En conversation avec Chris LaRosa

 

Y a-t-il eu un moment ou une expérience en particulier qui vous a fait comprendre que vous seriez compositeur ? 

Quand j’avais huit ans, j’ai joué du piano devant ma grand-mère pour la première fois. Elle était ravie que quelqu’un dans la famille fasse quelque chose de créatif, et, en réponse, elle a partagé sa poésie avec moi. Elle m’a demandé si je pouvais, un jour, mettre ses poèmes en musique. Le jour même, quand je suis rentré à la maison, j’ai composé mes premières pièces de piano. J’ai toutefois décidé d’attendre d’avoir plus d’expérience avant de mettre en musique sa poésie. Je doute fortement que j’aie eu l’idée de composer, certainement pas aussi tôt, sans l’inspiration de ma grand-mère. 

Quels aspects de la création musicale aimeriez-vous voir ou entendre davantage dans le domaine de la composition ? 

J’aimerais entendre plus d’accroches et de développements motiviques dans la nouvelle musique. L’innovation et l’expérimentation sont souvent trop valorisées dans la musique contemporaine, parfois au détriment de la mémorabilité et de la clarté. Bien que ces qualités soient essentielles à l’évolution de toute forme d’art, il existe une déconnexion notable entre une grande partie de la musique de concert d’aujourd’hui et le grand public. Comme arrangeur, j’en suis venu à apprécier ce que la musique populaire et cinématographique fait si bien : elle introduit des idées mémorables et les développe d’une manière qui surprend, évolue et s’attarde. Un développement ciblé, plutôt qu’une recherche constante de la nouveauté, peut conduire à une résonance émotionnelle plus profonde et à un lien plus durable avec l’auditeur. Ce n’est pas une mince affaire dans le domaine de la musique de concert, où il n’y a pas de lingua franca. 

Pouvez-vous nous parler de votre processus créatif ?

Lorsque j’écris de la musique de concert, je commence généralement au piano avec une feuille de papier et un crayon. Je joue et chante pour avoir une idée du langage harmonique et mélodique de l’œuvre. J’aime la sensation tactile de mettre un crayon sur du papier, de sentir les vibrations de mon instrument tout autour de moi et de voir toutes mes idées d’un coup d’œil. Parfois, cependant, je trouve utile de m’éloigner du piano. Me promener et chanter sont peut-être parmi les meilleurs moyens pour moi de découvrir mes mélodies les plus mémorables. 

Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ? 

Il m’arrive souvent de ne pas commencer au début pour avancer. En fait, pour le Little Chamber Concerto, la première chose que j’ai écrite était la fin. L’avantage d’écrire la fin en premier est qu’elle vous donne une cible claire. Vous connaissez votre destination, ce qui rend le voyage plus facile, car cela évite la nécessité de maintenir une dynamique depuis un point de départ incertain. 

J’ai tendance à me défaire de plusieurs idées, et ma corbeille à papier est certainement mon deuxième outil de travail favori. Cela fait partie du processus pour découvrir ce qui fonctionne vraiment. 

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