En 2015, le Réseau de cancérologie Rossy distribuera 350,000 $, ce qui permettra l’achèvement de six projets. Les bourses auront un impact sur de nombreux types de cancer, du cancer du poumon au cancer colorectal, en passant par les cancers du cou et de la tête, ainsi que les cancers hématologiques et la gestion de la douleur cancéreuse.
Les lauréats 2015 du Fonds de recherche du RCR sont (en ordre alphabétique, par chercheur principal) :
Cancer hématologique
L’adhésion aux lignes directrices dans la gestion de la leucémie myéloïde chronique au Québec
La leucémie myéloïde chronique (LMC) était fatale pour la plupart des patients jusqu’en 2002, lorsqu’un nouveau médicament a été approuvé. Maintenant, la majorité des patients profitent d’une espérance de vie normale s’ils adhèrent à la thérapie. Bien qu’il existe des lignes directrices de traitement claires, peu de données témoignent du degré de conformité des médecins, chose qui peut avoir un impact critique sur l’espérance de vie de cette population de patients. Ce projet aura recours à un registre couvrant 60 % des patients atteints de LMC — une ressource unique au Canada — dans le but d’évaluer le taux d’adhésion aux lignes directrices, ainsi que les obstacles éventuels, pour aider les médecins à offrir des soins de qualité aux patients.
Équipe de projet : Dr Sarit Assouline dirigera une équipe de l’HGJ, du CHSM et du CUSM, formée de Dr Laurent Azoulay, Dr Pierre Laneuville et Dr Jaroslav Prchal.
Cancer colorectal
Avoir recours à la préadaptation multimodale pour améliorer les résultats des patients fragiles subissant une résection d’un cancer colorectal.
Le cancer colorectal est le 3e type de cancer le plus commun en Amérique du Nord. Chez plus de 80 % des patients, la chirurgie est la meilleure solution pour surmonter ce type de cancer. Toutefois, malgré les avancées en matière de technologie opératoire et de soins chirurgicaux, un patient sur trois fait l’expérience de complications et d’un délai de récupération à la suite de cette procédure; et le risque est considérable pour les patients fragiles âgés. Cette étude déterminera si un programme de réadaptation structuré, comportant de l’activité physique, du counseling nutritionnel et de la relaxation avant la chirurgie peut réduire la durée du séjour hospitalier et le nombre de complications chez les patients frêles âgés.
Équipe de projet : Dr Francesco Carli dirigera une équipe du CUSM et de l’HGJ, formée de Dre Marylise Boutros, Dr Julio Fiore, Dre Gabriela Ghitulescu, Dr Thomas Jagoe, Dr A. Sender Liberman, Dre Nancy Morin, Dre Celena Scheede-Bergdahl, ainsi que les collaborateurs Dr Andreas Bergdahl, Dr Patrick Charlebois, Dr Jose Morais, Dr Barry Stein et Dre Carol-Ann Vasilevsky.
Cancers de la sphère ORL
Marcher vers l’avant : les biomarqueurs d’imagerie, une nouvelle révolution dans la gestion et l’administration de soins chez les patients atteints d’un cancer oropharyngien VPH (virus du papillome humain) positif.
Le taux d’incidence du virus du papillome humain (VPH) relié au carcinome squameux de la tête et du cou est à la hausse. Les patients qui sont VPH positifs reçoivent une combinaison de chimiothérapie et de radiothérapie; des traitements à toxicité élevée qui peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Il faut modifier les régimes actuels de traitement sans provoquer d’impact sur le pronostic du patient. Cette étude examinera si l’imagerie texturale — un modèle mathématique combinant plusieurs balayages — peut présenter une occasion de tailler le traitement de chaque patient sur mesures selon les biomarqueurs de leur profil d’imagerie.
Équipe de projet : Dr Jeffrey Chankowsky dirigera une équipe du CUSM et de l’HGJ, formée de Dr Jaykumar Nair, Dr Stephen Probst, Dre Caroline Reinhold, Dr George Shenouda, Dr Khalil Sultanem, Dr Carlos Torres, Dr Martin Vallières et Dr Anthony Zeitouni.
Cancers de la sphère ORL
La tomodensitométrie par biénergie spectrale et l’analyse radiogénomique texturale pour optimiser la délinéation d’une tumeur, la détermination du stade du cancer et le biomarqueur du carcinome squameux de la tête et du cou.
L’intérêt est grandissant pour l’analyse par imagerie avancée à l’aide de puissants algorithmes informatiques visant à identifier les caractéristiques des tumeurs individuelles. Cette nouvelle approche est non invasive et prédit mieux les résultats des thérapies individuelles sur les tumeurs. En visualisant les tumeurs à l’aide de tomodensitométries par biénergie spectrale, l’équipe de chercheurs créera des profils uniques d’imagerie qui correspondront au profil génétique de la tumeur, que l’on appelle également la signature radiogénomique. L’étude validera l’utilité des signatures radiogénomiques dans l’évaluation du stade de la tumeur, dans la détermination du pronostic et dans la prédiction de la réponse de la tumeur aux différents traitements; dans le but ultime d’améliorer les résultats de santé chez les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou.
Équipe de projet : Dr Reza Forghani dirigera une équipe de l’HGJ et du CUSM, formée de Dre Sabrina Daniela Da Silva, Dr Michael Hier, Dr Mark Leventhal, Dr Marcin Aleksander Mlynarek, Dr George Shenouda, Dr Khalil Sultanem et Dr Tan Xianming.
Gestion de la douleur
La méthadone à dose très faible comme thérapie coadjuvante par opioïdes pour traiter la douleur cancéreuse.
Environ 80 % des patients atteints de cancer feront l’expérience d’une douleur d’intensité modérée à sévère au cours de leur maladie. Les opioïdes (substances agissant sur le système nerveux de façon similaire aux opiacés comme la morphine et la codéine) sont considérés comme étant un traitement de 1re ligne pour la douleur cancéreuse d’intensité modérée à sévère, toutefois, 20 % des patients ne seront pas bien soulagés ou développeront des effets secondaires. La combinaison de méthadone, un opioïde puissant aux propriétés analgésiques uniques, avec d’autres opioïdes pour traiter la douleur cancéreuse a été examinée dans le cadre d’autres études plus petites avec des résultats encourageants; il semblerait que la méthadone est bien tolérée et peut être efficace pour réduire la douleur cancéreuse. Cet essai aléatoire contrôlé évaluera si les patients atteints de cancer trouvent que leur douleur cancéreuse est mieux gérée selon cette trajectoire de traitement.
Équipe de projet : Dr Jordi Perez et ses partenaires cocandidats de l’HGJ et du CUSM, Dr Bernard Lapointe et Dr Yoram Shir.
Cancer du poumon
L’imagerie texturale : une nouvelle technique pour guider le traitement et améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un carcinome pulmonaire non à petites cellules.
Le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer au monde. 85 % des cas sont des cancers du poumon non à petites cellules. La plupart des patients présentent des stades avancés de la maladie et seulement 15 % d’entre eux survivent encore après cinq ans lorsqu’on a recours au traitement conventionnel. Le traitement conventionnel repose sur des thérapies moléculaires ciblées, toutefois, les patients ont besoin de biomarqueurs d’imagerie non invasifs qui pourraient évaluer la variation génétique au sein de l’ensemble de la tumeur; chose qui est présentement impossible selon les méthodes actuelles. L’imagerie texturale — un modèle mathématique combinant la tomodensitométrie, le balayage FDG, la tomographie à TEP et l’IRM — pourrait permettre de mieux prédire la réponse au traitement, ainsi que l’occurrence de métastases à distance et le taux de récurrence. Le projet évaluera si cette approche mène à une thérapie ciblée plus efficace capable d’améliorer les résultats de santé des patients.
Équipe de projet : Dre Jana Taylor dirigera une équipe du CUSM et de l’HGJ, formée de Dre Geneviève Belley, Dr Victor Cohen, Dre Vera Hirsh, Dr Jaykumar Nair, Dr Stephen Probst, Dre Caroline Reinhold et Dr Martin Vallières.