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Discours de Jody Heymann auprès du Sénat - Égalité sociale : gage d'une meilleure santé

Publié: 29 March 2007

La Dre Jody Heymann, directrice de l’Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l’Université McGill, professeure auxiliaire à l’Université Harvard et porte-parole de renommée mondiale sur la sensibilisation au lien entre les politiques gouvernementales, les conditions de travail et la santé publique, a témoigné le 28 mars devant les membres du Sous-comité sur la santé des populations du Sénat canadien, à Ottawa.

Titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en politiques publiques, la Dre Heymann a indiqué aux membres du Comité que « la pauvreté et l’inégalité demeurent un obstacle à la préservation d’une bonne santé pour des millions de Canadiens. Au Canada, on évalue que la majorité des variations enregistrées en matière d’espérance de vie sont attribuables à des facteurs sociodémographiques. Ces conditions sociales englobent notamment l’éducation, l’emploi, les conditions de vie et les réseaux sociaux. »

La Dre Heymann a mentionné qu’il n’existe que trois voies viables à emprunter afin de permettre aux familles et aux individus d’échapper à la pauvreté. Ces solutions se trouvent dans l’amélioration des salaires et des conditions de travail, dans la hausse des possibilités d’accès à l’enseignement, de sorte que les gens puissent décrocher de meilleurs emplois, et dans le transfert de revenus. Des moyens proposés, seules l’amélioration des conditions de travail et la hausse des possibilités d’accès à l’enseignement sont susceptibles d’entraîner des changements durables à long terme pour la plupart des adultes en âge de travailler et leurs enfants.

La Dre Heymann a souligné que parmi les 24 pays de l’OCDE, le Canada se classe au 15e rang au titre du nombre d’enfants vivant au sein de ménages à faible revenu. De plus, bien que le revenu moyen des Canadiens ait connu une hausse au cours des dix dernières années, l’écart entre riches et pauvres continue de s’accroître. « Au Canada, les adultes vivant au sein de ménages parmi les plus élevés étaient deux fois plus susceptibles (34 %) de présenter un excellent état de santé, comparativement aux adultes issus de ménages à faible revenu (16 %). En outre, la pauvreté constitue un frein lorsqu’il s’agit de réunir les éléments nécessaires à la préservation d’une bonne santé, tels qu’un hébergement sécuritaire, une nutrition équilibrée et l’accès à des médicaments », a précisé la Dre Heymann.

Auteure du récent ouvrage Forgotten Families (Oxford UP, 2006), une étude internationale ayant trait à l’impact de la mondialisation sur la santé et le bien-être économique de familles ayant un revenu de travail, la Dre Heymann a recommandé aux membres du Sénat « d’investir dans la mise en œuvre de politiques favorisant l’amélioration des conditions de travail pour les adultes et entraînant des possibilités accrues d’accès à l’enseignement pour les enfants et les jeunes. De telles mesures permettront de lutter contre la pauvreté, et ce, pour plusieurs générations à la fois ».

Jody Heymann a fondé le Projet mondial sur les familles ayant un revenu de travail à l’Université Harvard. Elle est entrée au service de l’Université McGill en 2005 en tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la santé et les politiques sociales dans le monde, et a mis sur pied l’Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l’Université McGill, afin de mener des recherches sociales et économiques aux quatre coins du monde et d’en appliquer les résultats à la création de politiques destinées à améliorer la santé et le bien-être des plus démunis. Parmi les projets de recherche auxquels l’Institut participe actuellement, mentionnons l’étude de politiques publiques liées aux conditions de travail et à l’éducation au sein de 180 pays. L’Institut s’attache également à aplanir les inégalités et à mettre sur pied un répertoire pluriannuel d’études de cas des politiques locales, provinciales et nationales les plus efficaces axées sur l’amélioration des conditions de travail, sur l’augmentation des possibilités d’instruction et sur la réduction de la pauvreté et de l’inégalité.

Le 13 février dernier, la Dre Heymann a témoigné auprès du Comité sénatorial des États-Unis sur la santé, l’éducation, le travail et les régimes de retraite relativement à la question des congés de maladie payés.

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