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Percée dans la compréhension de la formation de métastases

Publié: 26 February 2015

Des chercheurs de l’Institut neurologique de Montréal découvrent un nouveau mécanisme à l’origine de la prolifération du cancer

Une protéine courante des cellules humaines pourrait jouer un rôle important dans l’activation de la dissémination métastatique, selon une nouvelle étude menée à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro de l’Université McGill et du CUSM. L’étude met l’accent sur un mécanisme biologique jusqu’ici négligé. La découverte de l’effet de la protéine approfondit notre compréhension des cancers épithéliaux comme le cancer du sein et du poumon.

L’étude a porté sur la fonction d’une protéine appelée DENND2B. Au cours du développement de l’enfant, DENND2B est impliqué dans la migration normale des cellules. Chez l’adulte, la migration cellulaire est normalement grandement réduite. Toutefois, dans le cas du cancer, une migration cellulaire indésirable contribue à l’un des aspects les plus intrigants des cellules cancéreuses --- la dissémination métastatique dans d’autres organes et tissus.

VIDÉO : https://www.facebook.com/NeuroMontreal

« DENND2B active une autre protéine dans la cellule appelée Rab13, une enzyme qui favorise la migration des cellules », de dire le professeur Peter McPherson, chercheur principal dont le laboratoire au Neuro a fait la découverte. « Jusqu’à présent, nous ignorions comment Rab13 était activée pour engager la migration cellulaire. »

Maria Ioannou, doctorante travaillant au laboratoire du Pr McPherson, a constaté que le taux d’expression de Rab13 était exceptionnellement élevé dans plusieurs formes de cancer, en particulier les cancers épithéliaux qui métastasent souvent au cerveau.

« C’était important de voir à quel endroit précis de la cellule l’activation de Rab13 a lieu », a indiqué Maria Ioannou. « Le point d’activation est crucial pour arriver à comprendre comment Rab13fonctionne. Nous avons remarqué que la protéine DENND2B activait Rab13 à l’extrémité apicale de la cellule, un point important pour la migration cellulaire. »

Le Pr McPherson considèreRab13 comme un outil essentiel pour la recherche future sur les traitements anticancéreux. Son laboratoire a obtenu des résultats non négligeables en collaboration avec la Pre Morąg Park, du Centre de recherche sur le cancer Goodman de l’Université McGill, en injectant des cellules très agressives de cancer du sein à des souris dans deux conditions --- l’une avec des cellules ayant un niveau élevé de la protéine Rab13, et l’autre pour laquelle Rab13 avait été retirée artificiellement.

« Dans le cas des cellules ayant un niveau moins élevé de Rab13, soit le cancer ne se développait pas du tout, soit une tumeur plus petite se formait », a précisé le Pr McPherson. « En outre, la tumeur plus petite ne métastasait pas vers d’autres tissus. »

« Personne n’avait songé à faire le lien entreRab13 et le cancer avant cette étude », a dit le Pr McPherson, en ajoutant qu’ « il ne faut cependant pas s’attendre à des essais cliniques dans un proche avenir ».

Ces travaux ont été soutenus financièrement par les Instituts de recherche en santé du Canada et les National Institutes of Health. Maria Ioannou est titulaire d’une bourse d’études supérieures du Canada Frederick‑Banting et Charles‑Best des IRSC. Le Pr Peter McPherson est professeur James McGill.

L’étude est en ligne et paraîtra le 2 mars dans la version imprimée de Journal of Cell Biology : http://jcb.rupress.org/content/early/2015/02/16/jcb.201407068.full

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