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Bienfaiteur de longue date de lHôpital de Montréal pour Enfants, M. Jack Cole a décidé de garantir lavancement des recherche sur les maladies infantiles, notamment celles liées aux troubles hématologiques, en dotant au montant de 1.5$ million la première chaire de recherche et denseignement en oncologie/hématologie pédiatrique, jamais créée dans une université canadienne. La chaire Jack Cole doncologie/hématologie pédiatrique, sera confiée au docteur V. Michael Whitehead, directeur du service dhématologie et coordonnateur de loncologie de lHôpital de Montréal pour Enfants, lors quune cérémonie qui aura lieu à 18 h le jeudi, 29 mai 1997 à lHôpital de Montréal pour Enfants, 2300, rue Tupper, Montréal.
Le doyen de la faculté de médecine de McGill, le docteur Abraham Fuks, lui-même chercheur en oncologie, est particulièrement heureux daccepter la trente-troisième des trente-quatre chaires dotées de médecine et la cinquième dans le domaine de loncologie. "En confiant la chaire Jack Cole doncologie/hématologie pédiatrique à Michael Whitehead, nous faisons le meilleur choix possible, puisque ses réalisations scientifiques et sa participation à un grand nombre de projets de recherche nationaux et internationaux lui ont valu un très grand respect."
Le docteur Whitehead perçoit cet honneur comme une reconnaissance de ce quil a apporté au service dhématologie de lHôpital de Montréal pour Enfants ainsi que comme lassurance quune fois à la retraite, le flambeau sera repris par une étoile montante de lhématologie/oncologie. "Je fais des recherches fondamentales sur une anti-vitamine particulière, à savoir un médicament qui porte le nom de méthotrexate, lun des principaux médicaments utilisés en association avec dautres pour traiter et guérir certains types de leucémie", explique le docteur Whitehead. "Le méthotrexate a la particularité dintégrer la cellule et de se lier très étroitement à une enzyme clé sans laquelle lacide foliquene peut rien faire. Puisque toute cellule privée dacide folique est appelée à mourir, le méthotrexate est devenu un outil très prometteur dans le traitement de la leucémie." Le docteur Whitehead sintéresse tout particulièrement à la manière dont les cellules leucémiques assimilent le méthotrexate. "Cest très compliqué, car le méthotrexate, comme lacide folique, se modifie dès lors quil pénètre dans la cellule. Il se transforme en polyglutamate, ce qui lui permet de rester plus longtemps dans la cellule et daccomplir son oeuvre destructrice." Cette métamorphose du méthotrexate dans la cellule leucémique, ainsi que son action, ont été décrites pour la première fois par le docteur Whitehead au début des années 1970. Il a également publié les résultats dessais cliniques qui démontrent que le pronostic des patients dont les cellules leucémiques ont absorbé dimportants doses de méthotrexate est bien meilleur que celui des patients dont les cellules ne lont pas fait (65% de guérison contre 25%).
Même sil reste encore beaucoup à faire sur le front de la leucémie infantile (on a constaté une augmentation globale du nombre de leucémies infantiles et la leucémie qui a tué Penny Cole, la fille de M.Jack Cole, lorsquelle était sur le point de sinscrire en première année de médecine à McGill est encore difficile à soigner), le docteur Whitehead ne savoue pas vaincu pour autant. "Lavancement du savoir découle des succès obtenus dans le cadre dessais cliniques qui consistent à essayer de nouveaux médicaments et des médicaments plus connus dans le cadre de différentes associations. Notre taux de succès augmente depuis plus de vingt ans. Nous découvrons de nouveaux médicaments et définissons des sous-groupes de patients susceptibles de répondre à telle ou telle association. Aujourdhui, nous pouvons donc soigner 60 % des enfants atteints de leucémie alors quil y a trente ans, notre taux de réussite natteignait pas 10%."