En conversation avec Christina Volpini

Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus dans votre musique ? 

Je suis curieuse de savoir comment la musique peut perturber l’esprit en faisant s’effondrer le sens du temps et de la distance. Les ondes sonores sont physiquement transformées par le toucher et l’interaction, et je m’intéresse à la manière dont le son agit également comme un tissu conjonctif immatériel, à la fois au sein de la musique et entre les personnes qui résonnent et celles qui reçoivent ces résonances. Je suis souvent attirée par les cycles musicaux qui donnent un sentiment de mouvement vers l’avant, créant un lieu qui se situe à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’expérience ordinaire. Je m’intéresse particulièrement à la manière dont cet effondrement du temps et de la distance crée un enchevêtrement, un tissage, une indiscernabilité, et l’émergence de quelque chose de plus grand que la somme des parties. En pensant ainsi à la musique, je considère souvent qu’écouter le même morceau de musique, c’est comme revenir à un « endroit » pour y faire de nouvelles rencontres. 

Quels sont les cinq mots que vous utiliseriez pour décrire votre style de composition ? 

Patience, déploiement, entrelacement, aquosité, évolution 

Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ? 

Mon processus commence par un temps considérable d’écoute, de lecture et de conversation avec des amis, permettant à ces rencontres de me guider sur différents parcours exploratoires. Je passe souvent des semaines dans cet état d’ouverture, sans chercher à obtenir un résultat précis. C’est un peu comme si je cherchais de la nourriture, en m’éloignant du chemin et en prêtant attention à ce qui pourrait émerger. Récemment, mon travail a été profondément influencé par la physicienne Karen Barad, dont les écrits sur la théorie quantique des champs ont été une source d’inspiration précieuse lorsqu’il s’agit de réfléchir aux façons dont le toucher transforme et enchevêtre. 

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