À propos du virus du papillome humain

Qu’est-ce que le VPH?

Le virus du papillome humain, communément appelé VPH, est un virus qui infecte la peau et la région génitale. Plus de 130 types de VPH ont été identifiés. Certains infectent la peau où ils peuvent provoquer des verrues, tandis que d’autres infectent les parties génitales et peuvent provoquer des condylomes ou mener, chez les femmes, au cancer du col de l'utérus. Le VPH peut également causer le cancer du vagin, du pénis, de l’anus, de la bouche et de la gorge.

 

Quelle est la différence entre le VPH à risque élevé et le VPH à faible risque?

Lorsque le virus du VPH entre en contact avec des cellules humaines, il peut provoquer des changements qu'on appelle « lésions ».

Les types de VPH à risque oncogénique élevé sont capables de s’intégrer dans l’ADN de la cellule et de modifier son comportement, ce qui pourrait engendrer un cancer. Les types de VPH à risque élevé sont à l'origine de presque tous les cancers du col de l’utérus. Ils peuvent aussi causer le cancer de l’anus, du pénis, du vagin et de la vulve. Par ailleurs, on constate de plus en plus que les types de VPH à risque élevé peuvent aussi être impliqués dans certains cancers de la bouche et de la gorge.

À l’inverse, les types de VPH à faible risque ne causent pas le cancer. Certains types de VPH à faible risque peuvent causer des verrues génitales (condylomes), d’autres lésions sans conséquences médicales, voire ne causer aucune lésion. Si certains peuvent être incommodés par les verrues génitales, celles-ci ne mettent pas la vie en danger et sont rarement impliquées dans des complications médicales. Les condylomes peuvent se développer de façon très lente ou très rapide, être indétectables à l’œil nu et disparaître sans traitement.

 

Comment le VPH se transmet-il?

Le VPH qui infecte la région génitale est transmis sexuellement.

Ce virus est si courant que plus de 75 % des hommes et des femmes contracteront ce type d’infection à un moment donné dans leur vie. De plus, entre 10 et 70 % des femmes et des hommes en sont porteurs. Le VPH est principalement répandu chez les jeunes hommes et jeunes femmes, de la fin de l’adolescence au début de la vingtaine.

Le VPH peut être transmis par le contact de la peau lors de relations sexuelles avec ou sans pénétration. Il peut être transmis par pénétration vaginale ou anale, par sexe oral et par masturbation mutuelle (attouchements génitaux). Les relations sexuelles vaginales ou anales sont particulièrement susceptibles de transmettre le VPH et le risque de transmission est plus élevé lors de relations sexuelles sans condom. Cela dit, le VPH se retrouve aussi sur certaines parties du corps comme la vulve, le scrotum et l’intérieur des cuisses, lesquelles ne sont pas protégé le port du condom. Ainsi, le VPH peut se transmettre même si on utilise un condom.

 

Quels sont les symptômes d’une infection au VPH?

Les types de VPH qui causent des verrues génitales ne causent pas le cancer. Les verrues génitales (condylomes) peuvent être plates ou ressembler à de petits choux-fleurs. Elles peuvent apparaître sur la vulve, le col de l’utérus, le pénis, le scrotum, le rectum ou les cuisses.

Les types de VPH qui peuvent causer le cancer entraînent souvent une infection latente. En effet, les personnes ne présentent aucun signe ou symptôme et la plupart du temps, elles ignorent qu’elles sont infectées. Pour les femmes, la préoccupation principale doit être l’infection des cellules du col de l’utérus. En effet, ces infections entraînent des changements dans les cellules cervicales qu'on peut observer au microscope lors d'un test Pap.

 

Comment se protéger contre l'infection au VPH?

Toute personne active sexuellement court le risque de contracter une infection au VPH.

Des pratiques sexuelles sécuritaires, incluant le port du condom, peuvent diminuer le risque d’infections transmises sexuellement. Toutefois, la recherche scientifique est partagée quant à l’efficacité du condom pour se protéger contre le VPH. Des études plus poussées sont nécessaires pour déterminer si le condom réduit effectivement les risques d’infection au VPH.

Les personnes ayant de multiples partenaires sexuels courent plus de risques de contracter une infection au VPH.

 

Quels sont les effets à court et à long terme de l'infection au VPH?

Chez les jeunes femmes, les infections au VPH à risque élevé présentent dans les faits un risque minime. La plupart ne causeront pas de lésions et vont disparaitre après quelques mois. Même les lésions superficielles régressent sur une courte période, et ce, sans traitement. Cela dit, certaines infections peuvent entrainer un cancer, et il est important pour les femmes d’effectuer un test de dépistage. La quasi-totalité des cancers du col de l’utérus sont causés par le VPH. Le cancer du col de l’utérus était le cancer le plus fréquent chez les Canadiennes avant l’avènement du dépistage par le test Pap et il s’agit encore d’un des cancers les plus communs chez les femmes de certains pays. Heureusement, plus de 99 % des femmes infectées par le VPH ne développeront jamais de cancer du col de l’utérus. La plupart des infections au VPH vont se résorber et ne causeront pas de cancer. Dans de rares cas, le VPH cause des changements dans les cellules cervicales des femmes atteintes, ce qui pourrait entraîner un cancer, si le virus ne disparaissait pas. On estime que ce processus peut prendre 10 ans ou plus.

Chez les jeunes hommes, le risque réellement posé par une infection au VPH à risque élevé est très faible. Les cancers associés au VPH chez les hommes sont très rares. Chaque année, au Québec, moins d'un homme sur 100 000 est atteint du cancer du pénis.

Chaque année au Canada, environ une personne sur 100 000 reçoit un diagnostic de cancer de l’anus.

Dans certains cas particuliers, le risque posé par le VPH peut être plus élevé. Ceci concerne les individus dont le système immunitaire est affecté, par exemple, par comorbidité avec le virus d’immunodéficience humaine (VIH). Les cancers associés au VPH, tels que le cancer du col de l’utérus et le cancer de l’anus sont plus communs chez les femmes et les hommes infectés par le VIH.

 

Existe-t-il un test de dépistage du VPH?

Un test de dépistage de l'infection au VPH est offert pour les femmes, mais il n’est habituellement pas couvert par l’assurance maladie provinciale. Les femmes doivent actuellement couvrir les frais demandés pour réaliser ce test. Il n’est généralement pas recommandé pour les femmes de moins de 30 ans.

Par contre, le test Pap est disponible gratuitement, car il est couvert par la Régie d’assurance-maladie du Québec. Le but du test Pap est de détecter des changements cellulaires anormaux causés par le VPH avant que le cancer ne se développe ou de diagnostiquer un cancer déjà présent. Si vous êtes une femme active sexuellement, parlez à votre médecin du dépistage du cancer du col et du test Pap. On peu traiter les cellules cervicales précancéreuses ainsi que les lésions détectées grâce au test Pap ce qui peut prévenir le cancer.

 

Si je contracte le VPH, est-ce que je serai porteur(se) indéfiniment?

La plupart des infections au VPH chez les jeunes hommes et jeunes femmes sont transitoires, d’une durée variant entre un et deux ans. Habituellement, le corps élimine l’infection par lui-même. On estime que l’infection peut persister chez seulement 1 % des femmes. C’est la persistance de cette infection qui peut entraîner l’apparition du cancer.

Certaines recherches suggèrent que le virus peut se cacher très profondément dans les muqueuses ou dans la peau pendant plusieurs années, ce qui le rend indétectable. C’est ce qu’on appelle une « infection latente ». Obtenir un résultat positif au VPH suivi d’un résultat négatif peut révéler deux choses : que le virus a été éliminé par le corps ou que l’infection demeure si petite que l’analyse n’a pas été en mesure de la détecter. Par conséquent, le VPH pourrait « réapparaître » plusieurs années après l’infection initiale (qu’elle ait été traitée ou non) lorsque le système immunitaire est affaibli (à cause du vieillissement, d’une grossesse, d’une maladie, etc.) et causer des lésions. On ne connaît pas actuellement la proportion des infections au VPH qui demeurent latentes par rapport à celles éliminées par le corps.

 

Si j’ai déjà été porteur(se) du VPH, puis-je le contracter à nouveau?

C’est possible. Il existe plusieurs types de VPH et une infection à l’un des types de VPH n’entraîne pas une immunité aux autres types. De plus, la recherche n’a pas déterminé si une infection éliminée par le corps procure une immunité contre des infections subséquentes du même type de VPH.

 

Y a-t-il un traitement?

Il n’y a pas de traitement contre l’infection au VPH, mais il existe un traitement pour les effets du VPH.

Les verrues génitales peuvent être éliminées grâce à des gelées, des crèmes pharmaceutiques ou par excision chirurgicale.

Si, à l’occasion d’un test Pap, une anomalie mineure est détectée dans les cellules cervicales, le médecin demandera à sa patiente de revenir six mois plus tard afin de subir de nouveau un test de dépistage. Si l’anomalie est importante, la femme devra se présenter à une clinique de gynécologie afin qu’un médecin procède à l’observation minutieuse des cellules cervicales (colposcopie). Les lésions peuvent être excisées chirurgicalement.

 

Quelles sont les dernières avancées médicales concernant la prévention de l'infection au VPH?

En 2006, Santé Canada a approuvé le vaccin Gardasil®, qui s'est révélé être efficace contre l'infection au VPH de types 6, 11, 16 et 18. Les types 6 et 11 sont responsables de la plupart des verrues génitales et les types 16 et 18 de la plupart des cancers du col. Les jeunes filles et les femmes de 9 à 45 ans ainsi que les hommes agés entre 9 et 26 ans peuvent recevoir Gardasil®. Un autre vaccin, appelé Cevarix®, a été approuvé pour les jeunes filles et les femmes de 10 à 25 ans et offre une protection contre les infections au VPH de types 16 et 18. Aussi, Santé Canada a approuvé le Cevarix® pour les hommes.

En 2008, le Québec a introduit un vaccin offert sur une base volontaire. Gardasil® est offert aux filles de la quatrième année du primaire , dans le cadre d’un programme financé par le gouvernement provincial. Cliquez ici pour en savoir plus. Les jeunes filles et les femmes peuvent recevoir le vaccin Gardasil® gratuitement jusqu'à l'âge de 18 ans, après quoi le vaccin leur est toujours disponible, mais le coût n'est plus couvert par le régime d'assurance maladie du Québec. Le Comité consultatif national de l'immunisation a préparé plus d'information sur la vaccination contre l'infection au VPH; pour en prendre connaissance, cliquez ici.

Aussi, des développements technologiques comme la cytologie liquide (ThinPrep) et l’incorporation du test de VPH à l’intérieur du test Pap, ont été réalisés afin d’améliorer les techniques existantes de dépistage du cancer du col. L’utilisation de ces technologies est actuellement en cours d’expérimentation.

En 2015 Santé Canada a approuvé Gardasil 9®, un vaccin contre le VPH de deuxième génération. Gardasil 9® est conçu pour empêcher col de l'utérus, de la vulve, du vagin et de l'anus causé par neuf souches de VPH, cinq de plus que le vaccin Gardasil® originale. Gardasil-9® couvre les types 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

À compter du 1er septembre 2016, le vaccin sera également offert à tous les garçons en 4e année du primaire afin d’offrir, de façon équitable, une protection directe à l’ensemble des jeunes, filles ou garçons.

Les personnes suivantes peuvent également se faire vacciner gratuitement dans le cadre du Programme québécois d’immunisation :

·   les filles âgées de 9 à 17 ans;

·    les personnes âgées de 26 ans ou moins:

       - dont le système immunitaire est affaibli,

       - qui sont infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH);

·    depuis le 1er janvier 2016, les hommes âgés de 26 ans ou moins qui ont, ou qui prévoient avoir, des relations sexuelles avec des hommes. 

 

Pour en savoir plus

Pour obtenir plus d’information sur l'infection au VPH, sur le cancer du col de l'utérus ou sur la santé sexuelle, consultez les sites suivants:

The Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada
The Canadian Cancer Society
Sexuality and U
Canadian Federation for Sexual Health
CDC HPV and Men Fact Sheet
Public Health Agency of Canada
National Cancer Institute
Getting involved with HPV research

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