Bonne retraite, Laurie Gottlieb!

On a rendu hommage à la Pre Gottlieb pour ses réalisations exceptionnelles dans les domaines de la pratique infirmière, de l’enseignement et de la recherche
Image par Studio 55.

Grande passionnée des sciences infirmières, Laurie Gottlieb a mené une illustre carrière qui s’est étendue sur près de six décennies. L’automne dernier, collègues, amis, proches et admirateurs du monde entier se sont réunis pour célébrer son extraordinaire héritage et souligner son départ à la retraite. Organisée par l’École des sciences infirmières Ingram, la réception en mode hybride s’est déroulée à la Maison Thomson de l’Université McGill. Lynne McVey, vice-doyenne et directrice de l’École des sciences infirmières Ingram, David Eidelman, ancien doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Patricia Benner, professeure émérite au Département des sciences infirmières physiologiques de la University of California at San Francisco, et Pam Hubley, vice-présidente et directrice des soins infirmiers du United Hospital Network (UHN), à Toronto, y ont notamment pris la parole.

Après avoir présenté Laurie Gottlieb comme une « géante des sciences infirmières », la Pre McVey a exposé quelques-unes de ses réalisations les plus marquantes. La Pre Gottlieb a obtenu sa maîtrise en sciences infirmières à McGill, puis a été recrutée comme chercheuse dans la première unité de recherche en sciences infirmières et en soins de santé au Canada, créée à l’École de sciences infirmières de McGill. C’était au début des années 1970, époque où on cherchait des moyens d’étendre le rôle et l’autonomie de la profession infirmière. D’ailleurs, la première subvention obtenue par l’unité de recherche nouvellement créée visait à explorer différentes pistes en ce sens. La Pre Gottlieb a été chargée de décrire l’approche novatrice de McGill, appelée à l’époque les « soins infirmiers adaptés à la situation » – qui s’inscrit dans un rôle complémentaire à celui du médecin – et de la comparer au rôle plus traditionnel d’assistante du médecin et au rôle de remplacement, qui appellerait les infirmières à assumer bon nombre des tâches exécutées par les médecins. Laurie Gottlieb donnera le nom de « Modèle McGill » à cette approche novatrice des soins infirmiers afin de rendre hommage aux nombreuses générations de professeures et professeurs et de diplômées et diplômés qui ont contribué à son évolution. « Brillante universitaire, chercheuse prolifique, leader persuasive et très efficace, Laurie Gottlieb a relevé tous les défis avec optimisme et ténacité, et ce, dans sa vie tant professionnelle que personnelle », a souligné la Pre McVey.

Or, comme l’a rappelé le Dr Eidelman, cette ténacité a été mise à l’épreuve en 1998 lorsque le ministère de la Santé a annoncé un plan visant à limiter l’accès aux programmes universitaires de sciences infirmières aux titulaires du DEC de trois ans en soins infirmiers. En tant que directrice de l’École de sciences infirmières, la Pre Gottlieb a été le fer de lance, avec les doyennes et doyens des facultés de sciences infirmières du Québec, d’une protestation d’envergure. Elle a fait appel à des alliés de diverses disciplines, du Canada et de l’étranger, pour convaincre le gouvernement du Québec que son plan, malavisé, allait non seulement desservir la relève infirmière et les patients du Québec, mais aussi déphaser la province par rapport au reste du Canada, aux États-Unis et à la plupart des autres pays. Après une campagne épistolaire nationale et internationale relayée par les médias, le plan sera finalement abandonné.

Patricia Benner admire la curiosité, le leadership, l’inventivité et l’enthousiasme pour l’enseignement et l’apprentissage de la Pre Gottlieb. À propos de l’approche des sciences infirmières et de la santé fondées sur les forces (ASFF), démarche de soins s’appuyant sur des valeurs bien définies créée par la professeure et appliquée dans plus de 28 pays, la Pre Benner a déclaré : « La recherche sur la mise en œuvre et les écrits scientifiques de la professeure Gottlieb ont démontré tout ce qui peut être réalisé lorsque nous et d’autres professionnels de la santé nous concentrons sur les points forts des patients et des familles plutôt que sur les déficits pour les accompagner et les soutenir ».

Pam Hubley, qui adhère pleinement à l’ASFF, décrit son amie et collègue comme une personne généreuse qui a toujours pris le temps de faire connaissance avec ses collègues et a souvent développé avec eux des amitiés profondes et durables fondées sur le respect mutuel. « Actrice incontournable des sciences infirmières reconnue à l’échelle mondiale, Laurie a réussi à faire en sorte que sa brillante carrière semble s’accomplir facilement et sans effort ».

Ce ne sont là que quelques-uns des hommages écrits et vidéo rendus à la Pre Gottlieb par des proches, des amis et des collègues du Canada et du monde entier. À la fin de l’événement, on a appris que la conférence bisannuelle de l’École des sciences infirmières Ingram avait été renommée « Conférence Explorations Laurie-Gottlieb » en hommage à cette leader exceptionnelle.

 

Bruce and Laurie Gottlieb

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Bruce and Laurie Gottlieb

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