À propos de Carraghénine

Des données recueillies en laboratoire suggèrent que la carraghénine (un agent gélifiant bon marché, non toxique et sans danger pour les animaux et les humains) est un puissant inhibiteur du VPH. On a observé cette action inhibitrice contre tous les types de VPH présentant un risque oncogène allant de faible à élevé. On a montré récemment que la carraghénine inhibait la transmission du VPH par contact génital chez les souris et les singes. Outre la vaccination, qui procure une protection partielle et dont les bénéfices en ce qui concerne l’immunité peuvent s’estomper au fil du temps, il n’existe aucune autre intervention pour contrer l’infection par le VPH. De plus, le dépistage engendre des coûts très élevés pour la société en raison de la nécessité de prendre en charge et de traiter toutes les lésions précancéreuses décelées et les problèmes de fertilité qui peuvent survenir après le traitement. Une approche de prévention primaire utilisant une stratégie fondée sur la carraghénine pourrait réduire les conséquences négatives du dépistage pour la santé publique. La carraghénine présente des propriétés intéressantes en ce qui a trait à l’efficacité et à la sécurité qui pourraient en faire l’une des stratégies les plus efficaces contre l’infection génitale par le VPH et les maladies associées.

Bases scientifiques de l’étude

La carraghénine est un polymère anionique naturellement présent dans trois espèces d’algue rouge. Les humains utilisent cette substance depuis longtemps; on l’emploie couramment dans les industries alimentaire, pharmaceutique et cosmétique comme stabilisant et émulsifiant. Il existe trois principales chaînes de carraghénine : iota, lambda et kappa. Toutes trois présentent des propriétés inhibitrices extrêmement puissantes contre le VPH. Le principal mécanisme d’inhibition consiste en une liaison directe de la carraghénine à la capside virale, ce qui empêche le virus de se fixer aux protéoglycanes à héparane sulfate (HSPG) à la surface des cellules agissant comme récepteurs cellulaires. Ce blocage semble durer suffisamment longtemps pour permettre aux défenses normales de l’organisme d’inactiver naturellement les pathogènes dans les voies génitales. Des études en laboratoire ont montré qu’en plus de bloquer l’interaction initiale entre les virions du VPH et les HSPG, la carraghénine exerce aussi un effet inhibiteur, indépendant des HSPG, par l’occlusion de la surface des virions lors de la liaison aux protéines cellulaires intervenant dans le processus infectieux ou en empêchant les changements conformationnels nécessaires au processus infectieux à l'intérieur du virion. Des études in vitro ont par ailleurs montré que les capsides du VPH se lient à la tête des spermatozoïdes, sur deux sites distincts, ce qui pourrait favoriser la dispersion et la pénétration du  virus dans les muqueuses génitales de la femme, or la carraghénine bloque cette liaison. L’existence de plusieurs mécanismes d’inhibition augmente les chances que la carraghénine s’avère efficace comme microbicide topique contre les différents types de VPH.

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