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Vaccination contre le pneumocoque : peu de Canadiens tendent le bras

Entrevue avec Giorgia Sulis, boursière postdoctorale au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail
Elderly woman getting vaccinated. / Une femme âgée reçoit un vaccin.
Publié: 2 November 2022

La saison du rhume approche et la pandémie de COVID-19 se poursuit. La vaccination contre le pneumocoque est donc plus importante que jamais pour prévenir la pneumonie et d’autres infections à pneumocoque ainsi que les décès qui y sont attribuables. Cela dit, selon des chercheurs de l’Université McGill, le taux de vaccination demeure faible chez les adultes à risque élevé.

Entrevue avec Giorgia Sulis

Qu’est-ce qu’une infection à pneumocoque?

Le pneumocoque est la principale cause bactérienne de la pneumonie et il peut provoquer d’autres infections graves, dont la sepsie et la méningite. Au Canada, la pneumonie figure parmi les dix principales causes de décès chez les adultes. La vaccination prévient la plupart des cas d’infection à pneumocoque.

Quel était l’objet de votre recherche?

La compréhension du taux de vaccination et des facteurs associés à la non-vaccination joue un rôle important dans la réduction du risque d’infection à pneumocoque et peut sauver des vies. Pour trouver des réponses, nous avons analysé, dans le cadre de notre étude, des données sur la vaccination contre le pneumocoque autodéclarées par 33 061 adultes canadiens ne vivant pas dans un centre de soins et participant à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. Nous avons ciblé principalement deux groupes à risque élevé : les personnes âgées (65 ans ou plus) et les adultes âgés de 47 à 64 ans atteints d’affections chroniques sous-jacentes.

Qu’avez-vous découvert?

La vaccination protège contre la plupart des infections à pneumocoque; pourtant, le taux de vaccination contre le pneumocoque demeure faible chez les personnes à risque élevé, particulièrement chez les adultes de 65 ans et plus et chez les adultes atteints d’affections chroniques sous-jacentes. Nous avons constaté qu’environ la moitié des adultes de 65 ans et plus, et qu’au-delà de 80 % des adultes de 47 à 64 ans atteints d’affections chroniques sous-jacentes n’ont jamais reçu de vaccin contre le pneumocoque de leur vie. Même si la proportion d’adultes non vaccinés était plus faible parmi ceux qui avaient reçu le vaccin contre la grippe ou qui avaient été vus par un médecin de famille durant la dernière année, un nombre important d’individus ont raté l’occasion de se faire vacciner. Cette situation tranche grandement avec l’objectif fixé par la Stratégie nationale d’immunisation du Canada, qui est d’atteindre un taux de vaccination de 80 % d’ici 2025.

Quelle est la portée de ces constats?

Notre étude est la plus importante analyse de la vaccination contre le pneumocoque et des facteurs associés à la non-vaccination chez les adultes à risque élevé au Canada. Elle jette également un nouvel éclairage sur le problème des occasions de vaccination ratées. Nous espérons que notre étude contribuera à sensibiliser les gens à ce problème et favorisera l’élaboration de stratégies efficaces d’augmentation du taux de vaccination contre le pneumocoque qui réduiront le nombre d’hospitalisations et de décès.

L’étude

L’article « Pneumococcal vaccination uptake and missed opportunities for vaccination among Canadian adults: A cross-sectional analysis of the Canadian Longitudinal Study on Aging (CLSA) », par Giorgia Sulis et coll., a été publié dans PLOS ONE.


L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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