En conversation avec Francis Battah

Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus dans votre musique ?

Ces dernières années, je me suis surtout intéressé à la mélodie, et à tout ce qu’elle implique : l’ornementation, son rapport à la forme et à l’harmonie, les systèmes modaux et d’intonation. La mélodie constitue pour moi une porte d’entrée vers une expression plus profonde. Elle porte en elle une mémoire culturelle et une force émotionnelle, surtout lorsqu’on l’explore à travers des systèmes inventés ou des normes d'intonation alternatives. 

Y a-t-il eu un moment ou une expérience en particulier qui vous a mis résolument sur la voie de la composition ?

Lorsque j’étais enfant, j’ai reçu un petit clavier électronique. La toute première chose que j’ai faite n’a pas été de jouer un morceau connu, mais d’improviser, de composer une petite pièce. Je crois que composer a toujours été une réponse naturelle au son, quelque chose d’instinctif chez moi. 

Pouvez-vous partager quelque chose sur votre processus créatif ?

Mon processus se déploie en plusieurs étapes. D’abord, je prends le temps de rêver la pièce : j’en imagine librement les contours, l’atmosphère, le souffle général. Ensuite, je génère du matériau, j’invente des modes et des systèmes d’intonation, je pose des contraintes, j’esquisse une forme. Puis vient l’étape de composition proprement dite, souvent rapide et spontanée, à l’ordinateur pour garder un certain élan. Enfin, je traverse des phases plus lentes de réflexion, où je retourne au papier et au crayon pour écouter autrement, renouer avec le temps, avec les gestes, les silences. L’alternance entre vitesse et lenteur est essentielle dans l’élaboration de mes œuvres. 

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