Les scientifiques confrontés à des questions complexes apparemment insolubles utilisent souvent le terme « problèmes pernicieux ». À n’en pas douter, certains des plus graves enjeux sont liés à la détérioration de la santé de l’environnement.
Dans les différentes facultés et disciplines de McGill, les chercheurs, les étudiants et les administrateurs s’attaquent à ces problèmes de front en cherchant à comprendre — à renverser — l’impact généralisé de l’activité humaine sur la planète. Ils ont fait des progrès grâce à des projets de recherche multidisciplinaire dans un certain nombre de domaines clés, notamment en matière d’atténuation des changements climatiques et d’élimination des déchets en plastique dans les océans.
Aujourd’hui, leurs efforts reçoivent un encouragement inouï grâce à un investissement philanthropique sans précédent de 15 millions de dollars à l’École de l’environnement d’un ancien de McGill, l’entrepreneur en agroalimentaire Marc Bieler, Dip. Agr. (1958), B.A. (1964). Son don — un investissement initial en espèces suivi d’un engagement de contribution de sa part et de celui sa succession pour les 25 prochaines années — assurera un financement soutenu et continu qui permettra à l’École d’accroître ses capacités d’enseignement interdisciplinaire, de recherche et celles d’apprentissage par l’expérience. En reconnaissance de ce don extraordinaire, l’École a été rebaptisée l’École de l’environnement Bieler.
« La viabilité de l’environnement est l’un des plus grands défis de notre temps, et les étudiants, les chercheurs et les administrateurs de McGill sont déterminés à jouer un rôle de premier plan pour faire face à ce défi selon diverses approches, a déclaré Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de McGill. Grâce à ce don incroyable de Marc et Marie Bieler, l’École de l’environnement Bieler sera en excellente posture pour transposer de nouvelles connaissances en des solutions qui auront des retombées réelles et durables sur notre planète pour les générations à venir. »
Grâce à un projet conjoint mené par les Facultés de l’agriculture et de l’environnement, des arts, de génie, de droits et de sciences, l’École de l’environnement Bieler compte 18 membres du corps professoral nommés conjointement et 53 membres associés dont l’expertise va de la climatologie à la gestion des ressources en eau en passant par la politique et le droit en environnement.
« Cet investissement extraordinaire aura un impact réel et significatif sur l’École de l’environnement Bieler et ouvrira des perspectives prometteuses pour la recherche en environnement à McGill », a mentionné Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, qui assure des responsabilités administratives pour l’École.
« Contribuer à un monde plus sûr, plus sain et plus durable sur le plan environnemental ne se limite pas aux découvertes que nous faisons aujourd’hui. Pour apporter des changements et étendre le réseau de l’École au-delà de notre Université, il importe de transmettre à la nouvelle génération de leaders en environnement des compétences, de l’expérience, de l’agilité et une perspective mondiale nécessaires. »
Ce don sans précédent de Marc Bieler — le plus important jamais fait par un diplômé du campus Macdonald de McGill — permettra de soutenir le savoir, la recherche et le rayonnement de l’École de l’environnement Bieler en renforçant trois volets clés.
Premièrement, l’École pourra élargir son offre de programmes universitaires, tout particulièrement au niveau des cycles supérieurs, en recrutant et en soutenant des étudiants au doctorat qui entreprennent des recherches collaboratives en environnement; en développant de nouvelles possibilités de formation en leadership pour les étudiants aux cycles supérieurs; et en mettant sur pied un projet de recherche interfacultaire qui donnera lieu à la création d’un réseau d’experts. Ces derniers agiront comme des moteurs de changement et veilleront à étendre le réseau de l’École au-delà de l’Université.
En second lieu, ce don aura des retombées importantes sur les capacités de recherche de l’École, notamment en finançant des études interdisciplinaires qui abordent des problèmes environnements cruciaux ainsi que des projets de recherche innovants — tout particulièrement des projets qui favorisent la collaboration entre les unités, les départements et les facultés. Il sera également possible de soutenir des événements spéciaux et symposiums sur des problèmes environnementaux, des chercheurs invités et l’établissement de partenariats internationaux.
Finalement, l’École de l’environnement Bieler élargira ses engagements et ses occasions d’apprentissage par l’expérience grâce à la création de stages et de bourses de mobilité pour les étudiants du premier cycle et des cycles supérieurs, la promotion de l’apprentissage et le partage des connaissances à l’extérieur des salles de classe et par le biais d’autres projets de rayonnement.
« Regroupant des chercheurs internationaux issus d’un vaste éventail de disciplines, l’École de l’environnement Bieler peut s’appuyer sur la science, l’expertise, ses talents et collaborations pour s’attaquer aux défis environnementaux d’aujourd’hui et de demain », a fait part Frédéric Fabry, directeur de l’École de l’environnement Bieler et professeur agrégé du Département des sciences atmosphériques et océaniques.
Une approche multidisciplinaire s’impose pour aborder les enjeux environnementaux, et la structure multifacultaire de l’École encourage les étudiants, les chercheurs et les administrateurs issus de diverses disciplines à repousser les limites de leur réflexion, à mettre à l’épreuve leurs compétences dans des contextes réels et à découvrir où se trouvent leurs passions et leurs forces.
« C’est au moyen de dialogues, de discussions et de débats interdisciplinaires qu’ils peuvent reconnaître les diverses perspectives à la base des menaces environnementales à la fois complexes et interreliées », a mentionné le professeur Fabry.
Parmi ces chercheurs pour qui l’investissement sans précédent de Marc Bieler sera profitable, nommons la professeure Elena Bennett. En plus de son travail d’écologiste des écosystèmes, elle et ses collègues chercheurs du monde entier travaillent en collaboration dans le cadre du projet Seeds of Good Anthropocenes.
Elena Bennett croit que pour réaliser de véritables changements environnementaux, il faut changer de mentalité, et elle estime qu’il est possible de contrer l’effet paralysant des scénarios climatiques apocalyptiques en racontant des histoires positives sur le climat et la viabilité de l’environnement. « Les histoires et les images créent notre réalité, établit-elle. Il est donc important de raconter du positif. Autrement, nous risquons de créer l’avenir même que nous projetons. »
Marc Bieler a démarré une exploitation de canneberges en 1984, après avoir connu du succès dans différents secteurs de l’agroalimentaire, notamment en élevage bovin, en pomiculture et en acériculture — plusieurs de ses entreprises ont été lancées en partenariat avec son frère, également diplômé de McGill, Philippe Bieler, B. Ing. (1955). Aujourd’hui, Canneberges Bieler, située à Saint-Louis-de-Blandford à 100 km au sud de la ville de Québec, est la plus grande cannebergière au monde qui cultive sur un site unique. Avec une production qui s’étend sur 11 500 acres, elle parvient à une récolte annuelle de 40 millions de livres, ce qui la place comme l’une des exploitations de canneberges les plus importantes et respectées au monde et lui a valu la réputation d’avoir positionné le Québec comme un acteur international de l’industrie de la canneberge. En plus de sa cannebergière, Marc Bieler a dirigé une usine de transformation de canneberges, laquelle a été achetée par Ocean Spray Cranberries inc. en 2018.
Double diplômé de McGill, l’entrepreneur prospère maintient un fort attachement à son alma mater. Il donne annuellement à l’Université depuis 1964, et en 2009, son don de 1 million $ pour créer le programme de stages de la Famille Bieler à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement a permis à des étudiants d’acquérir l’expérience pratique nécessaire à leur plan de carrière. Il a aussi été généreux de son temps et de ses connaissances, en tant que bénévole et membre de longue date du comité consultatif de la Faculté.
« Depuis quatre générations, des membres de ma famille étudient à McGill. Cette université a joué un rôle crucial dans ma vie, admet Marc Bieler. Elle m’a permis de démarrer, et c’est là qu’est née ma passion pour l’agriculture, l’environnement et les aliments. »
Ayant mené une carrière étroitement liée à la terre, Marc Bieler a toujours nourri un profond attachement pour l’environnement naturel et lui voue un grand respect depuis toujours. Il compare son don à un caillou que l’on jette dans un lac, et espère que son geste motivera ultimement d’autres personnes à soutenir l’important travail accompli à l’École. « La connaissance est une force, et je crois fermement dans les recherches menées à McGill. J’espère que cet investissement propulsera les importants travaux de l’École de l’environnement à des niveaux supérieurs d’excellence et motivera d’autres personnes à soutenir sa mission essentielle. »