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Selon une étude de McGill : les familles américaines avec revenu de travail sont les moins protégées parmi les pays riches

Publié: 1 February 2007

La recherche démontre que les États-Unis font piètre figure notamment à l'égard des congés de maladie et des conditions de travail

Selon une étude publiée par l'Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l'Université McGill, les mesures prises par les États-Unis pour assurer aux familles des conditions de travail acceptables accusent un immense décalage comparativement à l'ensemble des pays à revenu élevé et à bon nombre des pays à revenu intermédiaire et à faible revenu.

À l'aide de données mises à jour et étoffées issues des travaux de recherche menés en 2004 à l'Université Harvard, la Dre Jody Heymann, directrice de l'Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l'Université McGill, a dégagé les faits suivants de l'étude intitulée 2007 Work, Family, and Equity Index: How Does the U.S. Measure Up? :

  • parmi les 173 pays évalués dans le cadre de l'étude, 168 offrent un congé de maternité avec solde. De ce nombre, 98 proposent un congé payé de 14 semaines ou plus. Les États-Unis n'offrent pas de congé de maternité rémunéré. Outre les États-Unis, le Lesotho, le Libéria, le Swaziland et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont les seuls pays ayant pris part à l'étude où les mères n'ont pas droit à un congé avec rémunération.
  • soixante-cinq pays accordent aux pères un congé de paternité ou parental avec rémunération. De ce nombre, 31 proposent un congé payé de 14 semaines ou plus. Aux États-Unis, les nouveaux pères n'ont pas droit à un congé de paternité, ni à un congé parental rémunéré.
  • au moins 107 pays protègent le droit des femmes à l'allaitement. De ce nombre, 73 pays accordent des pauses payées à cet effet. Les États-Unis ne garantissent pas le droit des femmes à l'allaitement, bien qu'il ait été prouvé qu'il contribue à réduire la mortalité infantile entre une fois et demie et cinq fois.
  • au moins 145 pays accordent des congés de maladie payés en cas d'invalidité à court ou à long terme. De ce nombre, 127 pays accordent un congé annuel d'une semaine ou plus. Les États-Unis n'accordent de congé payé qu'en cas de maladie grave conformément à la Family & Medical Leave Act, une loi qui ne couvre pas l'ensemble des travailleurs. De plus, les États-Unis n'ont pas instauré une loi fédérale en vertu de laquelle les employés ont droit à des congés de maladie payés.
  • cent trente-sept pays exigent aux employeurs d'accorder un congé annuel payé; une mesure que les États-Unis n'ont pas prise.
  • au moins 134 pays ont instauré une loi déterminant la durée maximale d'une semaine de travail. Aux États-Unis, la semaine maximale de travail n'existe pas et aucune limite n'a été fixée à l'égard du temps supplémentaire obligatoire hebdomadaire.
  • contrairement aux États-Unis, au moins 126 pays exigent que les employeurs accordent un jour de repos hebdomadaire de sorte que les employés ne soient pas tenus de travailler sans relâche durant une longue période.

« Plusieurs pays offrent des conditions auxquelles des millions de travailleurs américains n'osent rêver », a mentionné la Dre Jody Heymann, principale auteure du Projet mondial sur les familles qui travaillent de l'Université Harvard et directrice de l'Institut de recherche sur les politiques sociales et de santé de l'Université McGill.

« Bien que les États-Unis soient des chefs de file dans l'adoption de lois qui assurent l'égalité des chances sur le marché du travail, les conditions que ce pays offre aux employés et aux parents figurent parmi les pires au monde. Il est temps que des changements soient apportés. »

La Dre Heymann a prononcé une allocution à Washington dans le cadre de la présentation des données de l'étude aux décideurs, chercheurs et membres des médias des États-Unis.

Il est possible de consulter l'étude 2007 Work, Family, and Equity Index: How Does the U.S. Measure Up? à l'adresse suivante : www.mcgill.ca/ihsp.

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