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Un médicament antiherpétique inhibe le VIH chez les pa tients infectés par ces deux virus

Publié: 15 September 2008

En raison des taux élevés de co-infection, l’acyclovir pourrait devenir une nouvelle arme puissante dans la lutte contre le VIH

Des chercheurs des National Institutes of Health (NIH) des États-Unis, de l’Université McGill et d’autres établissements ont découvert qu’un simple médicament antiviral mis au point il y a une dizaine d’années éradique le VIH chez les patients également infectés par l’herpès. Leur étude a été publiée dans le numéro du 11 septembre de la revue Cell Host and Microbe.

L’équipe de recherche des NIH dirigée par le Dr Leonid Margolis a fait la découverte initiale, tandis que le Dr Matthias Götte, professeur agrégé en virologie biochimique du département de microbiologie et d’immunologie de l’Université McGill, et des collègues de l’Université Emory ont analysé les mécanismes moléculaires en cause.

Selon le Dr Götte, les taux de co-infection VIH/herpès sont très élevés et alourdissent le fardeau que doivent assumer, sur le plan de la santé, les personnes déjà aux prises avec le VIH.

« Chez les personnes co-infectées, la présence de l’herpès favorise la progression du VIH » explique-t-il. « Les preuves en ce sens abondent même si nous ne connaissons pas exactement les raisons en cause. Qui plus est, une personne infectée par le VIH et l’herpès peut plus facilement transmettre le VIH. Une personne infectée par l’herpès est plus susceptible d’être infectée par le VIH. »

Même si l’acyclovir était depuis longtemps jugé inefficace contre le VIH, ce médicament était souvent prescrit aux personnes co-infectées dans l’espoir que la réduction de la charge de l’herpès permettrait de traiter indirectement le VIH. Chose étonnante, l’équipe des NIH a découvert qu’en présence du virus de l’herpès HHV-6, l’acyclovir s’attaque en fait directement au VIH et peut mettre un terme à sa reproduction.

L’acyclovir est un « promédicament » c’est-à-dire qu’il ne libère le principe actif qu’après avoir été administré au patient. L’équipe de recherche a démontré que le virus de l’herpès contient une enzyme dont le VIH est dépourvu et que celle-convertit l’acyclovir en un composé capable de s’attaquer au VIH. En soi l’acyclovir n’agit pas sur le VIH et, par conséquent, ce médicament n’est inefficace que chez les personnes infectées par les deux virus.

Les chercheurs espèrent que cette découverte pourra ouvrir une nouvelle voie dans la lutte contre le VIH, en particulier dans les pays en voie de développement où les taux de co-infection sont extrêmement élevés.

« Aucun antirétroviral ne peut éradiquer complètement le VIH » déclare le Dr Götte. « Nous devons administrer au moins trois médicaments pour le contrôler. L’acyclovir peut constituer une autre arme de notre panoplie. Qui plus est, il est peu onéreux et accessible, ce qui est très important dans les pays en développement. »

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