange important entre les peuples autochtones. En 2005, le gouvernement du Québec a attribué au mont Royal et à ses environs la désignation d’Arrondissement historique et naturel du Mont-Royal. Ce geste témoigne d’une intention de protéger l’environnement naturel et de reconnaître l’importance des lieux pour les Autochtones.

L’idée à la base du Projet du Nouveau Vic, c’est la transformation des principaux édifices patrimoniaux de l’ancien Hôpital Royal Victoria et leur combinaison à de nouvelles constructions qui donneront vie à un complexe polyvalent à vocation de recherche et d’enseignement, où les systèmes de développement durable (qui regroupent les systèmes moléculaires et matériaux, les systèmes terrestres et les systèmes urbains) et l’École de politiques publiques Max-Bell occuperont une place centrale. Une fois terminé, le Nouveau Vic réunira quelque 150 membres du corps professoral et leurs groupes de recherche (soit environ 850 étudiants aux cycles supérieurs et titulaires de bourses postdoctorales) provenant d’une vingtaine de départements. Si on ajoute les étudiants au premier cycle qui assisteront à des conférences ou étudieront sur place, ainsi que le personnel de soutien, le Nouveau Vic accueillera autour de 3 000 personnes par jour.

« La guérison est un élément central du projet du Nouveau Vic, déclare le vice-principal exécutif, Christopher Manfredi. Pendant un siècle, l’Hôpital Royal Victoria a été un lieu de guérison pour les malades.

Aujourd’hui, nous avons la possibilité de transformer cet endroit en un pôle de recherche, d’enseignement et d’apprentissage interdisciplinaire et axé sur le développement durable qui sera investi d’une nouvelle mission primordiale : aider à guérir la planète. »

« Mais pour que le Nouveau Vic puisse déployer la pleine mesure de son potentiel, le projet doit être guidé par l’engagement de l’Université à l’égard de la réconciliation. Au Nouveau Vic, les connaissances traditionnelles des peuples autochtones en matière de développement durable (comme la philosophie de la septième génération) seront précieuses quand viendra le temps de s’attaquer aux grands enjeux mondiaux, et la réconciliation est un élément essentiel de la durabilité sociale au Canada. »

Photo : Diamond Schmitt Lemay Michaud Architects
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