Ce poème collectif de réflexions sur la gentillesse a vu le jour à la retraite annuelle 2024 des Soins Palliatifs McGill. Le concept a été originellement développé par Danusha Leméris avec son poème "Small Kindnesses". Leméris a invité des jeunes à le lire, et à partager leurs propres observations sur la gentillesse. Elle a compilé un nouveau poème à partir de leurs contributions collectives.
Nous avons adopté une approche similaire lors de la Retraite annuelle 2024 en soins palliatifs à Montréal, invitant les participants à partager les gestes de gentillesse qu'ils avaient vus et vécus en travaillant en soins palliatifs. En utilisant leurs mots, nous avons compilé l'offre suivante.
Le résultat a été la création de "La Poésie de la Gentillesse en Soins Palliatifs", un poème composé d'observations authentiques et marquantes provenant des personnes qui ont dédié leur vie au domaine des soins palliatifs.
La poésie de la gentillesse aux soins palliatifs (traduction)
Un poème collectif par des personnes œuvrant dans le domaine des soins palliatifs
La gentillesse se trouve dans mon équipe,
qui offre soin et amour en abondance,
un geste de gratitude rendu.
La gentillesse, c’est quand ton équipe écoute ton âme,
tes inquiétudes, ton histoire.
La gentillesse s’offre dans un sourire, même quand on se sent mal,
et aide l’autre patient dans la chambre.
La gentillesse, c’est surprendre une patiente avec son vernis préféré,
après un doux massage des pieds.
La gentillesse, c’est un accueil fait de sourires,
un chocolat, un gâteau, un déjeuner partagé.
La gentillesse, c’est traiter chaque âme avec dignité,
prendre soin discrètement d’un patient,
en allant lui acheter un repas.
La gentillesse est dans le café,
offert chaleureusement par des familles.
La gentillesse est dans la crème glacée offerte par celles-ci.
La gentillesse, c’est apprendre des mots dans la langue d’une patiente,
et dire quelques phrases qui allument sa joie.
La gentillesse, c’est dans les fleurs que le patient nous offre.
La gentillesse, c’est recevoir un repas délicieux,
déposé discrètement sur mon bureau après une journée éprouvante.
La gentillesse, c’est quand quelqu’un remarque et complimentes
ta nouvelle coupe de cheveux.
La gentillesse, c’est le pouding au pain fait maison,
offert par une mère en deuil.
La gentillesse, c’est ce vieil homme qui parlait sans fin,
rendant hommage à la grande jardinière qu’était sa femme,
ne la quittant jamais.
La gentillesse, c’est l’inconnu, patient lui-même,
qui accompagne une dame, poussant son fauteuil roulant
jusqu’à mon bureau, attendant patiemment
qu’elle soit reçue.
La gentillesse, c’est offrir un câlin à une collègue,
l’écouter, après une situation difficile.
La gentillesse, c’est entendre mes collègues dire "ne t’en fais pas, on s’en occupe"
quand la perte de ma sœur me submergeait trop pour continuer mon travail.
La gentillesse, c’est de me baisser pour te regarder dans tes yeux,
car l’absence de mots ne signifie pas
que nous ne pouvons pas nous comprendre.
Nos regards se croisent, en silence, tout est dit.
La gentillesse, c’est un médecin qui nettoie les lunettes d’un patient.
La gentillesse, c’est un soignant qui cherche à comprendre
quel type de musique plaît à une patiente sans voix.
La gentillesse ce sont les fleurs déposées chaque semaine
dans l’unité de soins palliatifs.
La gentillesse, c’est un pied dans la porte de l’ascenseur,
pour qu’il ne se ferme pas trop vite.
La gentillesse est dans cette boisson gazeuse achetée dans la distributrice
pour le mari d’une patiente qui n’avait pas de change.
La gentillesse, c’est découvrir qu’un patient prenait toujours
un verre de vin au dîner,
et partir acheter sa bouteille de rouge préféré pour ses repas à l’hôpital.
La gentillesse, c’est promettre de rester à ses côtés
pendant que la famille prend un moment pour elle.
La gentillesse, c’est s’asseoir avec l’équipe après la perte d’un patient.
La gentillesse, c’est partager ce silence, cette peine commune,
c’est cette main sur le dos, après un décès.
La gentillesse, c’est recevoir un message de condoléances
après la perte de mon père.
La gentillesse, c’est savoir faire de la place
pour la souffrance des autres,
même quand on est soi-même vulnérable.
La gentillesse, c’est offrir à chacun la dignité,
prendre le temps de s’arrêter,
de partager un café avec la fille d’un patient.
La gentillesse, c’est de contourner les règles,
offrir un verre de scotch à son patient.
La gentillesse, c’est rester tard dans la nuit
pour consoler une patiente.
La gentillesse, ce sont ces petits gestes,
un sourire, une main tendue, un moment partagé.
La gentillesse est dans le silence,
dans cette compréhension qui n’a pas de mots.
© MUHC Le Programme de soutien et soins palliatifs, 2025.