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Élargissement de la prostate : étude réalisée sur une décennie démontre les bienfaits tant à court qu’à long termes du traitement au laser à holmium

Publié: 19 May 2011

De nouveaux travaux de recherche présentés lors de la réunion annuelle de la American Urology Association (AUA) à Washington D.C. démontrent que la thérapie au laser holmium constitue une option thérapeutique sûre et durable pour l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) - un agrandissement bénin de la prostate qui touche la plupart des hommes, avec l'âge. L'étude, conduite par des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), représente l'évaluation la plus exhaustive de cette technologique qui ait été réalisée jusqu'à présent et les chercheurs estiment que l'on pourrait désormais considérer, sans danger, qu'il s'agit de la nouvelle référence en matière de traitement de l'HBP, quelle que soit la taille de la prostate.

La taille de la prostate de l'homme augmente naturellement avec l'âge et celle-ci peut parfois devenir extrêmement grosse et alors comprimer l'urètre, ce qui engendre des problèmes de vessie et une difficulté à uriner. La majorité des interventions chirurgicales visent des prostates dont le poids varie entre 40 et 60 g. La thérapie de la prostate au laser à holmium ou énucléation de la prostate au laser à holmium (HoLEP) s'utilise, depuis 1998 au CUSM, comme alternative thérapeutique à la chirurgie. HoLEP est particulièrement efficace pour les patients qui ont une prostate volumineuse et qui présentent des facteurs de risque additionnels qui rendent l'avenue de la chirurgie ouverte plus difficile et complexe.

« Le recours à la méthode traditionnelle de la résection transurétrale de la prostate (TURP) - une intervention chirurgicale qui vise à retirer une partie de la prostate - pour le traitement des prostates de taille petite à moyenne demeure toujours la meilleure option thérapeutique pour la majorité des patients, » souligne le Dr Mostafa Elhilali, titulaire de la chaire Stephen Jarislowsky en urologie de l'Université McGill, urologue en chef au CUSM et chercheur principal de l'étude. « Cependant, le plus grand défi des techniques à invasion minimale reste le taux élevé de récurrence et le besoin, au fil du temps, d'être opéré à nouveau. »

L'étude, qui s'est penchée sur la durabilité des résultats obtenus grâce à la méthode de l'HoLEP sur près de 1000 patients sur plus de dix années, démontre que les taux de complication étaient très peu significatifs et que la nécessité d'intervenir à nouveau, même jusqu'à 10 ans plus tard, était inférieure à 1 %, comparé à 10 à 16 % dans le cas de la TURP.  « Les patients traités avec l'HoLEP ressentent moins de douleur et séjournent moins longtemps à l'hôpital que ceux qui ont une intervention chirurgicale ouverte, » ajoute le Dr Elhilali. « Ils sont souvent en mesure de reprendre leurs activités normales dans la semaine qui suit l'intervention et les effets secondaires sur le plan sexuel sont rares voire inexistants.

Les chercheurs soulignent que l'HoLEP s'avère plus efficace à traiter différentes tailles d'élargissement de la prostate, contrairement à d'autres techniques au laser comme le laser Green light qui n'est efficace que pour les prostates de petite taille à taille modérée. Ceci sans pour autant offrir de meilleurs résultats que la TURP mais tout en ne présentant pas la même durabilité à long terme, pour traiter adéquatement toutes les hyperplasies de la prostate.

Le CUSM a recours au laser Green light depuis 2005. Les résultats d'une étude comparant l'utilisation de ce laser sur des prostates de taille variable montrent que cette méthode semble moins efficace pour traiter des prostates plus volumineuses. Cette étude a également été présentée à Washington, au cours de la même réunion, qui s'est tenue hier.

Au sujet de l'étude :

Le laser utilisé a été généreusement offert par Mr Michal Hornstein suite à un cadeau fait au département d'urologie au CUSM en 1998.

Partenaires en recherche :

Hazem M. Elmansy M.D., chercheur post doctorant, Université McGill; Ahmed Kotb M.D., co-directeur de recherche du Dr Elmansy, Université du Caire, Égypte; Mostafa M. Elhilali M.D, Chaire Stephen Jarislowsky en urologie de l'Université McGill et urologue en chef au CUSM.

Liens :

 

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