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Deux professeurs de McGill récipiendaires d’un prix Acfas

Le professeur Michel Biron et la professeure Susanne Lajoie se voient remettre un prix Acfas pour leur contribution exceptionnelle à la recherche dans leur discipline
Publié: 8 December 2021

La plus prestigieuse société des savoirs de la francophonie canadienne a annoncé aujourd’hui les lauréats et lauréates de ses prix de recherche; deux professeurs de l’Université McGill sont du nombre.

À l’occasion de son 77e gala virtuel, l’organisme sans but lucratif Acfas, l’Association francophone pour le savoir, a remis le prix André-Laurendeau au Pr Michel Biron et le prix Jeanne-Lapointe à la Pre Susanne Lajoie.

« Je suis ravie de souligner la contribution exceptionnelle et l’excellence des chercheurs de McGill ici reconnus par l’Acfas, déclare Martha Crago, vice-principale (recherche et innovation). Je félicite sincèrement le Pr Michel Biron et la Pre Susanne Lajoie pour cet honneur grandement mérité. Susanne Lajoie a contribué de façon remarquable à l’éducation et Michel Biron, à la recherche universitaire en langue française au Canada. Je suis très heureuse de voir le travail de ces deux professeurs mcgillois reconnu par l’Acfas. »

L’un des spécialistes de littérature les plus respectés et influents du Québec

Michel Biron, professeur titulaire du Département des littératures de langue française, de traduction et de création a reçu le prix Acfas André-Laurendeau 2021 pour sa contribution à l’histoire littéraire et à la sociocritique. Ses travaux explorant des ouvrages littéraires, particulièrement ceux parus au Québec, en France et en Belgique du 19e siècle à aujourd’hui, sont parmi les plus influents de son domaine.

« J’ai d’abord été extrêmement surpris quand Sophie Montreuil, la directrice générale de l’Acfas, m’a contacté pour m’annoncer l’heureuse nouvelle, dit Michel Biron. Je croyais qu’elle voulait simplement me demander de participer à tel ou tel comité. Puis, quand j’ai compris la raison de son appel, je me suis senti touché, honoré par ce prix de l’Acfas, d’autant plus si je regarde la liste des anciens lauréats, en particulier des littéraires que j’admire, comme Laurent Mailhot, Marc Angenot ou François Ricard. Ce prix est pour moi un formidable encouragement à continuer mes recherches. »

Dans le cadre de ses recherches, le Pr Biron explore de nombreux styles littéraires, dont la fiction, la poésie, l’essai et la critique. Ses publications sont souvent citées, étudiées et décortiquées par les étudiants et les chercheurs s’intéressant à la littérature et à la culture du Québec. Il a d’ailleurs cosigné Histoire de la littérature québécoise (2007), le premier récit complet de la littérature québécoise depuis la publication d’Histoire de la littérature française du Québec (1967) de Pierre de Grandpré. Ce livre de Michel Biron a comblé un grand vide entre les années 1960 et aujourd’hui, et est considéré comme l’un des plus importants ouvrages de référence de la critique de littérature québécoise.

Parmi ses publications les plus notables, on compte L’Absence du maître (2000) et La conscience du désert (2010), deux livres sur la modernité du Québec qui ont joué un rôle majeur dans la revitalisation des études québécoises. Le Pr Biron a également signé la première biographie du poète québécois Saint-Denys Garneau, De Saint-Denys Garneau (2015), et récemment publié un recueil de lettres inédites du poète intitulé De Saint-Denys Garneau, Lettres (2020).

Michel Biron a reçu de nombreux éloges au fil de sa carrière. Il s’est notamment vu décerner la médaille Lorne Pierce de la Société royale du Canada en 2020 et le prix Victor-Barbeau en 2011. Il a été lauréat à plus d’une reprise de deux distinctions : le prix Jean-Éthier-Blais, qu’il a remporté trois fois (2001, 2008 et 2016), et le prix Gabrielle-Roy, qu’il a remporté deux fois (1993 et 2008).

Une visionnaire dans le domaine de la conception pédagogique et des technologies d’apprentissage

Susanne Lajoie, professeure au Département de psychopédagogie et de psychologie du counseling et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 en technologies de pointe pour apprentissage dans des contextes authentiques, a reçu le prix Acfas Jeanne-Lapointe 2021 pour ses travaux audacieux et transformateurs dans les domaines de la conception pédagogique et des technologies d’apprentissage. Elle est la deuxième lauréate de ce prix créé en 2020 et commandité par le ministère de l’Éducation et le Conseil supérieur de l’éducation ainsi que le Fonds de recherche du Québec – Société et culture.

La Pre Lajoie étudie principalement la rencontre de la psychopédagogie, des sciences de l’apprentissage, de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage numérique. Elle conçoit et met au point des environnements d’apprentissage interactifs hautement technologiques qui aident les étudiants à développer une expertise par la résolution de problèmes concrets, l’expression des émotions et la réflexion poussée.

« C’est un grand honneur de recevoir le prix Acfas Jeanne-Lapointe pour la recherche en éducation. Pour moi, tout le monde peut apprendre avec un accompagnement et un soutien émotionnel appropriés, fait valoir la lauréate. Mes travaux de recherche montrent comment utiliser la technologie pour adapter les méthodes d’enseignement selon des trajectoires d’apprentissages précis, dans le but de maximiser les acquis et les résultats, et de favoriser l’engagement. Je suis très fière que mes travaux soient reconnus par l’Acfas. »

La Pre Lajoie a fait rayonner sa recherche hors du milieu universitaire en travaillant directement avec les écoles, la communauté médicale et les entreprises pour susciter une transformation profonde des pratiques éducatives dans différents domaines. Par exemple, elle a codirigé une initiative ayant mené au développement d’un outil numérique et vidéo appelé HOWARD, qui aide les étudiants en médecine de Montréal et de Hong Kong à apprendre comment reconnaître et gérer les émotions lorsqu’ils doivent communiquer de mauvaises nouvelles à des patients de différentes origines. Ses environnements d’apprentissage hautement technologiques sont aussi utilisés pour former les étudiants en médecine à l’établissement du diagnostic : ces derniers exercent leur raisonnement logique dans un environnement sûr, ce qui peut réduire le risque de graves erreurs diagnostiques dans le futur, avec de vrais patients.

L’un des projets majeurs ayant grandement fait augmenter la visibilité internationale des travaux réalisés au Québec par la Pre Lajoie porte le nom de Learning Environments Across Disciplines (LEADS). Ce projet a réuni des pédagogues, psychologues, informaticiens, ingénieurs, médecins et étudiants de 6 pays et de 18 universités ainsi que de 13 organisations partenaires afin de concevoir et de mettre en œuvre ensemble leurs propres environnements d’apprentissage hautement technologiques. Se sont tenus au total 19 projets LEADS, qui ont contribué au développement de compétences dignes du 21e siècle dans de nombreuses disciplines chez des étudiants allant de l’école intermédiaire jusqu’à l’université.

Susanne Lajoie a été faite membre de la Société royale du Canada en 2018; elle a en outre été nommée membre de l’American Educational Research Association en 2009 et de l’American Psychological Association en 2002. En 2015, elle a été lauréate du prix Acfas Thérèse Gouin-Décarie pour l’excellence de la recherche en sciences sociales.

L'Université McGill

Riche de 200 ans de découvertes et d’apprentissage, l’Université McGill se classe parmi les meilleures universités du Canada et du monde. McGill a pour mission de favoriser la création et la transmission du savoir en offrant la meilleure formation possible, en effectuant de la recherche et des travaux savants jugés excellents selon les normes internationales les plus rigoureuses, et en étant au service de la société. Elle exerce ses activités dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles et elle compte quelque 300 programmes d’études. Chaque année, l’Université accueille plus de 40 000 étudiants, dont au-delà de 30 % sont originaires de plus de 150 pays, et elle compte le plus haut pourcentage de doctorants parmi toutes les universités de recherche canadiennes. Près de 60 % de sa population étudiante parle le français. 

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