Défi impact200 : des projets pour un avenir meilleur

Le Défi étudiant en développement durable du Bicentenaire vise à transformer les idées en projets porteurs d’avenir

Rehausser les efforts en matière de développement durable à l’échelle mondiale est une priorité fondamentale des étudiants et des chercheurs mcgillois.

Il est donc fort à propos que l’une des initiatives phares des célébrations du bicentenaire de l’Université McGill soit un défi axé sur le développement durable qui vise à concrétiser les idées des étudiants et à en faire des projets novateurs produisant des retombées concrètes.

À la fin de l’année dernière, quelque 44 équipes – chacune composée de trois à six membres – se sont inscrites et ont soumis leur proposition pour le défi impact200. En janvier, 22 de ces équipes ont été sélectionnées pour la demi-finale. Et le 6 avril, la liste a été réduite à dix équipes finalistes.

Les propositions portent sur un ou plusieurs des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies (ONU) qui visent l’élimination de la pauvreté, la protection de la planète et l’amélioration de la vie des gens. Les propositions des finalistes sont fort variées : il y a notamment un plan pour transformer les déchets agricoles et le carton usagé provenant des campus de McGill en champignons comestibles, un projet visant la création de 200 jardins sur des terrains sous-utilisés de Montréal et un programme pour la construction de passerelles reliant des collectivités à des écoles, à des marchés et à des cliniques en Amérique du Sud et en Afrique.

Chaque équipe finaliste recevra 5 000 $ et bénéficiera de l’aide de mentors experts pour mettre au point une démonstration de faisabilité durant l’été. À l’automne, les équipes présenteront leur proposition finale à un jury. Les gagnants devraient être annoncés à la fin novembre.

Une participation étudiante essentielle

Les étudiants ont joué un rôle clé dans la création du Défi impact200, tout comme dans l’élaboration d’autres initiatives de développement durable sur le campus. En effet, créé en 2009 dans le cadre d’un partenariat entre des associations étudiantes de McGill et l’Université, le Fonds des projets de durabilité est le plus important en son genre au Canada.

Photo of Ricarda Haeger

Le comité consultatif étudiant a collaboré étroitement avec plusieurs intervenants mcgillois, dont le Pôle des systèmes de développement durable de l’Université McGill, un carrefour de la recherche interdisciplinaire. Les membres du Pôle ont suggéré d’utiliser les objectifs de développement durable de l’ONU comme cadre pour le Défi impact200, explique Ricarda Haeger, directrice générale du comité consultatif étudiant et doctorante en kinésiologie. Les étudiants ont, à leur tour, eu l’idée d’utiliser les objectifs de développement durable pour catégoriser les équipes et les mentors, ce qui a aidé à jumeler les étudiants avec les bons mentors, précise Mme Haeger.

Parmi les autres groupes institutionnels qui collaborent au Défi impact200, mentionnons le Centre Dobson pour l’entrepreneuriat de McGill, le Bureau du développement durable de McGill et des représentants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement. « C’est un effort accompli par l’ensemble de l’Université », précise Gérald Cadet, directeur du Bicentenaire de McGill, qui a organisé la collaboration.

Grâce à l’utilisation des objectifs de développement durable comme cadre, des étudiants d’une grande variété de disciplines ont pu formuler des propositions. « Nous tenions à ce que les gens sachent qu’ils pouvaient participer, peu importe leur champ d’études », indique Ellen Ferguson, vice-présidente du marketing et des communications pour le comité consultatif étudiant. « Nous tentions de “vendre l’idée” dans différentes facultés, d’attirer des groupes diversifiés et de faire savoir aux gens que le défi ne s’adressait pas uniquement aux étudiants en environnement, mais bien à l’ensemble de la population étudiante. »

Au début, le marketing était fait en personne. Le comité consultatif tenait des kiosques d’information lors de soirées d’activités, à la bibliothèque et à la sortie des grands amphithéâtres. Mais il y a un an, lorsque la pandémie a forcé l’annulation des événements sur le campus, l’équipe s’est adaptée. « Tout s’est transporté en ligne », raconte Ellen Ferguson. Du jour au lendemain, la campagne d’information est devenue entièrement virtuelle et l’équipe a organisé des webinaires pour faire passer le mot.

Leurs efforts ont porté leurs fruits. « Les équipes semblent être très diversifiées, et c’est ce que nous souhaitions », remarque Michelle Pelletier, une des membres du comité consultatif.

Photo of Ana Duran

« Ces projets ont été conçus par des étudiants motivés », ajoute Ana Duran, vice-présidente aux affaires internes pour le comité consultatif et étudiante de dernière année au premier cycle en anatomie et biologie cellulaire. « Et nous espérons qu’ils auront accès à de nombreuses ressources pour mettre ces projets en œuvre. »

Un apprentissage pratique

Pour les membres du comité consultatif, le Défi impact200 se révèle déjà une précieuse expérience d’apprentissage.

« C’était vraiment intéressant de voir comment un projet de cette envergure prend forme, affirme Ricarda Haeger. Chacun de notre côté, nous avions tous participé à l’organisation d’événements, mais cette fois, nous constations ce que les différentes unités internes de l’Université pouvaient accomplir, ensemble. » L’étudiante originaire d’Allemagne met actuellement la dernière main à sa thèse et occupera bientôt un poste de gestionnaire de projets dans un hôpital de Vancouver.

Photo of Ellen Ferguson

Pour sa part, Ellen Ferguson était inscrite à une majeure en biologie et à une mineure en sciences de l’environnement lorsqu’elle s’est jointe à l’équipe d’impact200. « En travaillant sur ce projet, en constatant à quel point les étudiants étaient intéressés et en voyant le nombre de facultés qui souhaitaient contribuer au développement durable, j’ai eu envie de continuer sur cette voie. »

Mme Ferguson a obtenu son diplôme l’an dernier et elle travaille maintenant au sein de l’équipe chargée du développement durable d’une entreprise de gestion des installations dans la région de Toronto. « Il existe désormais beaucoup plus d’emplois liés au développement durable, fait-elle remarquer. Les entreprises s’ouvrent maintenant au développement durable, et c’est vraiment génial. »

Des « étoiles » du développement durable

Photo of Michelle Pelletier

Michelle Pelletier est vice-présidente de la logistique pour le comité consultatif et étudiante de deuxième année en génie civil. Qu’a-t-elle retenu de son expérience du Défi impact200? « Nous devons écouter tous les intervenants d’un projet, en particulier au moment d’évaluer les répercussions environnementales. Je crois qu’il est important d’avoir une approche holistique et d’envisager les problèmes sous différents angles pour les résoudre ensemble. »

impact200 a pour objectif de transformer les idées des étudiants et des jeunes diplômés en « étoiles » dans le genre de celles que répertorie la professeure Elena Bennett. La Pre Bennett est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science de la durabilité et cofondatrice de Seeds of a Good Anthropocene, un partenariat international qui a recours à la production participative pour créer une base de données de projets. Si la plupart de ces projets peuvent sembler petits, ils néanmoins ont le potentiel de produire des changements qui façonneront un avenir meilleur.

En septembre dernier, lors du lancement officiel d’impact200, la Pre Bennett a dit aux étudiants qu’elle avait récemment examiné la collection grandissante d’« étoiles » sur nos campus. « À McGill, il y a des “étoiles” dans les cinq domaines importants dans lesquels nous œuvrons – la recherche, l’enseignement, la gouvernance, l’administration et l’exploitation – et aux intersections de ceux-ci, affirme-t-elle. Le Défi impact200 nous donne la chance de créer un lieu où un nombre encore plus grand de ces “étoiles” peuvent voir le jour. »

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