Couverture du livre "Encounters on Contested Lands"Julie Burelle. Encounters on Contested Lands: Indigenous Performances of Sovereignty and Nationhood in Québec, Evanston, Northwestern University Press (coll. « Performance Works »), 2018.

Lecture commentée par Julie Burelle, membre associée (juin 2020) :

Encounters on Contested Lands: Indigenous Performances of Sovereignty and Nationhood in Québec se concentre sur les performances artistiques et quotidiennes d’artistes et militant·e·s autochtones ainsi que d’artistes colonisateur·rice·s (settlers) dans le contexte propre au Québec. La province offre un terrain de recherche particulièrement intéressant en raison de son autorécit complexe, lequel pose la communauté que j’appelle les Franco-Québécois·es de souche (c’est-à-dire la majorité francophone blanche d’origine européenne) comme une minorité colonisée à l’intérieur du Canada, tout en occultant le rôle de cette majorité en tant que force coloniale. Encounters critique ces « déplacements vers l’innocence » (« moves to innocence », pour emprunter à Tuck et Yang) et examine comment, au Québec, le théâtre et les performances autochtones contestent ce récit de manière fructueuse; compliquent les conceptions actuelles de la nation et de la souveraineté; et remettent en question la cohérence fragile de la définition identitaire de la province en tant que communauté imaginée. Les études de cas du livre, qui comprennent le théâtre d’Ondinnok, les films du Wapikoni Mobile et d’Alanis Obomsawin, une marche de longue distance menée par des femmes innues et une réflexion sur l’œuvre visuelle Indian Act de Nadia Myre, font tout cela en même temps qu’elles incarnent et se centrent sur les épistémologies et les futurs autochtones. Écrit par une Franco-Québécoise de souche, ce livre tente d’ouvrir des espaces de rencontres et de dialogue productif.

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