Pleins feux sur le corps professoral en sciences infirmières à l’Université McGill : Maria Di Feo

Notre corps professoral est l’âme de l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII). Découvrez nos pédagogues mcgillois grâce aux portraits de cette chronique. Dans celui-ci, Maria Di Feo, inf., M. Éd., fait part notamment de sa passion pour les liens avec les patients et les interactions avec leur famille.

Avant d’accepter un poste à temps plein à l’Université McGill en 2010, Maria a enseigné en sciences infirmières au Collège Vanier pendant plusieurs années. Elle a acquis sa riche expérience clinique en oncologie et en psychiatrie comme infirmière de chevet durant plus de 25 ans.

Pourquoi avez-vous choisi d’étudier en sciences infirmières/de devenir infirmière?

J’ai décidé d’étudier en sciences infirmières il y a de nombreuses années. À dix-sept ans, j’hésitais entre devenir une infirmière ou une enseignante. La décision n’a pas été facile, mais j’ai opté pour les soins infirmiers. Je pense que ma principale motivation a été le plaisir que je prenais à interagir avec les gens. Adolescente, j’étais curieuse de la vie des gens et j’aimais écouter leurs anecdotes, évoquant souvent leurs problèmes, leurs défis; je leur offrais soutien et réconfort et les gens semblaient apprécier. À dix-sept ans, j’imaginais les soins infirmiers comme une longue aventure au cours de laquelle je connaîtrais beaucoup de gens, avec qui je créerais des liens, qui me raconteraient leur histoire et que j’aiderais dans leur parcours.
 

Quel est votre domaine de compétence ou votre spécialisation, et pourquoi?

J’ai été infirmière de chevet durant vingt-cinq ans. J’ai commencé ma carrière en oncologie adulte et j’y suis restée une dizaine d’années. Prendre soin de patients atteints de cancer et de leur famille a été une expérience à la fois exigeante et gratifiante. Je me suis réjouie du succès des traitements avec les patients et les leurs et je les ai accompagnés durant la phase terminale. J’ai trouvé la force et la motivation de persévérer dans cette voie quand j’ai constaté que je pouvais faire une différence dans la vie des patients et de leurs proches en prenant soin de leurs souffrances physiques et émotionnelles. Je serai toujours reconnaissante aux nombreuses personnes remarquables que j’ai rencontrées et qui m’ont tant transmis sur la vie. J’ai appris très jeune que la vie est un don précieux qu’on ne doit pas tenir pour acquis.

Ma grande passion pour l’aspect psychosocial des soins infirmiers – créer des liens avec les patients, explorer leurs difficultés, découvrir leurs expériences de vie – est ce qui m’a poussée à passer de l’oncologie à la psychiatrie. J’ai toujours aimé échanger avec les adolescents et je vois l’adolescence comme une période passionnante, remplie de possibilités, d’espoirs, de rêves et d’un potentiel de développement. J’ai donc choisi de travailler avec des adolescents qui avaient des problèmes de santé mentale et leur famille pendant quinze ans. Je faisais partie d’une équipe interprofessionnelle dynamique dont la priorité était les soins centrés sur les patients et leur famille. Nous soutenions les adolescents et leurs proches durant des expériences difficiles et éprouvantes, en leur offrant soutien moral et motifs d’espoir; nous aidions les adolescents à prendre leur maladie en charge et à s’engager sur la voie du rétablissement. Mon expérience de travail auprès des jeunes a été particulièrement satisfaisante, surtout en voyant de quelle façon l’approche et le dévouement de l’équipe contribuaient à améliorer la santé et la qualité de vie des adolescents et de leur famille.
 

Qu’est-ce qui vous a motivée à faire partie du corps professoral de l’ÉSII?

J’ai toujours aimé l’apprentissage et le milieu universitaire et à l’adolescence, devenir enseignante m’intéressait. C’est ainsi qu’après 25 ans de soins infirmiers de chevet, j’ai décidé d’accepter un poste au cégep Vanier. Pendant que j’y étais, j’ai eu la chance de remplacer la personne qui coordonnait les stages cliniques en sciences infirmières, aux cégeps Dawson, John Abbott et Vanier, durant deux ans. Mon expérience en coordination de stages dans les cégeps m’a menée à l’ÉSII en 2010, où j’ai joint le corps professoral en tant que coordinatrice de stages cliniques.

Étant donné qu’enseigner au cégep Vanier m’a beaucoup plu et que je voulais m’améliorer comme enseignante, dès mon arrivée à l’ÉSII, je me suis inscrite au programme de maîtrise en éducation à l’Université McGill. Pendant que j’étais coordinatrice de stages clinique à l’ÉSII, j’ai aussi eu l’occasion d’enseigner un peu, ce que j’ai réellement apprécié. L’an dernier, mon rôle a changé; je suis maintenant chargée d’enseignement, à temps plein, et j’adore cela.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

J’ai beaucoup de chance; j’ai pu réaliser mes deux emplois de rêve : les soins infirmiers et l’enseignement. Je vois des similitudes dans les deux professions, en ce qu’elles amènent celles et ceux qui les exercent à engager le dialogue avec les gens et à contribuer à leur croissance et à leur développement. Le personnel infirmier aide les patients et les familles avec leurs objectifs de santé et le personnel enseignant aide les étudiants avec leurs objectifs d’apprentissage.
 

Quelles trois facettes (ce peut être moins ou plus!) aimeriez-vous faire connaître de la profession infirmière de façon générale?

La profession infirmière peut emprunter nombre de voies différentes : soins de chevet, soins communautaires, gestion, recherche, éducation - les possibilités sont plurielles. Votre parcours variera selon la voie que vous choisirez, tout comme les satisfactions que vous en tirerez – mais je sais que votre parcours ajoutera une motivation à votre vie et vous donnera quelques leçons de vie très précieuses.

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