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La recherche prouve les bienfaits du cannabis médical pour le traitement de la douleur chronique

Publié: 30 August 2010

L'utilisation du cannabis à des fins médicales est à l'origine de débats enflammés depuis des années entre les cliniciens, les chercheurs, les législateurs et le grand public. Il se présente comme une alternative aux traitements pharmaceutiques standards contre la douleur qui ne sont pas toujours efficaces et peuvent engendrer des effets secondaires indésirables.

Une nouvelle étude du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et de l'Université McGill prouve que le cannabis pourrait soulager les patients atteints de douleurs neuropathiques chroniques. Les résultats de cette étude novatrice sont publiés dans le dernier numéro du Canadian Medical Association Journal.

« C'est la première étude qui permet aux patients de fumer du cannabis à domicile, tout en bénéficiant d'un suivi médical quotidien », affirme Dr Mark Ware, principal chercheur de l'étude, directeur de la recherche clinique au sein de l'unité de gestion de la douleur Alan Edwards du CUSM et professeur adjoint d'anesthésie à la faculté de médecine de l'Université McGill et chercheur en neuroscience à l'Institut de recherche du CUSM.

Cette étude prouve que de faibles doses (25 mg) de cannabis contenant près de 10 % de THC (composé actif du cannabis), fumées en une seule inhalation à l'aide d'une pipe, trois fois par jour sur une période de cinq jours, procurent rapidement une réduction modeste de la douleur aux patients qui souffrent de douleurs neuropathiques chroniques (douleurs associées aux lésions nerveuses). Les résultats permettent également de penser que le cannabis améliore l'humeur et favorise le sommeil des patients. Les effets ont été moins prononcés avec des doses de cannabis contenant moins de 10 % de THC.

« Les patients que nous avons suivis souffrent de douleurs liées à des lésions du système nerveux, d'ordre traumatique (p. ex., un accident de la route) ou chirurgical (p. ex., la section d'un nerf), explique Dr Ware. Ce type de douleur est beaucoup plus répandu qu'on ne le pense et il y a peu de  traitements efficaces disponibles. Pour ces patients, le cannabis médical constitue souvent une solution de dernier recours. »

« Cette étude marque un pas en avant important, car elle démontre l'effet analgésique du cannabis, pris à faible dose et sur une courte période, chez les patients souffrant de douleurs neuropathiques chroniques », souligne t-il. Le cannabis sous forme d'herbes utilisé pour cette étude provient de la société Prairie Plant Systems Inc. (à laquelle Santé Canada a confié le mandat de produire du cannabis à des fins médicales et de recherche), et le cannabis « placebo » à 0 % de THC provient des États-Unis.

Des études menées sur de plus longues périodes auprès d'un important échantillonnage et utilisant des doses plus élevées de THC sont nécessaires pour déterminer l'innocuité du cannabis médical à long terme. « Notre défi, en tant que chercheurs, est de continuer à mener des études cliniques rigoureuses sur l'usage médical du cannabis, en tenant compte de paramètres stricts comme l'origine et le dosage, conclut Dr Ware. Nous pourrons ainsi faire avancer le débat en fournissant des résultats scientifiques sérieux. »

À propos de l'étude

L'article intitulé Smoked cannabis for chronic neuropathic pain a été publié dans le Canadian Medical Association Journal (www.cmaj.ca). L'étude a pu être réalisée grâce à des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Cliquez-ici pour un accès en ligne :

http://www.cmaj.ca/embargo/cmaj091414.pdf

Cliquez-ici pour le commentaire sur l'étude : http://www.cmaj.ca/embargo/cmaj100799.pdf

À propos du Centre universitaire de santé McGill

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses soins, de sa recherche et de son enseignement. Associé à la faculté de médecine de l'Université McGill, il vise à assurer un continuum de soins pour la population. Les hôpitaux partenaires - L'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital neurologique de Montréal, l'Institut thoracique de Montréal et l'Hôpital de Lachine - valorisent une démarche multidisciplinaire pour les patients de tous âges, des techniques et des pratiques novatrices, des partenariats stratégiques et le leadership en matière de transfert des connaissances. Le CUSM a entrepris un projet de redéploiement de 2,25 milliards de dollars sur les campus de la Montagne, Glen et Lachine en vue d'offrir aux professionnels de la santé un environnement efficace et d'assurer aux patients et à leurs familles les meilleurs soins pour la vie. Ces campus appliquent également des pratiques exemplaires de développement durable, notamment au regard des normes LEED® et BOMA BESt.

www.cusm.ca www.cusm.ca/construction

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche reconnu à l'échelle mondiale dans les domaines des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, Canada, il constitue l'essence de la recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 800 étudiants diplômés, doctorants et associés consacrés à un large éventail de domaines de recherche fondamentale et clinique. Plus de 1 000 études cliniques sont menés dans nos hôpitaux chaque année

www.cusm.ca/research/

L'IR-CUSM est notamment appuyé par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).

À propos de l'Université McGill

Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l'Université McGill se classe comme chef de file parmi les universités canadiennes. McGill compte deux campus, 11 facultés, 10 écoles professionnelles, 300 programmes d'études et au-delà de 35 000 étudiants, originaires de 150 pays. L'Université accueille au-delà de 6 800 étudiants étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population étudiante. Près de la moitié de ses étudiants ont une langue maternelle autre que l'anglais - dont 6 200 francophones.

www.mcgill.ca

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